Après des années de déni, notamment à gauche, l’islamisation de la France, est de moins en moins contestée.
Les personnalités (de droite, le plus souvent), qui osaient la dénoncer, comme Eric Zemmour, Ivan Rioufol, Alain Finkielkraut, Gilles Kepel et quelques autres, sont moins montrées du doigt qu’elles ne l’étaient dans le passé.
Une étude du CNRS a étudié la percée de l’islam dans les lycées. Elle conclut à une attirance nette et inquiétante des lycéens musulmans pour la radicalité.
François d’Orcival en a fait sa chronique dans le Figaro Magazine. La voici :
Pour de très nombreux lycéens musulmans, l’identité première n’est pas la France mais la religion.
« Les lycéens musulmans sont nettement plus portés que les autres à adhérer à des idées absolutistes en matière religieuse. Ils justifient aussi plus souvent la violence religieuse. » Cela se disait depuis longtemps et notamment chez les premiers concernés, les enseignants, mais on les soupçonnait d’exagération. Cette fois, l’affirmation est le résultat d’une enquête approfondie conduite par deux directeurs de recherche au CNRS, Olivier Galland et Anne Muxel *. Aussitôt après les attentats de 2015, ceux-ci ont voulu mesurer le degré de « radicalité » existant chez les jeunes.
Ils ont constitué un échantillon large, 7 000 élèves de seconde dans 23 lycées de quatre académies (Lille, Créteil, Dijon, Aix-Marseille), sans négliger centres-villes et zones rurales avec, parmi eux, 1 753 lycéens de confession musulmane. Un travail scientifique qui a exigé près deux ans de travail. Ce qu’ils montrent démolit les excuses répétées de la « radicalité » : celle-ci, disent-ils, n’est le fruit ni d’un contexte économique ou social ni de discriminations. En revanche, elle est bien le produit d’une idéologie, le fondamentalisme religieux, quel que soit le contexte. Les enquêteurs observent des « tendances radicales d’une ampleur et d’un caractère sans commune mesure dans l’islam. » Pour un lycéen musulman, son identité première, celle par laquelle il se définit, n’est pas la France mais sa religion, transmise par le père encore plus que par la mère. Pour 80 % de ces lycéens, « c’est la religion qui dit la vérité, c’est tout », et une lycéenne explique que « l’islam, c’est la religion que tout le monde devrait suivre ».
Plus la pratique religieuse est élevée, plus fort est l’absolutisme (l’intégrisme), et plus déterminée la justification de la violence (« Les journalistes de Charlie Hebdo l’ont bien cherché »). A l’idéologie radicale, souligne l’enquête, correspond l’adhésion aux thèses « complotistes » (principales sources de l’antisémitisme) : 64 % des jeunes musulmans sont imprégnés de « complotisme ». Les mêmes sont ceux qui accordent le moins de crédit à l’information des médias, et lui préfèrent les « nouvelles alternatives » diffusées sur internet. Ainsi, radicalité religieuse et radicalité politique se combinent pour fabriquer l’explosion de la violence.
C’est au lycée que se prépare le mélange …
* La Tentation radicale,
Puf, 460 p., 22 €.
Pour en savoir plus sur l’ouvrage La tentation radicale, lisez cette interview de ses auteurs (Anne Muxel et Olivier Galland) paru
dans le Journal du CNRS.
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