Il y a quelques semaines, nous n’avons pas célébré les fêtes de Noël dans les marchés de Noël mais juste des fêtes d’hiver dans des marchés d’hiver !
De la même façon, en ce moment, nos chères têtes blondes ne fêtent pas Pâques mais profitent des vacances de printemps !
Mais j’y pense : est-il bien politiquement correct et vivrensemble-compatible d’utiliser le vocable chères têtes blondes alors qu’il ne s’applique qu’à une seule partie de la population ?
C’est stigmatisant ! N’est-il pas ?
A l’occasion de l’incendie de Notre-Dame de Paris – un Notre-Dame qui sonne aujourd’hui presque comme une provocation ! – on a vu la gauche et les médias nous donner une grandiose leçon de vivrensemble, certains diront, de vivrecommeeux !
Voici un article de la Lettre patriote qui développe ce sujet :
Surtout, ne dites jamais que Notre-Dame de Paris
est un lieu de culte catholique construit
pour y dire la messe et adorer Dieu !
Lors de la très jolie soirée montée en urgence et avec un grand talent par les équipes de France Télévisions intitulée “Notre-Dame, le Grand Concert”, il y eut des moments de grâce. Et puis, il y eut Nolwenn Leroy. La staracadémicienne n’ayant pas pu faire le déplacement, elle a cru bon de gratifier la soirée d’un message enregistré. Et là, c’est le drame. Son message commence ainsi :
“Notre-Dame de Paris, c’est l’oeuvre de milliers d’hommes, érigée pour célébrer la grandeur de l’humanité, elle nous faisait face pour nous rappeler chaque jour cette ambition.”
Nolwenn Leroy, France 2, le samedi 20 avril 2019
Cette phrase pourrait n’être qu’insipide. On l’oublierait, et puis voila. Sauf que cette phrase est à l’avenant de ce que le monde médiatique pérore depuis l’incendie de notre cathédrale : Notre-Dame, c’est TOUT, sauf un lieu de culte catholique construit pour le saint sacrifice de la Messe. D’après la Bretonne la plus connue de France (après Bécassine…), Notre-Dame fut donc construite “pour célébrer la grandeur de l’humanité” ?!?!?!? S’il s’agissait d’un temple sis rue Cadet à Paris, encore, ceci aurait peut-être un sens (quoiqu’approximatif), mais là, c’est quand même très fort de café, non ?
Dans un éditorial de Liberté Politique, Constance Prazel résume très bien la situation abracadabrantesque dont nous sommes les témoins ébahis.
Le ministre de l’intérieur (et des cultes, ne l’oublions pas), nous a récemment expliqué que Notre-Dame n’était pas une cathédrale. Grâce à un nouvel usage du dictionnaire des synonymes, les croyants sont assimilés à des « citoyens », des « touristes », des « visiteurs » ou des « amoureux anonymes » de la grande Dame de pierre. Lors des attentats du dimanche de Pâques, on découvrit que c’était le Sri Lanka qui était frappé, mais non la communauté catholique, et que les hôtels appartenaient à la même catégorie de bâtiments publics que les églises. […]
Les prises de parole publiques se transforment en une sorte de concours grotesque où la prime reviendra à celui qui mettra le plus d’application à ne parler ni de religion ni de foi.
Le problème est plus profond que celui d’un anticatholicisme primaire, comme on pourrait être tenté de le croire de prime abord. Journalistes et hommes politiques, sociologues et éditorialistes sont comme tétanisés devant cette réalité à leurs yeux curieuse et totalement incongrue, la foi. Elle est conçue et appréhendée comme une bizarrerie, la survivance anachronique d’un réflexe archaïque en ce début de XXIème siècle. Ainsi, des pans entiers de la réalité humaine, de l’étoffe spirituelle des êtres et des civilisations leur échappent totalement, avec des conséquences gravissimes. […]Emerge sous nos yeux un monde desséchant de matérialité, sans esprit, sans âme. Les effets secondaires peuvent être inattendus : quelle ne fut pas la stupéfaction de votre honorable servante, en visite à la grande exposition consacrée au pharaon Toutânkhamon, de découvrir que pour les concepteurs de cette manifestation, tout était affaire de « magie » dans l’Egypte ancienne : le Royaume des morts, la survie de l’âme pour l’éternité, les divinités du Bien et celles du mal, tout cela relèverait d’un folklore amélioré à la Harry Potter. Les mots : rites, rituels, croyances, religion, sacré n’ont tout simplement jamais été évoqués, le mot de divinité à peine suggéré, dans une gigantesque opération marketing destinée à éradiquer tout ce qui peut évoquer la transcendance.
Bernanos définissait le monde moderne comme une « conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » La société qui se déploie sous nos yeux est le triste aboutissement de ce processus, qui nous emmène plus loin encore. La vie intérieure de l’Occident s’étiole depuis longtemps déjà, et avec une application acharnée toute forme de vie spirituelle est patiemment minimisée ou niée dans un projet de transformation du réel et du langage d’ordre totalitaire.
Quand un mot n’est plus prononcé, on finit par oublier la réalité qu’il était censé désigner : à nous de répéter sans relâche, haut et fort, les beaux mots de croyant, de Français et de catholique.
Julien Michel pour la Lettre patriote.
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