Voici la suite de la lettre de Suzanne dont j’ai publié hier la première partie :
Aussi, lorsque je critique certains ministres, notamment ceux de la santé (mon domaine, en tant qu’ancienne PH, entre autres) et ceux de l’Educ Nat, je m’appuie non pas sur des discours (que je lis), ni sur des commentaires de journalistes (j’en ai dans mon entourage), mais sur le vécu de terrain.
Quant à ma critique du ministre de l’économie, girouette s’il en est, ce sont les retours des caissières de mon « hypomarché », des agriculteurs (j’en ai dans ma famille !), des travailleurs de la santé (tous titres confondus), des enseignants, des retraités (trop riches pour être exonérés de certaines charges, trop pauvres pour pouvoir en déduire une partie), des personnes âgées, tant à domicile que résidents des Ehpad, des aides à domicile, des commerçants, des petits artisans …
Lorsqu’on sait que ce ministre ne fait que suivre les volontés du « président de tous les français » et continue ce que ce monsieur avait commencé à mettre en place lorsqu’il était à Bercy, il me paraît « normal » de prendre conscience de, soit l’incompétence, soit la perversité (soit les 2 !) de Jupiter, tel qu’il s’est surnommé lui-même.
De même, ayant fait partie longtemps, et même encore :
- de ces riens qui attendent les trains sur un quai de gare pour aller travailler, ceux qui ont dû prendre leur voiture pour aller prendre le train et donc payer taxes sur les taxes pour remplir leur réservoir,
- de ces fainéants qui ont dû arrêter certaines activités car trop loin, donc coûtant quasi plus qu’elles ne rapportaient (mais susceptibles d’être imposables !) parce que n’ayant pas la possibilité d’affréter un avion privé à plusieurs milliers d’euros pour aller à mes R-V professionnels,
- de ces illettrés qui, ne sachant ni lire ni écrire, ni même épeler, ne peuvent donc pas comprendre la pensée complexe de ce monsieur,
- de ces français non cultivés qui, bien qu’ayant étudié Levinas, Ricœur, et ayant fait partie des élèves d’Emmanuel Hirsch, ne peuvent comprendre la pensée de ces philosophes et ne savent donc pas ce qu’est l’éthique, et qui, donc, ont utilisé cette démarche pendant de très nombreuses années, sans savoir ni comprendre comment cela fonctionnait. (Seule l’OLYMPE peut savoir exactement ? N’est-ce pas ?)
- de ces néocons qui, venant, oh honte, de la bourgeoisie désargentée depuis 1789, ne connaissent pas les règles de la courtoisie, les règles de maintien devant des chefs d’état, lors de cérémonies telles des enterrements de personnalités, les règles pour se vêtir correctement,
- de ces français, donc, qui font partie de la classe des subalternes, juste bons à nourrir – grassement – les « élites », « élites » qui, pour nombre d’entre eux, ne sont, en fait que ce que ma famille française appelle des « parvenus » …
Eh bien, moi, française lambda, à moitié française, mais fière de mes ancêtres français et étrangers, je n’accepte pas d’être méprisée. Je n’accepte pas qu’une personne de l’âge de mon fils, ayant pour tout bagage quelques diplômes, je dirais honorifiques, me donne, nous donne, lui-même et sa troupe, des leçons, tant de maintien, que de courtoisie, que d’économie, entre autres.
Je suis consciente que d’être ce petit rien parmi tous les autres est un honneur !
et je désire cultiver cet honneur, pour moi et pour tous ceux qui, comme moi, ont œuvré, du mieux qu’ils ont pu, du mieux qu’ils peuvent, pour le bien public et pour tous les français qui travaillent, ou qui ont travaillé et qui se trouvent dans les difficultés. Je suis heureuse d’être ce rien, plutôt qu’une élite, totalement déconnectée de la réalité, car seulement guidée par son besoin de reconnaissance, de pouvoir, de puissance, d’argent et de gloire.
Ainsi, je ne courberai jamais la tête devant des ordres que je qualifie d’idiots, des leçons données par un « m’as-tu-vu », et je ne m’abaisserai pas à serrer la main de quelqu’un qui crache (symboliquement, heureusement, sinon, ma réaction, sans doute une gifle, qui, hélas, risquerait de m’emmener à Fresnes au moins, selon les nouveaux critères des délits et autres crimes), sur moi et me méprise.
Les êtres méprisants sont méprisables.
D’où mes derniers commentaires sous l’article traitant du retour de Hollande… (qui, pardon pour l’administrateur et propriétaire c de ce blog, a tourné, quelque peu au Hors Sujet)
Ici, Suzanne illustre son propos de plusieurs exemples qui le confortent et que je me suis permis de déplacer dans cette page dédiée.
La liste est longue de ces communications basées sur la manipulation, voire l’agressivité du mépris. Dommage que, plutôt que d’être assertifs, nous soyons « passifs » (Réf à la théorie de l’assertivité)
Mais voilà : telle Carmen de Bizet, j’espère que
« nous ne céderons pas : Libres sommes nés et que libres nous mourrons » !
Il suffit d’avoir un peu de courage face à ces individus qui se croient supérieurs, mais qui, par ce fait, nous sont largement inférieurs !
Amicalement à tous
Suzanne pour A droite, fièrement !
Oui, chère Suzanne, je suis certain que beaucoup avec moi, se sentiront comme des riens à vos côtés. D’ailleurs, Raymond Devos a écrit de très belles lignes à propos de … rien. Il montre qu’en multipliant les riens on peut arriver à beaucoup :
Car rien … ce n´est pas rien !
La preuve c´est qu´on peut le soustraire.
Exemple: Rien moins rien = moins que rien !
Si lon peut trouver moins que rien c’est que rien vaut déjà quelque chose !
On peut acheter quelque chose avec rien ! En le multipliant :
Un fois rien … c´est rien
Deux fois rien … ce nest pas beaucoup!
Mais trois fois rien ! … Pour trois fois rien, on peut déjà acheter quelque chose … et pour pas cher !
Texte intégral (Parler pour ne rien dire) disponible ici.
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