Bravo, les Macronistes !

Publié par le 17 Déc, 2024 dans Blog | 0 commentaire

Bravo, les Macronistes !

Oui, bravo à vous, vous, les bien-pensants qui, depuis 7 ans, prétendez appartenir au « Cercle de la raison » en reléguant vos adversaires dans le « Camp du mal » !

En relayant le credo de votre gourou, vous prétendiez réunir « le meilleur de la droite et de la gauche » pour remplacer cet « Ancien monde » ringardisé par un « Nouveau monde » ouvrant toutes les espérances.

Pour construire, ce « Nouveau monde » de rêve, vous aviez recruté vos députés sur internet et l’on vit une incompétence crasse envahir l’hémicycle mais, « en même temps », votre gourou les félicitait d’être des « amateurs » !

Certes, vous êtes de moins en moins nombreux et rejoignez progressivement vos camps respectifs en régénérant le clivage droite-gauche trop vite enterré par cette parenthèse macroniste qui se referme.

En effet, en lui arrachant sa nomination à Matignon, François Bayrou vient de siffler la fin du macronisme et, tout bien considéré, ce sera, en 4 décennies de vie politique, sa seule action positive au service des Français !

Avec la fin du macronisme, dont il ne restera absolument rien sur le plan idéologique, le temps du bilan est venu.

Personnellement, mis à part la reconstruction de Notre-Dame de Paris, je ne vois rien à mettre dans la colonne crédit de son bilan !

C’est Jean-Philippe Feldman qui s’y est collé dans cet article publié sur le site de l’IREF :

Emmanuel Macron aura vraiment tout raté

  1. Un jeune homme de 39 ans entre à l’Elysée au terme d’une brillante campagne, malgré l’absence de programme consistant ou, c’est selon, grâce à l’inconsistance de son programme. Et en bénéficiant également d’un fort mouvement de rejet de la candidate d’extrême droite qui aura démontré toute son incompétence en matière économique lors du débat du second tour.
  2. La popularité d’Emmanuel Macron est en berne, de l’ordre de 20 à 25 % suivant les sondages. Trois Français sur quatre ne lui font pas confiance (d’aucuns diraient que c’est encore un résultat inespéré !), même si François Hollande (vous savez : celui qui a pour ambition de redevenir chef de l’État car, lors de son quinquennat, « ce n’était pas si mal »…) aura signé des records en la matière.

Comment expliquer ce désenchantement ? C’est qu’Emmanuel Macron aura tout raté depuis sept longues années.

La dissolution

Commençons par le plus proche. Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale en juin dernier. Contrairement à ce qu’ont prétendu de nombreux analystes, cette décision avait sa logique : le chef de l’État, il l’a d’ailleurs dit plusieurs fois, voulait anticiper une censure annoncée du gouvernement minoritaire à l’automne autour des questions budgétaires. La dissolution visait également à produire un électrochoc en assurant une majorité absolue aux troupes du parti présidentiel et de ses alliés.

La manœuvre a tourné court et elle a produit une chambre fragmentée comme jamais. Mais ce qui est piquant, c’est que les deux motifs exposés par Emmanuel Macron dans son allocution de dissolution ont été déçus : l’adoption du budget et la « clarification ».

La recomposition du système politique

Issu de la gauche, chevènementiste dans sa prime jeunesse, un temps membre du Parti socialiste, proche de François Hollande avant de le poignarder dans le dos, Emmanuel Macron s’est mis en tête de dynamiter le système politique français en pleine recomposition. Adepte du « ni droite ni gauche », plus précisément du « en même temps », il s’est inscrit dans la longue tradition des partisans d’une « troisième voie ». Pas étonnant dès lors qu’il ait trouvé un soutien de poids avec le chantre de l’extrémisme du centre, François Bayrou, l’actuel Premier ministre.

