J’avais déjà apprécié Philippe de Villiers, vendredi soir, sur CNews, qui présentait son nouveau livre : Mémoricide.
Mais ce matin, je me suis fait une piqure de rappel avec son interview par Sonia Mabrouk sur Europe 1.
Ce fut vingt minutes exceptionnelles dans laquelle Philippe de Villiers n’a pas seulement présenté son ouvrage, mais fait un diagnostic complet sur l’état de la France.
Le tout dans un français exceptionnel, avec des phrases merveilleusement construites à partir d’un vocabulaire d’une richesse inouïe et dont beaucoup d’hommes politiques ont perdu l’usage !
Je vous propose le compte rendu de cette interview que j’ai réalisé avec l’aide du module d’intelligence artificielle de Google, NotebookLN, gratuit et très facile d’utilisation.
Ce qui m’aurait pris toute une matinée (transcription à partir d’un enregistrement audio et résumé de l’interview) ne m’a demandé … que quelques minutes !
Voici donc dans l’ordre, le résumé de l’interview, la vidéo et la transcription de l’interview :
1 – Résumé
Dans cette interview, Philippe de Villiers, écrivain et homme politique, développe sa théorie du « mémoricide« , un concept qu’il utilise pour décrire la destruction progressive de la mémoire collective française par des forces historiques, sociales et politiques.
Il identifie trois « mémoricides« :
- le premier sous la Révolution Française, qui a effacé les traditions et les valeurs du passé,
- le deuxième avec la mondialisation libérale et la fin de l’histoire selon Fukuyama,
- le troisième avec le « wokisme, » qui criminalise le passé et l’identité française.
De Villiers voit ces processus comme une menace existentielle pour la France et appelle à un sursaut national pour préserver la mémoire, la culture et la souveraineté du pays.
Il critique notamment la politique d’Emmanuel Macron, qu’il qualifie de « faustien » et de responsable de la division de la France en trois entités incompatibles :
- la France de la créolisation,
- la France de la Macronie,
- la France de la tradition.
2 – Vidéo de l’interview
3 – Transcription de l’interview
Bonjour Philippe de Villiers,
Bonjour Sonia
Bienvenue à la grande interview sur CNews etEurope 1.
Vous êtes le créateur du célèbre Puy du fou, vous êtes écrivain à succès, auteur, Philippe de Villiers, d’une trentaine d’ouvrages dont le dernier en date s’intitule Mémoricide publié chez Fayard. Et tout d’abord, qu’est-ce qu’un mémoricide ?
Philippe de Villiers : C’est un néologisme. Un mémoricide. Le mémoricide est à une nation ce que le génocide est à un peuple. Le mémoricide, c’est l’ablation de la mémoire commune.
Quand un peuple, le nôtre, tente de vivre avec une mémoire atrophiée, avec laquelle on laisse en friche la mémoire vivante du dépôt millénaire. Quand un peuple tente de vivre avec une mémoire pénitentielle, quand on pratique l’amnésie des grandeurs et l’hypermnésie des lâchetés, quand un peuple vit, pire encore, avec une mémoire invertie, c’est-à-dire à l’envers de ce qu’on vécu nos pères, nos mères, de ce qu’étaient nos repères, nos idéaux, nos filiations et cetera.
En fait une civilisation c’est un état social dans lequel celui qui arrive au monde s’aperçoit très vite que ce qu’il peut apporter est infiniment moins important, moins subtil que ce qu’il reçoit, ce qu’il va recevoir. Or là, nous avons basculé dans un état social inverse, c’est-à-dire dans un état post-historique, un monde de l’insignifiance où le temps long est effacé par le caprice fugitif de l’illimitation marchande. Quand on tente, comme à la cérémonie des jeux, de greffer sur l’ancienne mémoire une nouvelle mémoire. C’est cette transmémoire qui explique ce qu’on peut ressentir. C’est la grande dépossession d’un peuple, l’expatriation mémorielle de la France.
Sonia Mabrouk : Expatriation mémorielle de la France. Vos mots sont forts. Philippe de Villier, allons plus loin pour vous expliquer, vous identifiez, dans votre livre, trois mémoricides dont un contemporain actuel que nous vivons en ce moment. Comment résumez-vous ces trois mémoricides ?
