30 ans de déni des politiques et des médias …

Publié par le 6 Juil, 2024 dans Blog | 1 commentaire

30 ans de déni des politiques et des médias …

Nous avons les politiciens que nous méritons,
puisque c’est nous qui les élisons !

Mais, nous subissons les médias car ils nous sont en grande partie imposés !

Nous pourrions cesser de les lire ou de les regarder mais le système est vicié puisque ces médias sont en grande partie subventionnés … par nos impôts !

Ces médias sont majoritairement à gauche et pèsent sur le résultat de chaque élection. Je suis persuadé que si l’on supprimait les subventions à la presse, la droite prendrait le pouvoir et le garderait pour 50 ans !

Je suis malheureusement persuadé que si Marine Le Pen accédait au pouvoir elle n’aurait pas le courage de faire le ménage dans ces subventions !

Les médias, en France, ne sont plus un contre-pouvoir car ils soutiennent le « système » qui les gave de subventions. On a pu voir la faillite des médias à de nombreuses reprises :

  • Pendant la crise du covid, où ils ont servilement relayé la honteuse propagande du pouvoir macronien et n’ont rien trouver à redire aux mesures liberticides imposées par Macron.
  • Depuis la guerre en Ukraine, ils ont perdu toute éthique et tout professionnalisme en refusant de faire la part des choses dans les responsabilités de la Russie et de l’OTAN.
  • Depuis la dissolution, c’est un déchainement médiatique généralisé anti-RN que l’on observe.

Ce que l’on peut reprocher de plus grave aux médias c’est leur déni concernant l’immigration et ses conséquences sur l’insécurité.

Voici un excellentissime édito de Natacha Polony, dans Marianne, qui attribue à ce déni la responsabilité de la montée irrésistible du Rassemblement national :

Ces élections racontent 30 ans de déni
de la part de la classe politico-médiatique

Natacha Polony

Dix millions six cent vingt-huit mille trois cent trente citoyens français ont donc choisi dimanche 30 juin de glisser dans l’urne un bulletin du Rassemblement national ou de ses alliés. Deux millions et demi de plus qu’à la présidentielle de 2022. Plus du double des dernières législatives.

Quelqu’un va-t-il enfin se demander, au milieu du grand cirque médiatique d’entre-deux-tours, pourquoi plus de dix millions de Français votent pour un parti qui, élections après élections, voit certains de ses candidats s’illustrer par des propos racistes ou antisémites, ou tout simplement d’une bêtise crasse, pour un parti qui, en l’espace de quelques semaines, a enterré des pans entiers de son programme, un parti dont la plupart des médias martèle matin, midi et soir qu’il est en dehors du champ républicain et qu’il mettrait la France en faillite ?

Les raisons du vote évincées

Visiblement, certains ont d’ores et déjà la réponse, simple comme le mépris : ces gens sont des abrutis. Des beaufs. Des racistes. C’est à peu près ce qu’on entend depuis le soir du premier tour. Il faut mettre hors d’état de nuire 33 % du corps électoral. Pour le reste, on verra.

Ajoutons que cette réponse un tantinet expéditive s’est enrichie d’une dimension mise en avant comme jamais auparavant par les politiques et les commentateurs : c’est de la faute des médias. « Les médias » ? Le groupe Bolloré, précisément, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne s’embarrasse plus de précautions pour cultiver une part de marché qu’il sait croissante.

On donne au spectateur ce qu’il veut voir. Surtout, ne pas nuancer, surtout, ne pas élever. L’information est un spectacle. À ceci près que le phénomène est récent. La montée du Rassemblement National n’a pas attendu Pascal Praud et Cyril Hanouna. Ils en sont au contraire la conséquence. Ils sont le produit d’un constat :

nombre de gens se détournaient de médias dont ils considéraient qu’ils leur crachaient à la figure.

Quant à l’argument de la « lepénisation des esprits », il est vieux comme le « front républicain » et à peu près aussi inutile que lui.

Trente ans à éviter de parler sécurité et immigration pour « ne pas faire le jeu de … »

Trente ans à écrire que tout allait bien à l’école, que le niveau montait et que le communautarisme était un fantasme. Marianne s’est même créé en 1997 pour en finir avec ce déni.