Cependant  jusqu’à présent, sous la Ve République, ce type de tactique n’a jamais fonctionné de manière durable. Les dernières élections législatives ont sonné comme un terrible désaveu. En effet, le Rassemblement National et le Nouveau Front populaire mené par la gauche radicale y ont recueilli 57 % des suffrages, sans compter les listes dissidentes aux deux extrêmes.

Les finances publiques

Malgré son importance, nous traiterons rapidement de ce point, nos lecteurs connaissant bien les chiffres. En deux mots, Emmanuel Macron a hérité en 2017 de finances très dégradées, dont il se trouvait responsable pour une petite partie en sa qualité de ministre de l’Economie durant deux années sous François Hollande. Sept ans plus tard, les résultats sont cataclysmiques et les macronistes (le dernier cercle qui reste…) auront beau jeu de tout mettre sur le dos de la crise sanitaire. Un chiffre retient particulièrement l’attention : depuis 1789, sous la République en temps de paix, aucun pouvoir n’aura produit un déficit budgétaire plus élevé.

La politique internationale et les outres-mers

Même si la France est une puissance moyenne, elle possède le second domaine maritime mondial derrière les Etats-Unis. Fût-elle très décriée (la « Françafrique »), elle conservait une puissante influence sur les pays africains francophones. Sous Emmanuel Macron, les troupes militaires ont dû piteusement se retirer du Mali, du Burkina-Faso, du Niger, et en dernier lieu du Sénégal et du Tchad.

A moult reprises, Donald Trump s’est ouvertement moqué du chef de l’État français. Les tentatives de résolution des crises au Liban, en Israël, en Ukraine ont toutes fait chou blanc, parfois après force circonvolutions. Il y a longtemps que plus personne ne tient compte des positions françaises, taxées d’arrogantes et de donneuses de leçons dans l’impuissance.

Des émeutes graves se sont succédé dans nos outre-mer, en Nouvelle-Calédonie mais aussi aux Antilles, tous victimes d’une politique surannée qui fait fi de la subsidiarité et de la concurrence. Si l’on voulait perdre des territoires, parfois stratégiques, on ne s’y prendrait pas autrement.

Le réformisme

On se souvient des déclarations initiales d’Emmanuel Macron : les « Gaulois » étant « réfractaires au changement », la France étant par conséquent irréformable, il fallait opérer une « grande transformation » (titre éponyme d’un ouvrage de Karl Polanyi, un économiste fort peu libéral, tiens, tiens…). Force est de constater, sept années plus tard, que le chef de l’État n’aura entrepris aucune réforme d’ampleur. Il aura même réussi l’exploit, après l’épisode confus des « Gilets jaunes », de mettre dans la rue en cumulé des millions de Français pour une prétendue réforme des retraites qui n’était autre qu’une réformette, aujourd’hui déjà dépassée.

En dépit de ses gesticulations, Emmanuel Macron aura amplifié les défauts de l’État : hypercentralisé, immobile, engoncé dans son bureaucratisme, interventionniste pathologique, doté d’un « modèle social » moribond dont nul ne veut s’inspirer.

Le libéralisme

Combien de fois n’a-t-on entendu dire qu’Emmanuel Macron, le « président des riches », n’était qu’un libéral ? On a confondu, fût-ce de bonne foi, éléments épars de « politique de l’offre » et libéralisme. Or, il ne suffit pas de baisser un impôt sur les entreprises, de réduire leurs charges ou de témoigner de la considération aux créateurs de richesses pour être catalogué comme libéral. Il est d’ailleurs bien connu que François Hollande avait initié à certains égards le mouvement au milieu de son quinquennat.

Nul ne peut prédire comment le second quinquennat d’Emmanuel Macron se terminera. Mais il ne faut pas être grand clerc pour entrevoir une (plus ou moins) lente agonie. Comme en économie, en politique il existe des lois : quand vous n’avez aucun corps de doctrine, quand vous naviguez à vue, quand vous versez dans le pragmatisme et l’inconsistance, quand, en définitive, vous ne maîtrisez rien, absolument rien, la réalité finit toujours par vous rattraper.

Jean-Philippe Feldman pour l’IREF.

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