Malek Boutih est des rares hommes de gauche lucides
J’ai souvent salué dans ces colonnes le courage de cet homme qui a osé s’opposer à ses amis du Parti socialiste dans le domaine de l’immigration. Pourtant ancien président de SOS Racisme de 1999 à 2003, il est un des rares hommes politiques – de droite comme de gauche – à oser nommer les choses et dénoncer le laxisme de la gauche bien-pensante.
Christophe Castaner, vous voyez qui il est ?
C’est l’ancien porte-parole du gouvernement qui nous gratifiait, au sortir des chaque conseil des ministres, de longues déclarations ennuyeuses qui s’apparentaient plus à des leçons dogmatiques pour faire comprendre aux journalistes la pensée complexe du chef de l’Etat qu’à des comptes rendus informatifs.
Comme le rapporte Causeur.fr dans cet article, Malek Boutih et Christophe Castaner se sont succédés au micro de France Inter à propos de l’attentat de Trèbes et de l’assassinat de Mireille Knol, mais avec des discours totalement opposés.
D’un côté, Malek Boutih nomme les choses sans langue de bois :
Les juifs ne sont pas en sécurité en France, il y a un problème de très grande ampleur qui pousse les Français juifs à se cacher.
Il y a en France beaucoup de débats, beaucoup de blabla et une action trop hésitante . A l’école notamment, on gagnerait pourtant à appeler un chat un chat et à prendre le taureau par les cornes.
Malek Boutih est d’accord avec Manuel Valls qui propose d’interdire le Salafisme en France:
Il faut arrêter les subtilités entre celui qui est quiétiste ou pas quiétiste. On a face à nous une idéologie moderne, très pertinente, efficace et installée sur le long terme.
De l’autre, Castaner défend le vivrensemble !
Le patron de LREM voit bien en France une « banalisation de l’antisémitisme », mais le glissement du vieil antisémitisme de la droite nationale vers un nouvel antisémistime musulman, ça en revanche … Défendant la « diversité » et la laïcité de façon très creuse, c’est contre l’opposition de droite qu’il avait préparé ses arguments, opposition de droite qui reproche au gouvernement une « coupable naïveté » face aux attentats islamistes. Pour lui, les préconisations de Laurent Wauquiez ou Marine Le Pen, en matière de terrorisme, relèvent de la bêtise. Face à ce qu’il considère être une vulgaire « course à l’échalote ».
Christophe Castaner refuse de mettre en place de nouvelles mesures ou de revenir à l’état d’urgence. Pas de nouvelle loi antiterroriste « de circonstance » ! Les « lois émotionnelles » ce n’est « jamais la bonne façon de travailler ». Peut-être devrait-il le souffler à son Emmanuel Macron et à son projet de loi sur les « fake news ».
Il est édifiant de rapprocher les deux interviews. Edifiant et désespérant …
Suivre @ChrisBalboa78