Un cri d’alerte poussé par les électeurs

Alors pourquoi ? En fait, c’est assez clair. Les Français le disent. Ils le hurlent même, dès qu’ils en ont l’occasion.

Ce cri se répand dans les 93 % de communes qui ont mis le RN en tête aux européennes du 9 juin.

Ce cri a même failli renverser le macronisme un mois de décembre 2018, quand des manifestants ont hésité à se diriger vers l’Élysée pendant que les ronds-points de France étaient couverts de jaune.

Ce cri est en train de se transformer en rage, quitte à réveiller les passions les plus sordides dans un pays où, pourtant, les enquêtes d’opinion montrent que le racisme et l’intolérance reculent d’année en année.

Ce cri est celui de citoyens qui, depuis des décennies, se sentent méprisés, relégués, abandonnés.

Des citoyens qui se souviennent que la promesse de 1789 est le « peuple souverain », les hommes et les femmes assemblés pour décider en commun de leur destin, à égalité de voix quelle que soit la condition sociale, quelle que soit la naissance, et qui ne comprennent pas par quel mécanisme pervers ils se sont retrouvés peu à peu privés de leur capacité à se faire entendre et à peser sur les politiques mises en œuvre par l’ensemble des partis dits de gouvernement.

On peut prendre le problème par tous les bouts, on peut déplorer l’individualisme qui incite certains à exiger des droits en attendant tout de l’État, on peut ressasser la formule sur ces Français qui « vivent au paradis et se croient en enfer », on peut souligner à l’envi que la dépense publique est chez nous beaucoup plus élevée qu’ailleurs, peu importe, le constat est là : de délocalisation d’usine en fermeture de tribunaux, de poste ou d’hôpitaux, de disparition de lignes de train en faillites de petits commerces, de règlements de comptes entre dealeurs en professeurs agressés, beaucoup de Français vivent depuis des décennies le déclin d’un pays qui s’était construit sur une promesse républicaine de méritocratie et de participation de tous à l’effort commun.

Ils voient, d’élection en élection, se perpétuer un système dans lequel des multinationales peuvent profiter des institutions européennes pour échapper à l’impôt et s’enrichir en produisant ailleurs pour contourner les droits sociaux. Ils voient ces droits s’amenuiser progressivement et l’État reculer peu à peu, pendant que se constituent, en contradiction totale avec les principes du libéralisme, des monopoles et des fortunes gigantesques. Ils ont voté contre cela. Ils ont voté et … rien. Alors, ils ont pour certains cessé de voter. Et pour les autres, ils se sont mis à cogner sur ce système. Comme ils le pouvaient. Avec l’arme qu’ils trouvaient.

Trente ans de déni !

Il existe en France des travailleurs pauvres. Des mères célibataires forcées d’accepter des emplois précaires d’aide à domicile sans le moindre statut protecteur, qui les obligent à utiliser leur voiture malgré la hausse du prix du carburant, des mères célibataires depuis dix ans sur liste d’attente pour un logement HLM.

Il existe des indépendants et des commerçants qui travaillent sans compter leurs heures dans des centres-villes vidés par les grandes surfaces en périphérie et qui tremblent en se demandant s’ils pourront payer l’Urssaf à la fin du mois. Il existe des Français à qui l’on annonce chaque année que tel médicament ou tel soin dentaire ne sera plus remboursé, alors qu’ils cotisent depuis leur premier emploi, des Français qui, de toute façon, seraient bien en peine de se faire soigner puisqu’il n’y a plus de médecin dans leur département.

Le sentiment d’injustice que nourrissent ces gens, le ressentiment qui les gagne peu à peu, nous racontent trente ans de déni de la part de la classe politico-médiatique.

Trente ans durant lesquels il a été interdit de ne pas communier dans la célébration du « doux commerce » qui devait apporter la paix, de ne pas s’extasier devant le libre-échange et les importations à bas coût de produits chinois ou polonais. Xénophobie !