Philippe de Villiers : Historiquement, le premier mémoricide, c’est Robespierre, c’est le mémoricide de la matrice millénaire constitutive de la France. En fait, la chrétienté ! Robespierre qui dit :
Quand j’ai vu à quel point l’espèce humaine était dégradée, je me suis convaincu moi-même de la nécessité d’un recommencement absolu de l’humanité.
Donc, on efface tout, on recommence la tabula rasa. En fait par sa dépuration cathartique de l’homme la Révolution française s’apparente à une annonciation de nature eschatologique. C’est la fin du sacré ancien, c’est la fin du père, c’est la fin du temps long, d’une certaine manière la fin du lien entre le pouvoir et la famille. Et on tente de vivre comme ça. Sauf que, au bout de 70 ans, les historiens républicains, à la suite de la défaite de Sedan, tire la sonnette d’alarme, c’est la prostration, il n’y a plus de fédérateur et donc il faut chercher un Saint-Crème de substitution et c’est ainsi que naît le roman national. C’est la réponse au premier mémoricide. Le roman national va durer en 14, en 40 et en mai 68 il reçoit un cocktail molotof à La Sorbonne, Cohn Bendit :
Court camarade, le vieux monde est derrière toi.
Le vieux monde c’est le roman national. On ne s’intéresse plus au roman national, pas plus à l’histoire qu’à son légendaire. Et puis Giscard arrive et il explique :
Il faut sortir la France de l’histoire pour l’abriter du malheur.
Et puis arrive la globalisation libérale et là en fait derrière Fukuyama, le grand historien, on entend dire :
L’histoire est finie, il y a plus besoin de l’histoire puisque l’économique va dominer le politique …
On va vers le la paix perpétuelle par le doux commerce. Voilà. Donc ça c’est le deuxème mémoricide et là on est en train de vivre le troisième !
On n’est qu’au tout début avec le wokisme. C’est-à-dire en fait donc il y a eu l’ablation de la matrice ensuite de l’imaginaire collectif et maintenant du passé lui-même. C’est la criminalisation du passé. C’est l’idée que l’Occident est coupable, la France est coupable, le Français est coupable. Il est coupable de quoi ? Bah de l’esclavagisme, du colonialisme. Donc il faut le décoloniser pour le recoloniser. Et là c’est le trou noir et on arrive à la cérémonie des jeux où une multiscénie nous fut administrée comme une allégorie de nos abaissements.
Sonia Mabrouk : Ces trois mémoricides, Philippe de Villiers, vous font dire dans ce livre que la France, que le pronostic vital de notre pays est engagé. Mais qu’est-ce qui vous fait dire que la situation est si grave ? Pourquoi dites-vous qu’il est minuit moins une ?
Philippe de Villiers : Parce que le pronostic vital de la France est engagé, je le maintiens pour deux raisons. D’abord parce que la survie biologique du peuple français n’est plus assurée. Quand un peuple sous-traite la fabrication des enfants aux populations immigrées qu’il n’a plus la volonté de se reproduire et de reprogrammer la vie, il se prépare à sortir de l’histoire et puis la survie culturel, la survie culturelle d’un peuple parce qu’il y a plus de transmission. C’est le problème de l’école. Il n’y a plus de transmission à l’école. Vous savez les gens qui disent il faut réformer l’école. Maintenant, il y a une phrase de Peggy qui dit « La crise de l’école c’est une crise de vie. » Et donc, vous pouvez pas avoir d’un côté une école qui redonne les repères et de l’autre côté une société qui les abandonne. L’école c’est le miroir kaleidoscopique de la société. Et donc une société violente produit une école violente. Une société déculturée produit une école déculturée. Une société décoloniale produit une école décoloniale. Et donc qu’est-ce qu’on a au bout ? Des petits dhimmis qui acceptent la censure avec des demi-profs qui sont eux-mêmes des dhimmis ou alors des zombies c’est des plantes d’hébétudes qui promènent leurs étourdissements dans l’air du temps.
Sonia Mabrouk : L’école et la nation. Il n’y a pas de souveraineté européenne, il ne peut y avoir que de souveraineté nationale et donc populaire, dîtes-vous, Philippe de Villiers, c’est ce que vous martelez depuis toujours. Le souverainisme, c’est d’ailleurs votre cheval de bataille depuis une quarantaine d’années, voir plus.
