
Comment est-il possible qu’une très petite minorité d’écolos ait pu à ce point influencer la politique et entrainer l’Occident dans son autodestruction ?
Comment se fait-il qu’aucun débat sérieux ne puisse avoir lieu sur les causes réelles du réchauffement climatique ?
J’ai publié ici nombre d’articles sérieux qui mettent en doute la cause humaine du réchauffement climatique par la production de CO2, et proposent d’autres causes.
L’Association des climato-réalistes regroupe beaucoup de scientifiques et mérite qu’on lise le résultat de ses travaux (voir ce précédent article).
Il faut se méfier des « modèles » qui permettent à certains organismes de nous promettre l’apocalypse. Rappelons-nous toutes ces prévisions qui ne se sont pas produites :
- En 1960, la fin du pétrole dans 10 ans,
- En 1970, un nouvel âge glaciaire dans les 10 ans,
- En 1980, la destruction des cultures par les pluies acides en 10 ans,
- En 1990, la disparition totale de la couche d’ozone,
- En 2000, la fonte totale des calottes glaciaires sous 10 ans.
Je verse aujourd’hui au dossier cet excellent article publié par l’IREF :
Climat : atténuation ou adaptation ?
Mme Agnès Panier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, a déclaré le 5 février 2025 que ceux qui ne voulaient rien faire contre le changement climatique étaient « des ennemis du peuple ». Au-delà de cette rhétorique qu’on croyait réservée à certains baby-boomers du temps de leur jeunesse, on peut légitimement s’interroger a contrario sur la façon de qualifier ceux qui dictent la politique actuelle au nom du changement climatique.
Aujourd’hui, en Europe et en France en particulier, l’accent est quasi exclusivement mis sur « l’atténuation » globale du réchauffement climatique avec la baisse généralisée de la consommation d’hydrocarbures.
Des mesures drastiques et bien connues sont prises. Interdiction (de fait pour les plus modestes) de circuler en voiture dans les grandes agglomérations (ZFE), casse-tête du développement local avec le « zéro artificialisation nette », interdiction de louer les logements mal isolés, imposition autoritaire de la voiture électrique avec ruine à la clef de l’industrie automobile européenne, poursuite de la tentative européenne de marginalisation de l’industrie nucléaire, etc.
L’objectif est de « sauver la planète » via la fameuse « neutralité carbone en 2050 » dont on passera sur le coût faramineux. Chacun sait cela, mais qui sait ce qui se cache derrière ce mantra occidental post moderne ?
D’après l’Agence Internationale de l’Energie, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il faudra réduire la consommation mondiale de charbon de 90%, celle de pétrole de 75% et celle de gaz naturel de 55%. Sachant que la consommation énergétique mondiale repose à 80% sur les combustibles fossiles, cette formule masque en réalité un véritable séisme ! Car comment atteindre un tel « objectif » sans une décroissance violente, au demeurant revendiquée par certains, dont la perspective la plus vraisemblable est notre effondrement industriel, associé à notre ruine économique et sociale. Le processus est lancé et commence à être visible.
Comment, dans de telles conditions, les décideurs actuels peuvent-ils se prévaloir de servir « la cause du peuple », pour user de la terminologie de notre ministre? Car, par-dessus le marché, les fondements de cette politique sont d’une extrême fragilité et les résultats théoriques attendus modestes; il suffit de creuser un peu.
On a déjà montré que les modèles climatiques de simulation étaient inexploitables pour chiffrer l’avenir thermique de la planète. Une nouvelle confirmation nous est donnée par l’incapacité avouée de comprendre le pic de température mondiale observé en 2023 et 2024 qui n’a été prévu par aucun des modèles de simulation du Climat.
L’un des plus grands spécialistes mondiaux, Gavin A. Schmidt, patron du service spécialisé de la NASA (Goddard Institute for space studies) exprime son désarroi dans la revue Nature du 24 mars 2024 ( je cite) :
« Les modèles climatiques ne peuvent pas expliquer l’énorme anomalie thermique de 2023. Nous pourrions être en territoire inconnu. » « De manière générale, l’anomalie de température de 2023 est sortie de nulle part, révélant un manque de connaissances sans précédent, peut-être pour la première fois depuis environ 40 ans….. » Voici donc l’état d’incertitude totale, voire d’hébétude, d’une recherche scientifique doutant d’elle-même alors que tout est supposé reposer sur elle.
Quant aux résultats attendus, en admettant que les modèles calculent juste, et que le GIEC en fasse une exploitation fiable, voici un rappel de ce qu’indique cet organisme dans son dernier rapport au décideurs (GIEC – changement climatique 2021 – Les bases scientifiques physiques – résumé à l’intention des décideurs. (IPCC_AR6_WG1_SPM)) . « Chaque tranche de 1000 Gt d’émissions cumulées de CO2 provoque une augmentation probable de la température mondiale de 0,45 °C (meilleure estimation) ».
Selon ces hypothèses, Un calcul simple montre qu’en 2100 (1), au rythme actuel du scénario de 35 GT émise de CO2 par an, on aboutirait à une hausse de température due aux hydrocarbures estimée d’environ 2,3 °C depuis 1850………à comparer avec le scénario de neutralité carbone en 2050 qui conduirait à une hausse comprise entre 1,5°C et 2°C .
