Gabriel Attal, l’anti-Macron !

Macron a t-il une vision ? S’il en a une,
c’est une vision de taupe … de courte vue !

Un des exemples criants de ce manque de vision, de cette inconsistance, tient dans les nominations qui se succèdent au ministère de l’Education nationale !

Même François Hollande semblait suivre une logique – certes délétère – mais une logique quand même – lorsqu’il faisait se succéder à la tête de ce ministère des personnalités aussi sectaires que Vincent Peillon, Benoit Hamon et Najat Vallaud-Belkacem.

Mais avec Macron, on cherchera vainement un fil conducteur quand Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye et Gabriel Attal arrivent successivement rue de Grenelle !

Les sympathisants de droite croient rêver quand ils notent, dans les mesures prises par Gabriel Attal, celles dont ils rêvent depuis des décennies, à savoir :

• Le retour de l’exigence à l’école,
• La réhabilitation du redoublement,
• Les classes de niveaux !

Il y a encore quelques semaines, toutes ces mesures étaient qualifiées de réactionnaires et pré-fascistes par la gauche.

Mais, il faut reconnaitre que  la méthode Gabriel Attal est à l’opposé des pratiques d’Emmanuel Macron ! Alors que ce dernier parle énormément mais agit peu, jusqu’à présent, Gabriel Attal dit vendredi ce qu’il va faire lundi. Et le mardi, on constate que c’est fait !

Voici un résumé de l’édito de Vincent Trémolet de Villers qui, ce matin sur Europe 1, a développé ce point :

« On se frotte les yeux et on a du mal à y croire : en France, en 2023, un ministre de l’Education nationale nous dit que l’école primaire doit apprendre à lire, à écrire, à compter et à se comporter. Il nous dit qu’au collège on ne passera plus dans la classe supérieure si on n’a pas le niveau et que, si la copie de l’élève vaut 8, on ne lui mettra pas 12, comme le font aujourd’hui les examinateurs du brevet !

Tout ça parait évident, mais les déconstructeurs de l’Education nationale ont fait un tel travail de sape qu’on ne sait plus si dire que 2 et 2 font 4 est une évidence, une provocation ou un miracle ! Cela fait des années que la folie pédagogiste a remplacé le savoir par la spontanéité, l’exactitude par le ressenti? C’est sur ce terreau empoisonné qu’ont poussé des générations de gamins, privés des récompenses de l’effort, des joies de la connaissances et des plaisirs de l’intelligence.

Qu’un ministre veuille balayer cette idéologie arrogante et malfaisante pour remettre à l’endroit les principes éducatifs, c’est une très bonne nouvelle ! Gabriel Attal devra faire ses preuves à l’examen mais il est impossible, à la fin du premier trimestre, de ne pas lui donner les encouragements du Conseil de classe !

Gabriel Attal est vraiment l’anti Pap Ndiaye, mais ce qui est moins apparent mais tout aussi vrai, c’est que c’est aussi l’anti-Emmanuel Macron !

Dimitri Pavlenco intervient : vous me surprenez, Vincent, au contraire, Gabriel Attal est plutôt le jumeau politique d’Emmanuel Macron !

Reprise de Vincent Trémolet de Villers : Méfiez-vous des apparences ! Il ne suffit pas d’être jeune et dévoré d’ambition pour être la réplique du président de la République ! Si vous regardez bien ce qui fait le succès de Gabriel Attal, depuis son arrivée, rue de Grenelle, c’est l’inverse du macronisme !

On pourrait caractériser le marcronisme par trois choses :

• D’abord l’art d’enjoliver la réalité, c’est à dire une façon souriante de pratiquer le déni,
• Ensuite, le gouffre abyssal entre le discours et l’exécution : parler beaucoup, faire peu !
• Enfin, l’indécision perpétuelle que l’on appelle pudiquement le En même temps !

Vous aurez remarqué que, depuis qu’il est à l’Education nationale, Gabriel Attal ne pratique pas le déni. C’est même le contraire. Quand ses collègues de l’économie ou de l’intérieur défendent leur bilan en expliquant qu’il n’est pas si mauvais et que, d’ailleurs, c’est bien pire à l’étranger, Attal souligne publiquement la dégringolade du niveau scolaire. C’est plus facile puisqu’il n’a pas de bilan à défendre ! Mais le jeune ministre use très habilement de cette facilité.

Emmanuel Macron, vous en conviendrez, parle beaucoup, énormément, pour des résultats le plus souvent décevants ! depuis le mois d’août et sa déclaration sur l’abaya, Gabriel Attal pratique la parole performative. Il interdit l’abaya à l’école et effectivement elle est interdite. Ils repoussent les vacances, elles le sont !

Il échappe, pour le moment, à la malédiction du verbe à moitié vide. Enfin, vous chercherez désespérément une trace de En même temps dans ce que fait le ministre de l’Education nationale !

Le chef de l’Etat et beaucoup ses ministres écrivent flou avec des lignes courbes. Attal à l’Education, c’est la ligne claire. Pas de démagogie anti-privé pour compenser les exigences dans le privé ! Pas d’innovations pédagogistes pour contrebalancer le retour des savoirs fondamentaux !

Vous savez, Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin cherchent comment continuer le macronisme en rompant avec lui. Gabriel Attal leur donne la recette : il suffit de faire le contraire de Macron en faisant mine de l’imiter ! »