« Ça ne coûte rien, c’est l’Etat qui paye ! »

Publié par le 9 Sep, 2018 dans Blog | 0 commentaire

« Ça ne coûte rien, c’est l’Etat qui paye ! »

Non ! Vous n’avez pas fini de payer pour Hollande !

Outre ses 15 000 euros de retraite mensuelle, vous allez continuer à financer sa fondation, gavée aux subventions publiques ! Valeurs actuelles lui a consacré un article :

Le rentier de la République

Après avoir longtemps critiqué Nicolas Sarkozy pour ses conférences privées rémunérées, (A)normal 1 er, obsédé par la présidentielle de 2022, a fait le choix de l’argent public.

Plongée dans le système Hollande.

Pour les activités privées, je n’en avais pas avant, je n’en ai pas eu pendant, je vous l’assure, et je n’en aurai pas après. Par ces mots lancés avant même la fin de son quinquennat comme autant de flèches en direction de Nicolas Sarkozy, François Hollande s’est évertué à faire savoir qu’une fois parti de l’Élysée, sa vie serait aussi sobre que sa présidence fut « normale ».

Conscient de la mauvaise image qui collait à Nicolas Sarkozy après 2012, lequel n’hésitait pas à multiplier les conférences rémunérées à l’étranger à l’invitation de clients privés, François Hollande, de son côté, avait presque donné l’impression de se résigner à percevoir modestement sa retraite … en attendant de se relancer en politique et, pourquoi pas ? avec de la chance, de succéder à son ex-protégé dont il fit son ministre de l’Économie avant de l’exécrer aujourd’hui.

Sa retraite, pourtant, pourrait faire pâlir d’envie un jeune retraité nourri d’ambitions: 15 100 euros net par mois d’argent public, en cumulant l’indemnité de 5 184 euros d’ancien président de la République, 3 473 euros d’ancien conseiller à la Cour des comptes, 6 208 euros d’ancien député de Corrèze et 235 euros pour ses anciennes fonctions de président du département de la Corrèze. Une fois ce décor – qu’il n’assume pas – planté, pour tenter de restaurer son image à coups d’engagements faciles, quoi de plus aisé et facialement vertueux pour l’ancien président que d’annoncer vouloir s’investir « bénévolement » dans La France s’engage … C’est le nom de sa fondation, dont il parle partout, tout le temps.

l’économie sociale et solidaire comme cible

Lancé au milieu de son quinquennat, en 2014, par son ami Patrick Kanner, qu’il avait nommé ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, La France s’engage, programme soutenu à l’époque par le gouvernement et devenu fondation en 2017, a pour mission de promouvoir les initiatives innovantes privées, jugées d’intérêt général. Les domaines de l’économie sociale et solidaire, mais aussi de l’éducation ou encore de la santé sont les cibles prioritaires. En 2014, La France s’engage porte 15 projets.

« le plus important : les subventions publiques »

Ça ne coûte rien, c’est l’Etat qui paye !

Au lendemain de son départ de l’Élysée, en mai 2017, le vrai-faux retraité de la vie politique qu’est devenu François Hollande souhaite prendre la présidence de la fondation et c’est ainsi qu’il succède, le 5 septembre 2017, à Martin Hirsch. Son objectif est d’aider à la réalisation de dizaines de projets chaque année en donnant à chaque lauréat le label « La France s’engage » et une somme d’argent – comprise entre 50 000 et 300 000 euros pour le concours national -, tout en lui permettant de bénéficier de la structure de l’organisation, située dans les locaux de Station F, l’incubateur de start-up créé par Xavier Niel dans le XIII ème arrondissement de Paris. Et surtout, en faire un instrument au service de son engagement politique – ce dont il se défend. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si François Hollande a suivi de près l’avancement, jusqu’à son obtention, en mars 2017, par décret – juste avant la fin de son quinquennat – , du précieux sésame « reconnu d’utilité publique« . Car ce statut permet de bénéficier de ce qu’il y a de « plus important pour François Hollande : des subventions publiques », raille un proche de l’actuel chef de l’État.