Philippe de Villiers : En fait, quand nous avons mené le combat pour l’Europe des nations 84, 92, 94, 80, 95, 2005 etc, avec quelques amis dont l’inventeur du mot Paul Marie Couteaux, un français ponctuel et vaillant, on s’est dit le problème c’est qu’on nous appelle les eurosceptiques et ç,a ça marchera pas. Faut qu’on trouve un nom. Et là-dessus Mitterrand barre la route avec son intelligence de funambule de la sémantique et il déclare : « le nationalisme, c’est la guerre ». Donc on ne peut pas utiliser ce mot. Alors petite parenthèse, le nationalisme est à l’impérialisme ce que la propriété est au vol. D’ailleurs, vous avez le droit d’être nationaliste ukrainien mais vous n’avez pas le droit d’être nationaliste israélien ou nationaliste français, aujourd’hui. Bon, ainsi vont ainsi vont les mots. Ensuite, il y a le patriotisme. Et là, Mitterrand barre encore la route en disant « La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir. » Donc ça veut dire, si tu es patriote, tu es ringard. Et tout à coup avec Paul Marie Couteaux, on se dit qu’est-ce qu’on pourrait mettre comme mot ? Et il me dit un mot québécois qui correspond bien à ce qu’on est. Et Séguin, Pasqua et les autres disent « Non, non, c’est trop québécois, c’est ça fait petit, etc. » Et le 27 septembre 2004, pour la première fois sous la coupole, dans un discours à l’adresse de l’institut, j’utilise le mot voilà pourquoi je suis souverainiste. C’est la première fois !
Et je définis le souverainiste en disant : « c’est le primat du pouvoir légitime sur les pouvoirs de fait ». En fait, le souverainisme c’est quoi ? C’est la souveraineté intérieure contre les hégémonies et les féodalités et la souveraineté extérieure contre les empires.
Petite parenthèse aujourd’hui. Le mot fut mis au piquet pendant très longtemps et aujourd’hui tout le monde l’utilise ! Regardez le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Et Macron lui-même à la Sorbonne, il dit souveraineté européenne. Donc en fait il pique le mot pour ne pas mettre la chose. Mais n’empêche que c’est aujourd’hu, la fortune sémantique du souverainisme, elle est devant nous. Tout le monde est ou sera souverainiste.
Sonia Mabrouk : On poursuit notre entretien sur CNews et Europe 1, en tirant le fil de ce livre Mémoricide, de manière plus générale. Vous dites que vous avez écrit ce livre comme un viatique de survie. Philippe de Villiers. Alors, tout n’est pas sombre, tout n’est pas fini puisque vous identifiez les ferments aussi d’un sursaut à travers une partie de la jeunesse. Quelle jeunesse ? Comment vous vous pouvez la décrire aujourd’hui ?
Philippe de Villiers : et bien à la jeunesse, moi je dis ceci, par delà ;la moire pénitentielle qui nous aligne en rang d’onions comme des Bourgeois de Calais qui rendent les clés à l’occupant, têtes tonsurées et robes de bure, par delà la mémoire invertie qui déchire notre passé comme un enfant déchire une rose, il y a une mémoire salvatrice, la mémoire qui sauve parce que dans l’histoire de France, il y a ce phénomène unique, c’est qu’un mot revient tout le temps « tout est perdu » et un autre mot vient le flanquer, le démentir : « tout est sauf » et ces deux mots, en fait rarement accolés marchent ensemble. Ce sont deux millénaires de sémantique du relèvement. Et moi, je dis à la jeunesse française : « soyez des consciences dressées. » C’est-à-dire pratiquer la phrase de de Richelieu : « il faut gagner la rive comme les rameurs, en lui tournant le dos. » Et surtout votre mission, si vous voulez que la France survive sera d’imposer à nouveau à la France les retrouvailles avec le droit à la continuité historique. C’est un droit qui nous appartient, qui est un acquis, qui est l’acquis le plus précieux des vieux peuple. On nous en a privé. C’est le droit d’aller chercher dans les siècles passés les mélodies manquantes.
Sonia Mabrouk : Et vous estimez que les peuples d’instinct ont compris ce mémoricide, ses conséquences et qu’ils vont à la recherche de ces mélodies manquantes. Contrairement au gouvernant. Emmanuel Macron, de votre point de vue, Philippe Devilier, est-il responsable, coupable ? A-t-il accéléré ce mémoricite contemporain en tous les cas ?
