En tant que sarkoziste, je ne peux qu’en vouloir à Philippe Bilger pour la haine viscérale qu’il lui a toujours vouée !
Mais, je dois constater que les articles, qu’il publie régulièrement dans son blog, valent le détour.
Hier, se souvenant qu’il avait été magistrat, il a publié un véritable réquisitoire contre Macron et ses sbires.
Selon l’adage stratégique bien connu :
les ennemis de mes ennemis sont mes amis,
je ne pouvais que réhabiliter Philippe Bilger et relayer son brûlot :
Sont-ils à la hauteur ?
Trop de fautes, trop de couacs, trop d’amateurisme, trop de cynisme, trop de réprimandes, trop de phrases jetées à la légère, trop de maladresses pour qu’on ne soit pas inquiet.
On attend avec impatience une journée où nous n’aurions pas à rire, à nous indigner, à protester.
Ce pouvoir est-il à la hauteur, le président de la République, le Premier ministre, les ministres, le parti dominant avec Stanislas Guerini, le rectorat de Grenoble pour Mila, y a-t-il quelque part en France un service qui fonctionne bien et dont on puisse être fier, une personnalité politique impeccable ?
Le président, entre bonne foi et inconscience, porte un tee-shirt dont le sigle a été détourné de BD en LBD. D’où la colère légitime des syndicats de police.
Il continue à cultiver son obsession de repentance, réaffirme, après l’avoir vaguement rétracté, que la France a commis un crime contre l’humanité en Algérie et s’apprête, je le crains, à la faire plaider coupable.
Je persiste : il n’aurait pas dû se mêler de l’affaire Halimi mais s’occuper de ce qui le regarde.
Le Premier ministre sans vergogne. Il se sert de Matignon pour regagner la mairie du Havre puis s’en éloignera vite pour rejoindre Matignon. Le nouveau monde ou le pire de la politique ?
Le Conseil d’Etat – notre contre-pouvoir préféré – corrige la circulaire choquante de Christophe Castaner qui avait été prévenu par à peu près tous les partis et tous les analystes. Il n’a rien voulu entendre et est gravement désavoué.
Le ministre Blanquer l’avait lui-même été, au sujet des professeurs, par la plus haute juridiction administrative qui a, par ailleurs, taillé en pièces le projet sur les retraites, l’estimant peu ou prou mal préparé et présenté.
La garde des Sceaux dit n’importe quoi au sujet de Mila, traînée odieusement dans la fange par des intégristes de l’islam qui n’avaient pas supporté qu’elle traite vulgairement la religion musulmane (avec des mots orduriers non nécessaires). La ministre s’est repentie et excusée, elle a commis une erreur et on est heureux que la lucidité ait aussi atteint le parquet de Vienne qui, s’il avait ordonné une enquête absurde contre la jeune fille, l’a heureusement vite classée sans suite.
Scandale. Depuis dix jours, le rectorat de Grenoble n’a pas été capable d’inscrire Mila dans un établissement, parce qu’elle est menacée. Ce sont les voyous violents qui l’insultent et l’intimident qui vont gagner parce que l’Etat ne se sent pas capable d’exercer son autorité et d’assurer sa sauvegarde ? C’est notre République aujourd’hui ? (Morandini)
LREM, ce parti si progressiste ! Alors que le MEDEF et l’opposition s’accordent pourtant pour approuver l’UDI, elle renâcle pour porter de cinq à douze jours le délai de congé des parents après la mort d’un enfant. Le président joue le bon apôtre et demande à son parti de faire preuve d’humanité. Aussitôt Muriel Pénicaud reconnaît une erreur et la majorité rétropédale ! Tout cela est une comédie – ou une incohérence sans coeur – qui met au jour que les donneurs de leçons humanistes ne sont pas les plus qualifiés pour le faire ! (Le Monde)
Nous recherchons un ministre qui ne soit pas contraint de rétracter ses propos de la veille !
Pourtant Stanislas Guerini qui ne doute de rien nous vend l’idée que LREM aurait trouvé la méthode infaillible pour faire baisser le RN et convaincre ses électeurs de la rejoindre. Rien de neuf en réalité. Au deuxième tour des élections municipales, si le candidat RN est en passe d’être élu, celui de LREM se désistera en faveur de son adversaire. Comme cela, le parti macronien sera au moins félicité par tous ceux qui considèrent qu’avec le RN nous avons le fascisme aux portes de nos cités !
Cet inventaire de bric et de broc, de l’important au dérisoire, ne va pas miraculeusement faire prospérer les forces d’opposition mais de grâce, au moins que le pouvoir et ses auxiliaires quittent définitivement leur posture de justiciers éthiques, prétendument exemplaires, dans un monde bien trop impur pour eux. Ce serait déjà beaucoup !
Je voudrais terminer sur François Fillon. Aurait-il été à la hauteur au plan politique ? Il m’a semblé limpide et clairvoyant sur ce registre sur France 2. Toutefois sa défense judiciaire, elle, m’est apparue honorable – son épouse à sauver à tout prix – mais peu convaincante, pathétique et désespérée. Il n’aurait pas dû faire cette émission. Au meilleur inutile, au pire préjudiciable…
Aurait-il été à la hauteur s’il n’avait pas été broyé et s’il ne s’était pas fourvoyé ? Je ne sais pas mais ceux d’aujourd’hui le sont-ils ?
Philippe Bilger dans son blog : Justice au singulier.
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