
Après la mort du pape François, dans un précédent article, j’avais raillé l’incohérence de cette gauche qui l’encense :
La gauche exècre le catholicisme mais vénère le pape !
Admirative d’un pape qui combattait le réchauffement climatique et prônait l’accueil inconditionnel des migrants, la gauche oublie qu’il rejetait absolument toutes les lois sociétales progressistes, de la PMA pour toutes, à l’euthanasie et au suicide assisté !
Après son décès, le pape François continue à cliver entre progressistes et conservateurs.
Voici le billet d’Ivan Rioufol paru dans Causeur et consacré aux graves lacunes du pontificat du pape François :
Pourquoi le pape François a déçu
Le pape François, mort à 88 ans en ce lundi de Pâques, s’est laissé prendre au piège de l’idéologie « antiraciste », qu’Alain Finkielkraut avait décrit comme « le nouveau communisme du XXI e siècle ». Il suffit de lire, ce mardi matin, les dithyrambes de la presse de gauche pour se convaincre du militantisme progressiste qui fut celui du Saint Père :
- « Le pape humaniste », titre La Marseillaise.
- L’Humanité salue sa mémoire « au nom de la paix, des migrants et du Saint Esprit ».
- Le Parisien voit en lui « Le pape du peuple ».
François est notamment salué pour ses combats contre le réchauffement climatique et pour l’immigration musulmane.
Diversité bénie
Jean-Paul II, en 2003, avait invité l’Église à avoir « un juste rapport avec l’islam », en ayant en tête les « divergences notables » entre les deux civilisations. Pour sa part, à peine élu en mars 2013, François s’était rendu à Lampedusa, île italienne débordée par les arrivées clandestines, pour y saluer « les chers immigrés musulmans ». En 2016, il revenait de l’île de Lesbos avec trois familles musulmanes …
… en laissant sur place des familles chrétiennes désireuses de le suivre.
En visite à Marseille, il avait louangé l’idéal d’une ville multiculturelle ouverte à la diversité bénie. Bref, au-delà du message chrétien sur la charité et l’accueil, François aura illustré jusqu’à l’absurde la pente suicidaire que porte en lui le christianisme dans sa modernité, en confondant les Dix Commandements et la religion des droits de l’homme. Marcel Gauchet avait prévenu :
Le christianisme est la religion de la sortie de la religion.
Un Pape autoritaire
L’ostensible humilité de ce Pape autoritaire n’est pas sans rappeler le moralisme porté en sautoir par les idéologues du camp du Bien : ils sont persuadés de détenir la vérité au point de ne pas supporter la discussion. De ce point de vue, son rejet salutaire de l’Église « mondaine » – qui l’avait incité à refuser l’invitation d’Emmanuel Macron à la cérémonie de réouverture de Notre-Dame – l’a coupé paradoxalement d’un peuple soucieux de préserver son enracinement.
L’indifférence que portait François aux chrétiens d’Orient, autant qu’à la France fragile et plus généralement à l’Europe ouverte aux influences islamistes, restera comme une tache sur son pontificat.
Son opposition à la messe traditionnelle (la messe en latin) n’aura pas non plus été une réponse à la hauteur des attentes de beaucoup de fidèles.
D’autant que la jeunesse, à travers ses catéchumènes (17 800 baptisés à Pâques, soit une hausse de 45 % par rapport à 2024), a fait comprendre son appétence identitaire pour un retour aux sources chrétiennes de la civilisation occidentale. Ce phénomène s’est lu également, dimanche, dans la fréquentation massive des églises. Benoît XVI avait expliqué :
La recherche de Dieu est le fondement de toute culture véritable.
Aujourd’hui l’Occident chrétien, cible d’une offensive djihadiste redoutablement efficace, mérite d’être revivifié. Or François s’est refusé à ce rôle, remarquablement défendu, au contraire, par le cardinal Robert Sarah par exemple. Puisse le prochain Pape être le résistant attendu.
Ivan Rioufol pour Causeur.




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