Philippe de Villiers : il a lézardé les murs porteurs, la souveraineté avec son fantasme de la souveraineté européenne donc le transfert de la souveraineté à d’autres, l’identité avec son progressisme élitaire et mortifère. En fait il s’amuse, il triture la société, il triture la vie, la mort, la transmission, la filiation, il est Faustine, prométhéen. Il veut dérober la vie, il veut dérober le feu. Il y a un phénomène d’hubris, mais surtout en réfléchissant tout en vous parlant, je me dis qu’il y a plus grave que ça, c’est qu’il laissera derrière lui trois France :
- La France de la créolisation, pour parler comme Mélenchon, c’est une France qui veut changer de France, c’est en fait une France qui veut faire vivre ensemble la femme grillagée et l’homme enceint, c’est-à-dire en fait le l’islamisme ancestral et le wokisme radical.
- À côté de ça, vous avez une une autre France, la France de la Macronie, la France de l’ubérisation. Elle est pensée comme un business model, comme une application mobile, comme une plateforme mondialisée. C’est une France qui préfère Mahattan à Rocamadour.
- Et en fait la troisième France, à laquelle j’appartiens, c’est la France de la tradition, la France des rescapés. C’est une France qui considère que la France c’est beaucoup plus que la France de l’instant.
Le problème, c’est qu’entre ces trois France, est-ce qu’il y a encore un imaginaire commun ? Est-ce qu’il y a encore une mystique commune ? Est-ce qu’il y a encore un esprit de sacrifice mutuel ? Et là, je ne le crois pas.
Sonia Mabrouk : C’est plus qu’un bilan, c’est une lourde responsabilité, pour vous, que celle d’Emmanuel Macron. Vous avez parlé d’Islamistan, de Wokistan, Philippe de Villiers, mais est-ce que les deux peuvent cohabiter ? On a tendance à dire non. Est-ce que pour vous, il y a une menace plus importante, plus solide, prééminente ?
Philippe de Villiers : Oui. Alors, le Wokistan est une idéologie alors que l’islamistan, c’est une c’est une civilisatio, avec l’Oummah, le djihad, la charia et je vous réponds : aujourd’hui, ils sont allié, ils partagent le travail dans une harmonie parfaite. Le Wokistan décivilise et l’islamistan recivilise ! Le Wokistan déculture et l’islamistan reculture. Le Wokistan décolonise et l’islamistan recolonise mais ça ne durera pas. Souvenons-nous de l’Iran. Moi, je me souviens très bien quand il y avait à Neuffle-le-château, les mollahs donc, qui accueillaient les communistes français etc. Puis les communistes quand les mollahs sont arrivés au pouvoir en Iran, ils ont été liquidés. Ça sera pareil pour le Wokistan.
Et il y a une deuxième raison pour laquelle le Wokistan ne gagnera pas, c’est qu’en fait c’est l’hédonisme, la stérilité excentrique, si vous voyez ce que je veux dire. Donc ils ne vont pas se reproduire. Voilà. En fait l’islamistan a trois armes :
- La première arme, c’est le nombre. Le peuple français, selon Pierre Vermeren qui est un homme sérieux sera minoritaire, le peuple historique français sera minoritaire en 1270. Donc le nombre !
- Ensuite les soutiens, ils ont la 5e colonne inutile de la décrire qui croit trouver dans les banlieux un lumpen prolétariat de substitution.
- Et enfin, ils ont l’état de droit parce que l’hermine et la toge apportent leur aide sans avoir compris le mot de « collard ??? » : « Les révolutions commencent toujours par les juristes, elles se terminent toujours sans eux. »
Sonia Mabrouk : Vous faites de la métapolitique depuis déjà plusieurs années,Philippe de Villiers, vous avez été, nos auditeurs et téléspectateurs le savent, à de nombreux postes de responsabilité. Vous avez connu tous les grands fauves de la politique, Giscard, Mitterrand, Séguin, Pasqua. La liste est longue. D’ailleurs, vous avez des anecdotes savoureuses dans mémoricide avec tous. Et aujourd’hui, si vous deviez décrire d’un mot les politiques actuelles, d’ailleurs, je sais que dans vos précédents ouvrages, vous avez parlé de de poulets de batterie. C’est bien cela ?
