Que l’Europe ne nous parle plus jamais de démocratie !

Publié par le 14 Mar, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Que l’Europe ne nous parle plus jamais de démocratie !

« Nous l’avons fait en Roumanie,
nous pourrions le refaire en Allemagne ! »

Vous vous rappelez cette déclaration de vantardise imbécile de l’ancien commissaire politique à l’information de Bruxelles, Thierry Breton.

Il ne se référait alors qu’à l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle de Roumanie pour une soi-disant ingérence d’une puissance étrangère dans l’élection.

Depuis, le candidat honni par Bruxelles, Călin Georgescu, a été définitivement exclu du processus électoral alors que les sondages lui donnaient encore 40 à 50 % des voix.

Les sondages sont-ils, eux-aussi, sous contrôle d’une puissance étrangère ?

Décidément, l’Europe a perdu tout droit à parler de démocratie !

Voici un article de Boulevard Voltaire qui décrit la, situation en Roumanie :

Roumanie : le candidat nationaliste
définitivement exclu de la course

En Roumanie, la saga électorale autour de la présidentielle de mai 2025 atteint un tournant controversé. Călin Georgescu, figure de droite radicale aussi adulée que décriée, a été définitivement écarté de la course par la Cour constitutionnelle, ce 11 mars, après le rejet unanime de son appel contre la décision de la commission électorale. Cet ancien haut fonctionnaire de 62 ans, arrivé en tête du premier tour annulé en novembre 2024 avec 23 % des voix, incarne une radicalité qui séduit autant qu’elle inquiète. Anti-OTAN, admirateur de Vladimir Poutine, il est accusé d’avoir bénéficié d’une campagne TikTok illicite, entachée de soupçons d’ingérence russe – un motif qui a conduit à l’annulation rarissime du scrutin initial par la même Cour. Si son exclusion soulage une partie de l’establishment pro-européen, elle alimente une tempête de critiques : beaucoup y voient une atteinte à la souveraineté populaire, dans un pays où Georgescu cristallise un profond désir de rupture avec le système en place. George Simion et Anamaria Gavrilă, respectifs chefs des partis souverainistes AUR et POT, se lancent à leur tour dans la course présidentielle avec l’intention que l’un des deux se retire pour unifier le vote nationaliste.

Une figure sulfureuse au cœur du chaos électoral

Călin Georgescu n’est pas un inconnu pour les observateurs avertis. Cet ex-bureaucrate, devenu en quelques mois une étoile montante grâce à une campagne virale sur les réseaux sociaux, prône un discours nationaliste assumé, teinté de complotisme pro-russe. Sa percée surprise au premier tour a révélé une fracture dans la société roumaine, entre un électorat pro-européen et une frange lasse des élites. Mais son ascension fulgurante a été stoppée net : inculpé en février pour « fausses déclarations » sur le financement de sa campagne et « incitation à des actions anticonstitutionnelles », il est perçu comme une menace par les institutions. La commission électorale, s’appuyant sur un jugement de décembre 2024, a estimé qu’il avait enfreint « les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial », une décision confirmée par la Cour sans détails publics.

Pour ses partisans, qui le créditaient de 40 % des intentions de vote avant son exclusion, Georgescu est un martyr. À Bucarest, des centaines de manifestants ont conspué la décision devant le Parlement, scandant « Liberté » et « À bas la dictature ». Jugée opaque, cette dernière ravive le spectre d’un « coup d’État » dénoncé par Georgescu et George Simion (dont la candidature est soutenue par Marion Maréchal).

Une justice constitutionnelle sous le feu des critiques

La Cour constitutionnelle, pilier de la démocratie roumaine, se retrouve pourtant dans l’œil du cyclone. Si elle justifie son verdict par la nécessité de protéger l’intégrité électorale, son silence sur les motifs précis du rejet alimente les soupçons d’arbitraire. Contactés par BV, des eurodéputés roumains font part de leur indignation. Luis-Vicențiu Lazarus, non-inscrit, estime que cette décision est parfaitement « inacceptable et antidémocratique ». Même ton du côté du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR). Son vice-président, Gheorghe Piperea, alerte :

Ce qui s’est produit en Roumanie, un État membre de l’UE, peut très bien arriver en France, en Pologne, en Allemagne ou en Italie … 

Georgiana Teodorescu, elle, estime que :

les partis au pouvoir voudraient que seuls leurs candidats soient autorisés.

Son collègue Şerban-Dimitrie Sturdza juge que :

des millions de Roumains se sentent aujourd’hui ignorés et humiliés.

Du côté du Parti national-libéral (PNL) – parti au pouvoir -, on salue une décision qui « protège le processus démocratique ». Interrogé par BV, l’ancien ministre de l’Énergie roumain, Virgil-Daniel Popescu, membre du PNL, évoque des « pressions directes de la Russie ». L’homme, également député européen membre du Parti populaire européen (PPE, centre droit), dit toutefois comprendre le « mécontentement » mais prévient : « Nous ne résoudrons pas les problèmes par des illusions. ».

L’onde de choc dépasse les frontières. La décision, bien que saluée par Bruxelles pour contrer l’influence russe, divise. L’annulation initiale du scrutin, suivie de cette exclusion, est un précédent rare dans l’Union européenne, suscitant des débats sur l’équilibre entre sécurité démocratique et droits électoraux. En Roumanie, où la crise politique s’éternise depuis novembre, les candidats restants – Crin Antonescu (pro-européen) et Nicușor Dan (maire de Bucarest) – peinent à combler le vide laissé par Georgescu.

Julien Tellier pour Boulevard Voltaire.

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