Mais que fait la police ?
Ou plutôt que fait l’Etat quand un député de la France insoumise, Eric Coquerel, participe au blocage du centre d’examens d’Accueil ?
La faculté de Nanterre, bloquée par certains étudiants, a décidé de délocaliser certains partiels nécessaires aux étudiants pour valider leur année.
Si le droit de grève est gravé sur les tables de la Constitution, les piquets de grève ne sont pas légaux pour autant.
Si je peux comprendre qu’un député aille discuter avec des grévistes sur leur lieu de travail, il est inadmissible que le même député participe à une action totalement illégale comme bloquer un centre d’examens.
Pourquoi l’Etat tolère t-il de tels agissements ? Car ce n’est pas la première fois que les députés de ce parti viole et font honte à leur statut de représentant de la nation !
Voici à ce sujet, l’édito de Vincent Trémolet de Villers paru samedi dans le Figaro :
Militants du vide
Les caprices d’une minorité hurlante peuvent-ils éternellement contrarier l’existence d’une majorité silencieuse ? Vous avez quatre heures.»
Quelques secondes pourtant devraient suffire à répondre à cet examen imaginaire. De quel droit, en effet, à quel titre, des activistes accompagnés d’un député de la nation s’autorisent- ils à empêcher des étudiants à passer leurs examens ? S’ils avaient lu la pièce, ils enrégimenteraient Antigone et ses lois supérieures dans leur combat contre l’État ! Las, Sophocle était cisgenre, non racisé et ne pratiquait pas l’écriture inclusive. Ils débitent donc les mêmes rengaines sur « l’État policier », bras armé du « grand. capital », la démocratie confisquée, les « droits humains » bafoués.
La démocratie ? Parlons-en. La très grande majorité des étudiants s’oppose depuis le début à ces blocages mais, apparemment, la voix d’un Insoumis vaudra toujours plus que celle d’un simple citoyen. Les droits ? Il suffit de relire la Déclaration de 1789. L’article 2 ràppelle que « la liberté, la propriété, la sûreté » sont « des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme »; l’article 4 que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Les nuisibles, donc, méprisent ce qu’ils invoquent. En vérité, ils méprisent tout, d’une gare (celle de Nanterre) qu’ils saccagent gratuitement jusqu’au monument aux morts de la rue d’Ulm qu’ils n’ont pas hésité à profaner.
Ces enfants de l’inculture arrogante et du désir sacralisé nourrissent leur révolte d’une suite de représentations et d’indignations dans lesquelles se mêlent la Commune de Paris (pour les plus raffinés) , Mai 68, Malik Oussekine et Rémi Fraisse, matraques des CRS, voitures en flammes, canons à eau, sitting de jour et nuit debout. Une imagerie confuse parfois contradictoire pour un nihilisme adolescent, un anarchisme dépressif.
Comme les black blocs ne portent aucune colère sociale, ces militants du vide, intersectionnels du néant, ne représentent qu’eux-mêmes. Leurs jeux mortifères exaspèrent tout le monde.
Ils ont déjà trop duré : l’État doit y mettre fin.
Vincent Trémolet de Villers pour le Figaro.
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