Une accusation comme une arme de destruction massive : vous critiquez le système économique ? C’est parce que vous êtes rance, aigri, recroquevillé, quand nous qui le défendons sommes généreux et ouverts à l’Autre. Tel était le débat en 1992, lors du référendum de Maastricht. Tel était-il en 2005, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen. Tel est-il à chaque élection.

Au contraire, il fallait déréguler toujours plus. Assurer la libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Considérer que les individus sont des pions que l’on peut déplacer au gré des besoins de main-d’œuvre. Que la Nation, cadre de la démocratie, n’est qu’une idée ringarde. Que l’intégration et la transmission culturelle sont une vieillerie, voire une oppression contre des populations qui ont avant tout des créances à faire valoir face à la France.

Alors, quitte à se faire insulter, quitte à se faire traiter de réacs et de racistes, les citoyens, peu à peu, ont basculé. Principalement dans l’abstention. « Faites sans moi », ou plutôt « je ne servirai plus de caution à votre oligarchie déguisée en démocratie ». Les autres ont décidé de voter pour le parti repoussoir, ne serait-ce que pour voir la tête déconfite des journalistes à 20 heures les soirs d’élection.

Une catastrophe prévisible

Il y eut pourtant des lanceurs d’alerte. Il y eut des gens pour prédire la catastrophe si l’on continuait à nier la demande de protection, de perpétuation d’un modèle social, politique et culturel, la demande de démocratie.

Quiconque évoquait la désindustrialisation, le dumping social et fiscal, était « souverainiste », donc d’extrême droite.

Quiconque alertait sur le communautarisme était raciste, donc d’extrême droite.

Quiconque défendait une école exigeante centrée sur le savoir était réactionnaire, donc d’extrême droite.

Le résultat est là : les défenseurs de ce système économique enfermés dans le bunker de l’extrême centre, s’arrogeant le monopole de la raison pour discréditer toute critique. Une gauche prisonnière d’un parti qui a choisi de croiser la doctrine du Think Tank socialiste Terra Nova prônant l’abandon du peuple pour se tourner vers les « minorités » et la doctrine trumpienne de brutalisation du champ politique par les vérités alternatives et le culte du chef.

Une gauche dans laquelle les esprits lucides, tel François Ruffin, sont marginalisés par leur propre mouvement parce qu’ils ont le mauvais goût de croire qu’on peut s’adresser à l’ensemble des classes populaires et des perdants de ce système plutôt que de monter les uns contre les autres se créer des bastions électoraux.

Un Rassemblement National, enfin, où l’on a bien compris que pour atteindre le pouvoir, il fallait amadouer l’oligarchie et se débarrasser rapidement des encombrantes promesses sociales (les barons LR qui ont œuvré à éradiquer la dimension gaulliste de leur parti pour en faire un héritier de la droite bourgeoise orléaniste auront de plus en plus de mal à faire valoir une quelconque différence).

Une gauche qui refuse de réfléchir posément aux conséquences de l’immigration de masse, face à un RN qui l’instrumentalise pour galvaniser ses troupes.

Dans cette situation inflammable, où les pulsions haineuses peuvent se réveiller et entraîner des drames, où les appels au « front républicain » masquent mal l’absence totale d’analyse des causes du désastre et vont nourrir encore le ressentiment de ceux qui ne supportent plus les postures morales de l’élite, le Président de la République porte une responsabilité immense.

Ce ne sont pas seulement ses options politiques qui sont en cause, lui qui aura œuvré à perpétuer un système en échec.

C’est sa personnalité de Narcisse revanchard et manipulateur qui déstabilise la France et engendre le chaos.

Il appartient aux citoyens de tous bords de ne pas sombrer dans cette folie collective et de refuser la violence et la haine, d’où qu’elles viennent, pour rendre possible la réconciliation.

Natacha Polony  pour Marianne.

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Une réponse à “30 ans de déni des politiques et des médias …”

  1. excellent article en effet. On ne peut que regretter que ce constat n’ait pas été fait par les responsables politiques de LR : la chute vertigineuse de leurs score aux élections : passer des 20 % aux 4.73 % de Pécresse, ça aurait dû provoquer sinon un sursaut, du moins un déclic, mais non, le déni permanent.

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