– 1960 : le pétrole aura disparu dans 10 ans !
– 1970 : un autre âge glaciaire dans 10 ans !
– 1980 : les pluies acides auront tout détruit en 10 ans !
– 1990 : la couche d’ozone aura disparu dans 10 ans !
– 2000 : les calottes glaciaires auront disparu dans 10 ans !
Certains se souviennent bien de ces prévisions apocalyptiques assénées avec assurance par des marioles que les télévisions nous présentaient comme des experts.
Plus récemment, durant la crise covid, nous nous rappelons de ces médecins de plateaux qui venaient valider les mesures liberticides prises par le pouvoir. Des soi-disant experts en épidémiologie mais surtout de vrais spécialistes en conflits d’intérêts.
Quant au changement climatique, ne vous avisez pas d’émettre le moindre doute sur la cause humaine du réchauffement ! Vous seriez immédiatement désigné comme hérétique par les thuriféraires de cette nouvelle religion qu’est devenue la chasse au CO2 !
L’argument « définitif » que l’on sert à ce que ces religieux appellent les « climato-sceptiques », c’est le fait que le GIEC, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, organe officiel d’étude du climat, serait constitué de milliers de scientifiques qui « ne peuvent pas tous se tromper en même temps » !
Je ne cesse ici de réclamer un vrai débat sur les causes de ces changements climatiques qu’on observe. Aujourd’hui, je verse à ce dossier un article du Club de Valeurs actuelles qui présente un livre sérieux d’une climatologue américaine reconnue, Judith Curry.
Je vous engage à lire l’article complet dans Valeurs actuelles car, du fait de sa longueur, je ne vous en propose ici que des extraits, notamment sur la génèse du fameux GIEC :
Tout ce que vous ne pouviez pas savoir
sur le changement climatique
Dans un livre formidable enfin publié en français, Le changement climatique n’est plus ce qu’il était, la climatologue américaine Judith Curry revient sur l’incroyable histoire de cette question scientifique portée, en un demi-siècle, à la dimension d’un problème engageant l’humanité entière.
Tâchons de revenir à la raison. De repenser sereinement les choses. « Les plus grands problèmes du monde, écrivait l’anthropologue et sociologue américain Gregory Bateson, résultent de la différence entre la façon dont la nature fonctionne et la manière dont les gens réfléchissent. » Le regard que nous portons sur le monde qui nous entoure en dit davantage sur nous-mêmes que sur la nature, d’où un certain nombre de malentendus. Cette citation, d’une grande pertinence, ouvre le livre de la climatologue américaine Judith Curry, récemment publié en français sous le titre Le changement climatique n’est plus ce qu’il était, vrais risques et attitudes rationnelles. Un livre formidable, très dense, très complet, mais parfaitement accessible, qui apprendra au lecteur tout ce qu’il a toujours voulu savoir sur le changement climatique, et plus précisément tout ce qu’on n’a jamais voulu qu’il sache ou comprenne à ce sujet. Précisons d’emblée que ce “on” n’est pas un personnage unique et malfaisant mais une vaste communauté, très hétérogène, qui s’est peu à peu construite autour de ce combat “pour le climat”, “pour la planète”, etc.
Un livre très important dont les médias français ne parleront pas,
car – c’est l’un des premiers enseignements que l’on peut tirer de sa lecture – le débat est, en France, dramatiquement inexistant, ce qui n’est pas du tout le cas dans le monde anglo-saxon. L’auteur nourrit ainsi son texte d’un nombre assez élevé de citations, émanant de personnalités intellectuelles de premier plan, qui donnent à voir une matière réflexive, interrogative, qui n’a tout simplement jamais été portée à la connaissance du lecteur français.
Le sujet n’est plus scientifique
Commençons par là, afin de donner un bon aperçu de l’ensemble des sujets abordés dans l’ouvrage. Un rappel, pour commencer. « On prétend toujours que la science est constituée de faits. Mais ce n’est pas ça du tout. C’est un processus. Et ce processus consiste essentiellement à débattre » (Tamsin Edwards, climatologue). Cela pour les adeptes du “le débat est clos”, à Radio France ou ailleurs. L’échange conflictuel est le carburant de la pensée scientifique. Le climat au sens large, ensuite.
