Macron a peur des mots euthanasie et suicide assisté !

Publié par le 16 Avr, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Macron a peur des mots euthanasie et suicide assisté !

C’est Macron lui-même qui a interdit aux rédacteurs de la loi sur la fin de vie les termes d’euthanasie et de suicide assisté ! Mais qui se laissera prendre par cette tromperie ?

Car, non seulement, il s’agit bien de ces deux notions qui constituent une vraie rupture anthropologique, une régression de civilisation, mais, en commission, les progressistes ont fait tomber tous les garde-fous envisagés initialement.

Certains observateurs pensent même qu’ils ont poussé le bouchon trop loin et que certains députés, rassurés par le volet de développement des soins palliatifs, pourraient s’opposer à l’adoption de la loi sur l’euthanasie et le suicide assisté.

Voici un article de Boulevard Voltaire qui est allé voir en Belgique les conséquences d’une loi déjà en vigueur sur l’euthanasie :

Loi fin de vie : ce sont les Belges qui en parlent le mieux …

Il n’y a aucun besoin d’être un catho réac pour être contre l’euthanasie !

Lors d’un débat organisé par Le Figaro, jeudi 3 avril, l’écrivain Michel Houellebecq jetait le pavé dans la mare et bousculait quelques certitudes. Après une interruption – dissolution oblige -, le sujet revient de plein fouet dans l’actualité avec, ce mardi 8 avril, l’examen en commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale des deux textes sur la fin de vie. À peine déposé, celui sur la légalisation de l’aide active à mourir soulève déjà de nombreuses contestations. Des personnalités s’alarment d’une telle proposition de loi déterminée sur des critères « flous et subjectifs », objet d’une « procédure trop expéditive », parmi lesquelles Jean Leonetti, coauteur de la loi actuelle sur la fin de vie, et deux ex-ministres de la Santé groupés au sein d’un nouveau collectif « Démocratie, Éthique et Solidarités ». L’occasion, pour BV, de revenir sur les pratiques euthanasiques belges dans un pays qui pratique le droit à mourir depuis plus de 20 ans avec, à l’appui, un témoignage privilégié, celui d’Alain Destexhe, médecin et sénateur honoraire belge qui, à l’occasion de son mandat, a participé aux travaux préparatoires de la loi belge.

En Belgique, pas de réelle opposition mais des pressions militantes extrêmement fortes

C’est en 2002 qu’en Belgique, la loi légalisant l’euthanasie a été votée après une année d’examen « sans réelle opposition », se souvient le sénateur honoraire. Car contrairement à ce qui s’observe en France, il explique à BV :

il n’existe pas (chez nous) d’opposition structurée militante et organisée face à l’euthanasie. À l’époque, seuls les élus des deux partis sociaux-chrétiens ont voté contre. 

En revanche, il a été particulièrement marqué par la pression extrême que faisaient peser les associations militantes, et particulièrement l’ADMD (Association du droit à mourir dans la dignité, également très active en France), qu’il décrit comme :

présentes en permanence dans les couloirs à toutes les auditions de la commission.

Un activisme qui a porté ses fruits mais qui laissera les militants insatisfaits désireux d’aller toujours plus loin, jusqu’à l’euthanasie des mineurs.

Euthanasie des mineurs et autres cas limites

Ce sera chose faite en 2014, année où la Belgique devient le premier pays à permettre l’euthanasie sans condition d’âge. Alain Destexhe, qui précise n’être pourtant « pas philosophiquement et catégoriquement opposé à l’euthanasie», avoue à BV avoir été très choqué par cette revendication « car, à l’époque, nul parlementaire, nul professionnel, nulle famille ne réclamaient cet élargissement ». Lors des débats, le docteur Sariban, chef de la Clinique de cancérologie à l’Hôpital des enfants Reine-Fabiola à Bruxelles, avait pourtant témoigné devant les parlementaires qu’il « n’y avait aucune demande, que les demandes d’euthanasies de mineurs étaient extrêmement rares ; quand elles se présentaient, ça se gérait entre la famille et le médecin… » Une parole forte qui n’a pas empêché le vote. Moins de deux ans plus tard, le premier mineur belge était légalement euthanasié.

Cet élargissement de la loi devrait interpeller nos parlementaires. D’autant que le bilan global de la Belgique est objectivement inquiétant. Le nombre d’euthanasies (33.615 depuis 2002) ne cesse de progresser, augmentant de 15 % entre 2022 et 2023. Parmi elles, « des cas très limites au regard du cadre de la loi », s’inquiète Alain Destexhe, qui cite deux exemples : celui de cette femme condamnée à la prison à perpétuité pour avoir égorgé ses cinq enfants et qui a obtenu le droit à mourir « pour souffrances psychologiques » ou celui de Shanti de Corte, 23 ans, rescapée des attentats de Bruxelles, euthanasiée en 2022 parce qu’elle ne supportait plus son syndrome post-traumatique.

Des chiffres … terrifiants

On est peut-être encore loin du compte. Car selon le rapport bisannuel de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie de janvier 2022, dans 19 % des cas euthanasiques répertoriés, le décès des patients n’était pas « attendu à brève échéance ». En Belgique, les médecins ne sont pas tenus de faire une déclaration officielle lorsqu’ils prélèvent un organe sur le corps d’une personne euthanasiée, mais malgré tout, cette déclaration a été faite pour 12 patients. Or, parmi ces 12 personnes euthanasiées sur lesquelles on a prélevé des organes, 9 n’étaient pas condamnées à brève échéance. Par ailleurs, cette commission de contrôle interroge, dans la mesure où, à la publication de chacun de ses bilans, elle prend soin de préciser « n’avoir pas la possibilité d’évaluer la proportion du nombre d’euthanasies déclarées par rapport au nombre d’euthanasies réellement pratiquées ». Le docteur Alain Destexhe ne se fait guère d’illusion quant à son efficacité : « C’est une chambre d’enregistrement qui ne contrôle rien, je n’ai même pas souvenir qu’il y ait jamais eu de signalement. »

Un peu plus loin, au Canada, vingt ans après également, la situation euthanasique n’est guère plus encourageante. En témoigne le professeur d’éthique Theo Boer, pourtant ancien partisan du droit à mourir, dans les colonnes du Monde. De quoi pousser un peu la curiosité au-delà de nos frontières.

Sabine de Villeroché pour Boulevard Voltaire.

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