Si l’ancien président socialiste a toujours clamé mépriser l’argent, détester les riches, comme lorsqu’il avait déclaré, en 2007, considérer qu’un contribuable est riche à partir d’un revenu net de 4 000 euros par mois, il n’est manifestement pas rongé de scrupules lorsqu’il s’agit de percevoir de l’argent de grands ministères et donc au moyen de nos impôts. Grâce à la reconnaissance d’utilité publique, la fondation, pourtant peu connue, a donc pu percevoir pas moins de … 8,5 millions d’euros de fonds publics, dont 7,4 millions du ministère des Sports, à la faveur d’engagements budgétaires signés par Patrick Kanner juste avant de quitter ses fonctions.

De source gouvernementale, ses successeurs ont moyennement apprécié, contraints de continuer à verser ces subsides. D’autant que, pour François Hollande, ce n’est jamais assez. Il en a même redemandé le 11 mai 2017 … en sollicitant publiquement Emmanuel Macron pour « appuyer cette initiative, y compris par des crédits publics » afin que son gouvernement valide un apport supplémentaire de 700 000 euros. Dans le détail, le ministère des Affaires étrangères s’est aussi engagé à verser 100 000 euros par an pendant cinq ans, soit un total de 500 000 euros !

Avec un budget global de 30 millions d’euros sur cinq ans – le temps du quinquennat d’Emmanuel Macron-, près du tiers des fonds de la fondation de François Hollande a donc pour origine … les contribuables français. Manifestement dépourvu d’états d’âme, François Hollande n’a pas hésité non plus à faire financer les deux tiers restants par des entreprises privées dont il dit pourtant tant de mal. « Il rackette les entreprises pour faire de la politique, tout en faisant la morale, Hollande n’a vraiment aucun principe », s’étrangle un proche d’Édouard Philippe, qui n’en revient pas. Les géants Total, BNP Paribas·, Andros ou encore Artémis ont ainsi abondé à hauteur de 16,5 millions d’euros sur cinq ans. Enfin, des institutions comme l’Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts et consignations ou encore La Poste participent aux activités de la fondation Hollande en mettant à sa disposition des compétences humaines, appelées le « mécénat de compétences« . Un apport estimé à 5 millions d’euros.

Se reniant, il s’est finalement lancé dans une carrière de conférencier rémunéré

Mais ce n’est pas tout, et l’ancien chef de l’État n’en est plus à une contradiction près …

Dès la fin 2017, reniant ses propres engagements, il s’est lancé dans une carrière de conférencier bien rémunéré. En octobre 2017, à Séoul, à Lisbonne, en novembre, à Dubaï, quelques semaines plus tard. En mai dernier, il n’a pas hésité à aller au Kazakhstan. Toujours pour des conférences bien payées. Pour se défendre après sa prestation à Séoul dont il refusa de donner le montant, il a annoncé maladroitement en reverser une partie à sa fondation. Combien ? On ne le sait pas. L’a-t-il fait? On ne le sait pas. D’ailleurs, on ne sait pas non plus qui finance certains de ses déplacements internationaux, comme celui effectué, en mai 2018, avec le soutien actif de l’ambassade de France à Pékin.

La France s’engage ? Autant de questions restées sans réponses qui ne permettent pas de percer l’écran de fumée derrière lequel François Hollande dissimule le financement de sa nouvelle vie – en partie avec de l’argent public – et ses activités rémunérées.

Une chose est certaine et l’enjeu est de taille à travers cette fondation : présenter une action en apparence désintéressée et tournée vers les autres pour restaurer son image. Mais aussi et surtout, avoir la possibilité de s’appuyer sur cette structure pour exister différemment et faire de la politique autrement. Une forme de soft power à la sauce hollandaise.

Louis de Raguenel avec Ombeline Duhesme pour Valeurs actuelles.

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