J’ai pu noter en observant des connaissances qui votaient toujours à gauche que l’une de leurs principales motivations était souvent la jalousie vis-à-vis de ceux qui étaient plus riches qu’eux.
Ils brandissaient souvent la bannière de l’inégalité même quand on leur mettait sous le nez les preuves de la sur-redistribution que génère notre système fiscal. Pour eux, simplement, le fait que leur voisin de palier avait une plus grosse voiture qu’eux, était une inégalité flagrante !
La classe moyenne supérieure est déjà lourdement sur-imposée puisque 7 % des contribuables les plus aisés payent 50 % de l’impôt sur le revenu. Le mouvement des Gilets jaunes est parti d’un ras-le-bol fiscal dû à l’augmentation des taxes sur les carburants, et réclamait donc une baisse massive des impôts et tes taxes. Mais le gouvernement ne trouve rien de mieux, ces jours-ci, que d’envisager une tranche supérieure d’imposition sur le revenu ou bien de plafonner certaines niches fiscales.
On peut toujours trépigner sur place en exigeant moins d’inégalité donc en prenant aux riches pour donner aux pauvres. Cela fonctionne depuis des dizaines d’années mais ne fonctionnera que tant qu’il y aura suffisamment de riches …
Or l’exil fiscal est une réalité !
Le consentement à l’impôt est un des piliers de la démocratie. Mais quand un contribuable a le sentiment que l’impôt qui le frappe est devenu confiscatoire, n’est-il pas légitime qu’il pense à s’en soustraire ? Surtout quand il constate que l’Etat gaspille son argent et que l’assistanat y est trop important et est responsable d’un chômage de masse …
Quand un « riche » quitte la France, c’est la double peine pour le pays ! Il ne paye plus ses impôts en France et s’il est entrepreneur ou investisseur, il va faire bénéficier un autre pays de ses talents et de son capital.
Voici un article des Echos qui porte justement sur l’exil fiscal :
Les départs cumulés de foyers aisés sous le quinquennat précédent ont sérieusement rogné les recettes budgétaires. A méditer pour l’issue du grand débat.
Le rapport sur l’exil fiscal réalisé par Bercy que nous publions ce mercredi ne donne aucune indication sur l’effet des mesures Macron (réforme de l’ISF, flat tax) qui viennent à peine d’entrer en vigueur. Les chiffres consolidés par l’administration portent sur l’année 2016, et permettent plutôt d’affiner le bilan du quinquennat précédent.
Pour autant, les leçons à en tirer sont précieuses alors que les propositions se multiplient pour taxer davantage les plus aisés, au nom de l’équité fiscale. La première leçon est justement qu’avant de rayer d’un trait de plume une réforme, comme la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI) , il faudrait un minimum de recul pour en observer d’abord les impacts.
Près de 20.000 départs en cinq ans
La deuxième leçon est que l’on peut en revanche analyser les effets des hausses d’impôts votées à la fin du quinquennat Sarkozy et au début du quinquennat Hollande, pour mesurer les risques d’une politique poussant trop loin la progressivité et la concentration de l’impôt. Entre 2012 et 2016, près de 20.000 foyers déclarant plus de 100.000 euros de revenus sont partis à l’étranger, le rythme annuel ayant été trois fois plus important qu’avant le choc fiscal. L’accélération des départs a été encore plus prononcée pour ceux déclarant plus de 300.000 euros de revenu fiscal.
Si l’exode n’est pas massif, et qu’il faudrait mesurer les mouvements dans l’autre sens, le flux de départs a été important, et l’impact budgétaire non négligeable : ce sont des centaines de millions d’euros de recettes fiscales annuelles qui se sont évaporées, sans parler des créations de valeur réalisées sous d’autres cieux. Le constat est sensiblement le même pour l’ISF : 200 millions d’euros de recettes annuelles perdues sur dix ans, des investissements effectués ailleurs, des pertes de contrôles d’entreprises familiales, etc.
Ces données confirment que la taxation accrue des plus aisés, si elle est au coeur du débat politique, ne peut en aucun cas résoudre les problèmes budgétaires de la France. Sauf à augmenter la pression fiscale des classes moyennes supérieures, qui ont déjà payé le plus lourd tribut ces dix dernières années …
Etienne Lefebvre pour Les Echos.
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