Nous comprenons une grande partie de la physique dans sa forme de base. Nous ne comprenons pas le comportement émergent qui en résulte » (William Collins, climatologue).
La réunion de deux phénomènes correctement cernés peut donner naissance à un autre phénomène, plus délicat à appréhender. C’est l’évidence même, mais il est bon de la rappeler. L’origine du sujet, désormais :
Le débat sur les gaz à effet de serre est désormais découplé des considérations scientifiques qui l’ont déclenché » (John Zillman, météorologue).
Le sujet n’est plus scientifique ; et ce n’est pas parce que la science est formelle, c’est parce que d’autres considérations ont pris le relais, gardant la caution scientifique mais ne se hasardant plus à y retourner voir. Comme le soulignait plaisamment l’écrivain et historien John Barry :
Quand on mélange la politique et la science, on obtient de la politique.
Affinons le propos. « Comme le système climatique est complexe et parfois chaotique, dominé par des changements brutaux et marqué par des retours d’informations concurrents […] la prévision climatique est difficile, si ce n’est impraticable » (Jose Rial, modélisateur climatique). Impraticable ? Mais tous ces scénarios plus vrais que nature qui remplissent les pages des magazines ? La modélisation, domaine absolument central dans la grande machinerie climatique, n’est que rarement questionnée. Certaines réalités méritent pourtant d’être connues. Ainsi l’aveu de Nicola Maher, elle aussi auteur de modèles climatiques :
Finalement, nous montrons que, même dans trente ans, de larges parties de la planète, ou la presque totalité, pourraient encore ne pas connaître de réchauffement en raison de la variabilité interne.
Ne pas connaître de réchauffement ? Ne sommes-nous pas d’ores et déjà sur l’autoroute de l’enfer climatique ? N’est-ce pas le feu (celui de Los Angeles, sans doute) qui nous attend ?
Si nous n’agissons pas sur le changement climatique, les générations futures seront rôties, grillées, toastées et ébouillantées,
affirmait pourtant la directrice générale du FMI Christine Lagarde, en 2017. Et quelle est cette variabilité interne du climat dont personne n’a jamais entendu parler ?
Quoi d’autre ?
La question du changement climatique présente une grande complexité scientifique et économique, de très profondes incertitudes, de graves problèmes éthiques et même l’absence d’accords sur ce qu’est le problème lui-même » (Mike Toman, économiste).
Certes, c’est un économiste qui le dit, et non un climatologue. Son affirmation n’en est pas moins étonnante. Ainsi, on ne sait pas vraiment quel est le problème, mais on dépense des milliards de dollars pour essayer de le résoudre. Et ce n’est pas tout.
Nombre des impacts les plus dramatiques du changement climatique ne sont en réalité que des symptômes de mauvaise gestion et de sous-développement qui auraient pu être maîtrisés avec une meilleure gouvernance mettant davantage l’accent sur le développement » (Richard Tol, économiste).
Ce qu’on appelle le problème, et qui n’en est pas vraiment un, nous en masque d’autres, beaucoup plus concrets. Une remarque très pertinente, précisément pour ces questions d’incendies, d’inondations ou de tempêtes.
Mais alors pourquoi ? C’est assez simple.
Le changement climatique crée un narratif de crise bien commode politiquement pour détourner l’attention des politiques médiocres ayant créé et perpétué la vulnérabilité sociale et physique,
explique cette fois Judith Curry elle-même. Qui ajoute que :
bien souvent, imputer la catastrophe au changement climatique a empêché l’identification du problème et la mise en place des mesures appropriées pour le résoudre.
Concluons avec le professeur Daniel Sarewitz, spécialiste des questions “sciences et société” :
Le changement climatique est intrinsèquement ouvert, indéterminé et contesté.
Qui oserait dire ça en France ? Qui l’a entendu ou lu quelque part (ailleurs que dans les présentes colonnes) ?
L’existence du débat
Judith Curry n’a pas consacré deux ans de sa vie à écrire cette somme dans le seul but de mettre en lumière l’omerta qui règne en France sur ces questions, mais c’est clairement, pour un lecteur français, un vrai soulagement :
oui, le débat existe, et il est aussi vif que passionnant.
Comme l’exprimait un autre auteur américain de renom, Steven Koonin ( Valeurs actuelles du 17 novembre 2022),
la science ne dit pas ce qu’on vous dit qu’elle dit.
