A quand un Donald Trump pour la France ? (2/3)

Publié par le 26 Mar, 2021 dans Blog | 2 commentaires

A quand un Donald Trump pour la France ? (2/3)

Voici la suite du précédent article consacré à l’analyse de la situation politique aux Etats-Unis.

Il s’agit d’un extrait d’un entretien avec le directeur d’institut de sondage Robert Cahaly qui explique ce qui s’est produit pendant la période précédent l’élection :

Ce que nous avons vu, c’est que les « cols bleus », les électeurs du Midwest, qu’on considérait comme des Démocrates pendant les quelque vingt dernières années et qui avaient fait partie de la coalition de Reagan, sont revenus. Ils sont revenus parce qu’ils ont senti qu’il y avait un candidat qui attirait les électeurs de la classe ouvrière bien plus qu’aucun candidat républicain ne l’avait jamais fait. Je veux dire, pour parler franchement, que Mitt Romney était tout le contraire d’un Républicain susceptible de plaire à la classe ouvrière…

… Il y a des gens qui vivent en banlieue, avec un revenu moyen-supérieur, leurs mères ont fait des études supérieures, et qui n’aimaient pas l’individu Trump. Mais ils ont vu ce niveau de violence et tout le chaos qui s’en est suivi. Et ils nous disent ceci : je n’aime pas Trump, mais je ne peux pas admettre tout cela. C’est comme s’ils avaient cherché une raison pour voter Trump en se pinçant le nez. Et ils l’ont trouvée.

A propos des motifs des électeurs :

Il y a encore six mois, il y avait tout un tas de gens qui voulaient voter contre Donald Trump. Mais alors, au lendemain de la tragédie du meurtre de M.Floyd, il y eut des manifestations. Et certaines manifestations dégénérèrent en violences. Et cette violence engendra un mouvement visant à couper les vivres à la police [« defund the police »], et un mouvement BLM qui allait au-delà de la simple protection de la vie des Noirs – il y eu des appels à abattre des statues. On en arriva au point, une semaine avant le 4 juillet, où des gens estimaient que le mont Rushmore était offensant.

Tout à coup, des Américains qui n’étaient pas nécessairement des chauds partisans de Trump, se dirent : « Qu’arrive-t-il à mon pays ? » Il y eut alors un vrai débat sur la valeur bonne ou mauvaise, des fondements, des principes de l’Amérique. Les gens croient encore en l’Amérique. Si vous faites ce choix, où d’un côté on pense que l’Amérique doit s’excuser de son histoire, qu’elle n’est pas une force bénéfique dans le monde, et de l’autre on estime que l’Amérique a un rôle positif dans le monde et qu’elle a une histoire qui doit nous inspirer… ce n’est pas un bon scénario pour qu’un Américain soit élu Président. Et je pense que Joe Biden était du mauvais côté.

Sur les émeutes :

La crise commence à chaque fois que quelqu’un partage la vidéo de quelqu’un d’autre. Ainsi lorsqu’on jette un cocktail Molotov dans une rue, ou que des gens entendent dire qu’il faut couper les vivres à la police, ou d’autres qui disent qu’il faudrait tuer les policiers – c’est tout cela qui motive les gens à voter contre. Et cela n’arrive pas dans le vide. Il a fallu un mois à l’équipe de campagne de Biden pour enfin admettre qu’ils s’opposaient à cette violence qu’ils constataient… Le fait que Biden ait changé de cap et en quelque sorte critiqué la violence après l’avoir soutenue pendant des mois ou laissé entendre qu’il n’y en avait pas, tout cela me dit qu’il savait qu’elle était réelle. (« Robert Cahaly : comment nos sondages se sont avérés », inédit)

A suivre …

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2 Réponses à “A quand un Donald Trump pour la France ? (2/3)”

  1. La goche folle ou molle, invente son cirque pour raconter l’histoire a sa façon ( celle des dingos ).

  2. Ah, quelle belle epoque ! Vous savez, celle dans laquelle nous nous reveillons chaque matin avec comme notification un tweet de Donald Trump. Celle ou le Gilet jaune a pris sa place, dans l’univers de la mode. Ou encore celle ou il suffit de traverser la rue pour trouver du travail « , a-t-elle debute non sans ironie. Elle a poursuivi en listant tout ce qui fait de la France un pays unique comme la Coupe du monde remportee en 2018 ou les tubes d’une certaine Aya Nakamura.

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