La liberté a changé de camp !
Il y a quelques décennies, l’Occident paradait encore derrière le drapeau de la liberté. L’étendard de toutes les libertés : liberté de réunion, liberté d’opinion et surtout liberté d’expression.
L’Occident stigmatisait alors l’Est soviétique qui représentait l’oppression et la privatisation des libertés essentielles. Les pays de l’Est qui ont recouvré leurs libertés, et au premier chef, la Pologne, ont encore en tête la fragilité de la liberté et la vigilance qu’il faut montrer pour la préserver.
Aujourd’hui, l’Occident et surtout l’Europe ont laissé se développer en leur sein la culture de la bien-pensance et du politiquement correct. Des lois mémorielles, pétries de repentance, sont venues étouffer la liberté d’expression. La Cour Européenne des Droits de l’Homme violent nos racines judéo-chrétiennees et nous impose ses lois iniques au mépris de nos valeurs les plus profondes. Et Emmanuel Macron s’apprête à faire voter une loi qui risque d’être liberticide contre les « fake news »…
La Pologne doit devenir un modèle pour nous !
Voici la chronique d’Eric Zemmour consacrée, cette semaine dans le Figaro Magazine, à la « résistance polonaise » :
Ce peuple polonais qui, à l’inverse de la classe
politique française, refuse de se flageller …
Les Polonais ne font décidément rien comme les autres. Ils forment des plombiers compétents ; ils ferment leurs frontières aux vagues migratoires venues des pays musulmans ; ils ne donnent pas tous les pouvoirs à leurs juges ; ils ne renient pas leurs racines chrétiennes.
Dernière transgression qui scandalise le Landerneau médiatique occidental : le vote d’une loi qui interdit aux historiens de parler de « camps de la mort polonais » à propos des camps d’extermination érigés par les Allemands sur le territoire polonais.
Pourtant, personne, parmi les contempteurs de cette loi, ni en Israël, ni aux Etats-Unis, ni en Europe, ne prétend que les camps d’Auschwitz-Birkenau n’ont pas été décidés et dirigés par les nazis. Personne n’incrimine même un gouvernement polonais de complicité puisque le pays était alors dirigé par un gauleiter allemand. Mais on craint seulement que, faisant une lecture extensive de cette législation, les autorités polonaises censurent toute révélation sur les exactions commises par une partie de la population polonaise, qui a parfois profité de l’aubaine pour se venger des Juifs haïs.
On oppose la liberté des historiens au corset d’une histoire officielle, d’une histoire d’Etat. Ces critiques seraient légitimes si elles ne venaient pas de Français qui ont fait voter une loi Gayssot interdisant à quiconque de remettre en cause le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ; et qui, dans la foulée, ont adopté une loi Taubira établissant la traite occidentale (et uniquement celle- ci) comme un « Crime contre l’humanité ». On se souvient des mésaventures de cet historien, Olivier Pétré- Grenouilleau, qui fut cloué au pilori parce qu’il avait osé affirmer que les traites négrières ne pouvaient pas être un génocide puisque l’esclave avait une valeur marchande.
Nous reprochons donc aux Polonais ce que nous avons fait : imposer une histoire officielle, une histoire d’Etat. Traîner devant les tribunaux tous ceux qui la contesteraient. Nos lois mémorielles sont le pendant de la loi polonaise que nous condamnons.
Il est vrai que les intentions sont à l’opposé : les lois mémorielles françaises ont été adoptées dans un contexte politique et idéologique de repentance. Après le discours du président Chirac sur la rafle du Vél’ d’Hiv, et les compléments apportés par ses successeurs, Hollande et Macron, la France prend volontairement une part de la culpabilité des crimes allemands en accusant l’Etat français, et donc la France, d’avoir été le complice de la machine génocidaire allemande.
La Pologne fait l’inverse : elle ne veut plus être associée à l’opprobre jeté sur les nazis. Nous élaborons des lois mémorielles pour nous flageller; les Polonais font la même chose, mais pour se glorifier.
La liberté des historiens et de l’Histoire n’est en réalité qu’un prétexte, qu’un rideau de fumée : ce que nous reprochons aux Polonais n’est pas d’élaborer une histoire officielle, mais de refuser de se flageller.
Eric Zemmour pour la Figaro Magazine.
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