Et Judith Curry approuve :
Ce que le public prend pour de l’information scientifique sur le changement climatique est un discours soigneusement élaboré pour les besoins de la cause.
La cause étant la certitude que les émissions humaines de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone (CO2), détraquent le climat, et tout l’édifice construit autour de cela.
Suivons l’auteur à travers cette histoire incroyable. Étape par étape. Il y a la constitution même du Giec.
Au début des années quatre-vingt, rappelle-t-elle, le programme des Nations unies pour l’environnement s’est enthousiasmé pour la thèse selon laquelle les combustibles fossiles provoqueraient un dangereux changement climatique.
Le postulat implicite étant que cela était dangereux, comme si le climat était juste bien avant 1900. Bien pour qui ? Bien où cela ? Dangereux comment ? Pourquoi ? On ne sait pas. Il y a la volonté du Giec de maintenir la température (qui n’est qu’un aspect du climat) en dessous d’un certain seuil, fixé en 2010. Problème :
Les objectifs de ne pas dépasser une augmentation de température de 1, 5 ou 2 degrés ne reposent pas sur une base scientifique sérieuse en tant que seuil du danger.
Tout cela était arbitraire. Il fallait avancer, fixer un objectif, marquer l’opinion.
Il y a ceux qui parlent à la place du Giec, qui s’en font les hérauts.
Une minorité de scientifiques, dont certains donnent largement de la voix, jugent les scénarios catastrophistes plus plausibles que les scénarios probables du Giec.
Car, notons-le, les scénarios définis comme probables par le Giec n’étayent pas le concept d’un désastre imminent. Cela n’existe pas, et d’ailleurs la science ne parle pas ce langage-là. Mais il y a toujours des personnes plus royalistes que le roi.
Un contingent de journalistes et d’hommes politiques martèlent eux aussi ce discours catastrophe,
poursuit Judith Curry, qui n’ajoute pas qu’en France, nous sommes sur ce plan très bien lotis.
Rien n’est cru aussi fermement que ce que nous connaissons le moins ,
affirmait déjà Montaigne.
L’excès de certitude de cette science officielle
Poursuivons. Il y a, on l’a souligné plus haut, ce que le Giec n’a pas voulu voir car tel n’était pas son mandat initial.
La variabilité naturelle du climat et les autres impacts humains [ont été] totalement ignorés,
rappelle la scientifique. Il y a, corollairement, l’excès de certitude de cette science officielle vis-à-vis de ses propres conclusions.
Les rapports du Giec gonflent la confiance accordée à leur conclusion en définissant les niveaux de confiance d’une façon qui défie le bon sens.
On apprend ainsi qu’au sujet d’un fait donné, « quelques rares sources cohérentes » ou des « modèles incomplets » ou encore des « méthodes émergentes » n’empêchent pas le Giec d’accoler l’étiquette « confiance moyenne » au fait en question, quand la simple prudence lexicale indiquerait plutôt “rien n’est sûr, attendons de voir”. Il y a l’importance que finit par acquérir une telle machine (on rappelle que le Giec a reçu le prix Nobel de la paix en 2007) et la manière dont elle fige la recherche autour d’elle.
Combien d’études riches de données, de qualités et d’analyses pertinentes n’ont jamais été publiées parce que leur auteur en craignait les répercussions […] combien d’articles sceptiques n’ont jamais été publiés par peur des comités de rédaction militants,
s’interroge encore Judith Curry, qui appuie son propos sur quelques exemples édifiants.
Celui qui combat des monstres doit prendre garde de ne pas devenir monstre lui-même,
prophétisait Nietzsche. Il est difficile de donner à voir toute la richesse de cet ouvrage de 500 pages, fruit de vingt années d’enseignement et de recherche. Concluons en disant qu’il offre, en plus de ce qui vient d’être évoqué, un tour d’horizon très complet de l’état actuel de la science climatique, ce que l’on sait et surtout ce que l’on ne sait pas, voire ce qu’il sera difficile de savoir, et livre une réflexion très poussée sur les notions cruciales d’incertitude, de risque, de robustesse, de confiance.
Une bouffée d’air frais et un appel au sursaut. Pour que l’humanité ne s’égare pas en s’imaginant sauver la planète.
Mickaël Fonton pour le Club de Valeurs actuelles.
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