Ainsi le GIEC nous indique un écart inférieur à 1°C entre le maintien des émissions au niveau actuel et le scénario de neutralité carbone en 2050 ! … Sans qu’on sache d’ailleurs en quoi cet hypothétique degré serait catastrophique. Il y a par conséquent un écart phénoménal entre ce que représente pour la société cet objectif de neutralité carbone en 2050 et les effets attendus, à supposer qu’ils soient crédibles. Rappelons de plus et pour mémoire, que la France représente moins de 1% du « problème », l’Europe moins de 10% et que les 90 % restants n’ont aucune intention de modifier leur comportement « carbonique ».
Telle est la réalité des chiffres qui fondent les politiques publiques actuelles « d’atténuation » par « décarbonation ». Qui les analyse, qui prend le temps de les regarder en face et qui s’interroge publiquement eu égard à l’énormité des enjeux ?
L’esprit critique a disparu, le débat contradictoire est interdit.
La décarbonation tous azimuts est imposée par le fameux Pacte Vert européen dont il faut préciser qu’il a été porté par le commissaire européen Frans Timmermans, dont le chef de cabinet était un ancien cadre de Greenpeace (le hollandais Diederik Samson). En plus, l’obsession idéologique de la décarbonation tend à effacer une autre approche, beaucoup moins médiatique mais certainement plus efficace et nécessaire: celle de « l’adaptation ». Certains diront qu’elle est prise en compte et qu’il ne faut pas opposer deux modes d’action qui se complètent.
A quelques nuances (de taille…) près : la « décarbonation généralisée » se conjugue toujours au futur (Soeur Anne, ne vois-tu rien venir… ?) et s’inscrit dans une vision globale qui pousse à la transformation de la société, voire de l’homme lui-même (vieille antienne bien connue), avec l’apriori d’un avenir catastrophique.
Quant à « l’adaptation », qui n’a pas d’objectif sociétal et qui doit s’inscrire dans un cadre local, elle est a contrario souvent mise en œuvre avec retard, après des catastrophes bien réelles qu’on n’a pas ou mal anticipées en terme d’analyse de risque, de gestion ou d’aménagement. L’adaptation est bien le parent pauvre de l’action climatique et l’exemple des évènements météorologiques extrêmes est significatif. Les media se complaisent d’ailleurs à en rendre responsable le réchauffement climatique, dans un contexte d’amnésie masquant leur caractère en général historique et récurrent, ce dont témoignent quasi systématiquement les météorologues locaux quand ils s’expriment.
Leurs conséquences parfois désastreuses résultent d’abord de la désadaptation de l’homme à son environnement naturel immédiat, désadaptation accélérée ces cinquante dernières années par la croissance urbaine et l’abandon de certaines précautions séculaires de gestion locale de l’espace. Les épisodes méditerranéens par exemple qui génèrent des pluies concentrées et violentes ont toujours existé.
Est-ce la faute du réchauffement climatiques si, à Nimes, l’urbanisation et le manque d’entretien des déversoirs en provenance des garrigues (les cadereaux) ont conduit à la catastrophe mortelle des inondations d’octobre 1988 ? La mise en œuvre de travaux (qui se poursuivent aujourd’hui) a permis de limiter les dégâts lors d’une crue en septembre 2005.
Est-ce la faute du réchauffement climatique si l’information a été déficiente à Valence en octobre 2024 et n’a pas permis aux gens de prendre conscience du danger à temps ? Combien de morts auraient pu être évités par une alerte correctement coordonnée ?
Est-ce la faute du réchauffement climatique si, avant la tempête Xynthia de février 2010, la digue de la Faute sur mer n’avait pas été rehaussée malgré l’urbanisation croissante de la zone et si la plupart des maisons inondées étaient de plein pied ? Des vies n’auraient-elles pas été sauvées si seulement ces maisons avaient eu un étage, le niveau d’eau étant monté de l’ordre de 2 m en une heure ?
Est-ce la faute du réchauffement climatique si un réservoir de l’ordre de 500 000 m3 était vide en janvier 2025 à Los Angeles alors que les vents forts et chauds dits de Santa Anna présentent un danger d’incendie récurrent et bien connu localement?
A l’inverse, sait-on que, malgré le réchauffement climatique, la forêt méditerranéenne du sud de la France a vu sa surface annuelle brulée diminuer considérablement (de plus de 50%) ces quarante dernières années au motif qu’elle est entretenue correctement et que la prévention y est organisée ? L’exemple même d’un travail efficace de gestion des risques et d’adaptation.
On pourrait multiplier les exemples. Alors « atténuation » ou « adaptation » ? Sans minimiser du tout l’importance de la sobriété énergétique, « La cause du peuple » n’appelle-t-elle pas à inverser de façon désormais urgente l’ordre actuel des priorités ?
Cette décarbonation brutale, généralisée, aussi vaine qu’aveugle ne devrait-elle pas être nommée pour ce qu’elle est: une nouvelle religion d’Etat? Comme clamaient certains baby-boomers du temps de leur jeunesse : « la religion , c’est l’opium du peuple ! ». En matière climatique, en France, ça n’est pas faux et Mme la Ministre en charge de ces questions et les hauts fonctionnaires qui l’entourent pourraient utilement s’inspirer de ce vieux slogan bien connu.
Pascal Iris pour l‘IREF.




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