Philippe de Villiers : Oui, il y a les poulets de grain et des poulets de batterie !
Sonia Mabrouk : J’imagine que vous êtes, vous, le poulet de grain, élevé en plein champ contrairement au poulet de batterie.
Philippe de Villiers : Oui, oui, absolument. Poulet de grand champ. Et quand j’arrivais à l’assemblée et que je passais entre les travées pour aller rejoindre mon siège, je serrais la main à des gens comme Giscard, dénia, Peyrefitte. L’assemblée était l’annexe de l’Académie française ! Et aujourd’hui quand on regarde LFI, l’assemblée est l’annexe de la fabrique des crétins numériques. Vous aviez des grands fauves effectivement qui avaient le goût des arabesques et des tournures charpentées par la grande histoire. Donc il y avait de l’humour, il y avait de l’esprit. Ça volait haut sous la verrière. Aujourd’hui, il y a, pour beaucoup d’entre eux, des psittacidés qui font dupsittacisme et dont l’appareil phonateur débite les éléments de langage de la technocratie de marché.
Sonia Mabrouk : Il y a très peu de survivants de cette classe politique décimée. Philippe de Villiers, on arrive à la fin de cet entretien. J’ai encore une question mais elle est importante. Votre livre se classe aujourd’hui numéro 1 des ventes. Est-ce que ça nourrit chez vous la tentation du retour en politique ? La question se pose ! Ça vous fait sourire, je le dis à nos auditeurs. Oui. Et ça appelle une réponse …
Philippe de Villiers : Oui. Mais vous savez quand on a une circonscription lectorale florissante, je comprends que les journalistes se disent euh il y a peut-être un point de proximité avec … Vous savez c’est Péguy qui disait : il y a la circonscription lectorale et la circonscription électorale mais il y a rien d’automatique et il y a rien de fatal et moi j’arrive à un âge, Sonia, où j’essaye, au fil des jours, d’épurer mon cœur de toutes les vanités mondaines et c’est pour ça que j’ai écrit ce livre.
Et c’est ça que je veux vous dire. Je ne sais pas si parfois la nuit vous êtes réveillé par Soraya. Et ben moi ce qui m’a fait écrire, c’est que j’étais réveillé par un cauchemar qui était toujours le même. Je ne supportais plus. J’entendais dans le lointain d’une somnolance troublée, le cri d’un peuple à l’agonie. J’avais des sueurs froides.
Que vont devenir les petits français dans 20 ans, dans 30 ans ? Seront-ils des étrangers dans leur pays, dans un pays nominal qui n’aura plus de France que le nom sur une terre exotique ? Et donc, c’est pour eux que j’ai voulu écrire, c’est pour leur dire, à cette jeunesse errante, c’est pour leur dire ceci. Une nation, c’est pas seulement une mémoire commune qu’on est en train de perdre. C’est pas seulement un art de vivre qu’on a déjà perdu. C’est pas seulement une langue qu’on est en train d’abattardir. C’est plus que ça une nation. C’est une tonalité de l’âme. Alors à la jeunesse française, je dis ceci pour celle qui est encore debout.
Revendiquez la France. Demandez qu’on vous la raconte. N’acceptez jamais qu’on la défigure, qu’on la mutile et allez la chercher là où elle existe encore.
C’est pour ça que j’ai écrit ce livre et je vais vous dire le souhait qu’on peut formuler pour les jeunes français, c’est qu’ils tombent amoureux de la France. Pourquoi ? Parce qu’une nation, c’est un lien amoureux et que le besoin aujourd’hui ultime et intime, c’est de refaire un peuple amoureux.
Et donc moi, je suis tombé amoureux de la France. Je mourrai dans ses bras.
Sonia Mabrouk : Merci Philippe de Villiers. Et ce lien amoureux, vous le tissez depuis de nombreuses années à travers des livres à succès et celui-ci, mémoricide publié chez Fayard avec votre éditrice historique Lise Boëll. C’était votre grande interview. Bonne journée et à bientôt. Philippe de Villiers sur Cnews
Merci de tweeter cet article :
macron s’en fout de la france, comme la goche…
Ca nous change des abrutis, voir dans ce lien :
La gauche la plus inculte contre la droite nationale la plus idiote !
https://ripostelaique.com/la-gauche-la-plus-inculte-contre-la-droite-nationale-la-plus-idiote.html