Une coalition pour faire barrage … au Peuple !

La constitution de la V ème République, rédigée par Michel Debré, sous l’autorité du général de Gaulle, avait un objectif principal : éviter les errements de la IV ème et l’instabilité gouvernementale qui la caractérisait.

Le général de Gaulle, Georges Pompidou, Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et même le calamiteux François Hollande, avaient tous, globalement respecté l’esprit de la Constitution qui avait ainsi montré sa robustesse et sa compatibilité avec les alternances politiques.

Cette Constitution, grâce à son scrutin législatif à deux tours, permet, au parti arrivé en tête au premier tour, d’atteindre le plus souvent la majorité absolue au second, garantie de la stabilité gouvernementale.

Mais, ça, c’était avant ! Avant Macron !

Emmanuel Macron vient de rompre avec cette utilisation démocratique et responsable de la Constitution. Pour la première fois, sous la V ème République, on a vu un président de la République se compromettre, s’abaisser à organiser lui-même une tambouille politicienne destinée à empêcher le RN, arrivé largement en tête au premier tour, d’accéder à la majorité absolue.

C’est une forfaiture à l’encontre des 11 millions de Français qui ont apporté leurs suffrages au RN et à ses alliés !

Pour arriver à ses fins, Macron et ses complices socialistes, communistes, écolos, une partie des Républicains et la France Insoumise, forment une coalition hétéroclite qui ne pourra en aucun cas gouverner ensemble.

Pour Macron, c’est : « je bloque le RN et après moi, le chaos ! »

On parle même d’un premier ministre de gauche dont la nomination serait une véritable provocation pour le peuple de droite arrivé en tête au premier tour.

Beaucoup d’observateurs politiques ont dénoncé ce coup de force antidémocratique. Alain Minc a dit tout le bien qu’il pensait de la dissolution :

Cette dissolution est le résultat d’un narcissisme poussé à un état presque pathologique, ce qui conduit au déni du réel.

Voici l’intervention au vitriol, d’un autre fin analyste politique, Arnaud Benedetti :

Arnaud Benedetti

Ce que Macron est en train d’essayer de faire, c’est de rendre le pays ingouvernable pour empêcher l’alternance !

Il faut être clair ! Le président de la République utilise aujourd’hui les institutions, mine les institutions pour empêcher que se dégage une majorité qui puisse gouverner et faire fonctionner le pays. C’est ça le véritable enjeu !

On n’arrivera pas à construire une majorité car l’étiage arithmétique ne le permettra pas vraisemblablement. 

Donc le choix des Français, dimanche, c’est de savoir s’ils auront un gouvernement, le 8 ou le 9 juillet, ou s’ils n’en auront pas ! C’est ça la véritable alternative !

Aujourd’hui, tout ce qu’on nous raconte apparait, parlementairement parlant, totalement impossible ! Vous voyez un gouvernement avec, d’un côté, monsieur Bompard et de l’autre, monsieur Philippe ?

Mais c’est totalement impossible !

Je complète le tableau par un extrait de l’édito de Vincent Trémolet de Villers entendu ce matin sur Europe 1 :

Je ne pense plus rien ! 

Vincent Trémolet de Villers

Quand, en un mois, on a vécu une dissolution absurde, deux votes très puissants en faveur du RN et que le président essaye désormais de construire une coalition en allant à gauche toute ! je me dis que tout est possible.

Il y a une possibilité arithmétique de majorité si l’on additionne les deux blocs (central et gauche), addition absurde au regard des principes, des idées, des convictions des uns et des autres, mais addition tout à fait possible quand on voit, qu’en trois semaines, Gabriel Attal, jeune espoir de la droite, est devenu soutien de la gauche, même la plus radicale, que Gérald Darmanin et Élisabeth Borne bénéficie du désistements de candidats insoumis et que Louis Boyard compte sur les Macronistes pour sauver son siège.

On peut ici avoir une pensée pour les citoyens complètement perdus. On peut entonner pour eux le blues de l’électeur :

• Pour celui qui a voté pour le RN, qui a gagné les européennes et le premier tour et qui voit se dessiner une majorité composée de François Hollande, François Ruffin et Sandrine Rousseau.
• Pour l’électeur du centre qui a voté contre les extrêmes et qui se retrouve l’allié objectif, quand ce n’est pas le soutien direct, de la France Insoumise.
• L’électeur LR, lui, on l’a oublié ! Il ne sait plus où il en est et ses candidats non plus !
• Puis enfin l’électeur de gauche, celui qui voulait faire tomber Emmanuel Macron, et qui votera dimanche, une troisième fois, après 2017 et 2022 pour sauver le président !

Macron s’est voulu gaullien en donnant la parole au peuple, mais maintenant il essaye de le faire taire, le peuple ! Par tous les moyens !

Cette surdité, au sommet de l’Etat, est très préoccupante.

Elle ajoute de la tension dans un pays déjà à cran ! Si demain, dans une France à droite, le pouvoir s’entend avec la gauche, très vite la défiance de l’opinion sera terrible. L’Histoire de France, ancienne ou récente, nous l’enseigne : 

On ne badine pas avec le peuple !

Et Vincent Trémolet de Villers conclut ainsi :

Avec cette dissolution délirante, on pensait qu’on avait touché le fond. Mais je vais vous faire une confidence, je vais vous révéler le grand secret : il n’y a pas de fond !