Concernant l’islam, les exemples de désinformation des médias français fourmillent.
L’émission de Yan Barthès, Quotidien, a récemment été convaincu de mensonge après avoir commis un reportage « bricolé » contre Nadine Morano. (voir ce précédent article).
L’interprétation des sondages est bien souvent l’occasion pour la presse d’en faire une lecture orientée. Victor-Isaac Anne, dans Le Club de Valeurs actuelles, en a pointé un exemple avec le magazine ELLE qui a « oublié », dans un sondage, la partie consacrée aux musulmans.
Sondage sur la masculinité : ces chiffres de l’islam
que le magazine ELLE ne veut pas voir !
Commandée par l’hebdomadaire féminin, une récente étude de l’Ifop souligne des différences significatives entre les Français musulmans et le reste de la population masculine. Des statistiques que trois journalistes du magazine ont décidé de garder sous le boisseau.
« Entre virilité toxique et masculinité positive, voici les résultats de l’étude de fond menée par l’Ifop pour ELLE », peut-on lire en exorde d’un article du 14 novembre intitulé « Sondage exclusif : où en sont les hommes ? » Vraisemblablement pas à l’endroit où l’auraient souhaité les cosignataires de cet article. Sensibilité masculine, injonctions de virilité, drague ou encore rapports sexuels, les grandes questions qui traversent la masculinité moderne sont passées à la loupe des trois journalistes d’ELLE.
Si l’on se cantonne à la lecture de cet article, l’hebdomadaire féminin semble se livrer à une recension achevée des résultats de l’enquête. Un panorama de statistiques ajoute, en apparence, à la rigueur de ce décryptage. On y apprend par exemple que 92% des sondés estiment « qu’on peut être un « vrai homme » en étant sensible », que 69% d’entre eux éprouvent plus de difficulté qu’avant pour draguer ou encore que 22% confessent « avoir commis au moins un type d’agression sexuelle sur une femme ». Des questionnements non dénués d’intérêts deux ans après les vagues MeToo et Balance Ton Porc, mais fragmentaires dans leur traitement.
Au terme de cette analyse fleuve, les journalistes parviennent à la conclusion suivante : si un rapport égalitaire entre homme et femme n’est pas encore à l’ordre du jour, les récentes évolutions vont en ce sens. Une proposition qui corrobore cette observation de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualité et santé sexuelle » à l’institut Ifop, cité plus haut dans l’article : « Les résultats montrent une défaite de la pensée d’Éric Zemmour. Les hommes ont conscience de la persistance des inégalités. Ils semblent aspirer au changement sociétal. »
Couvrez cette réalité statistique que nous ne saurions voir
Loin de marquer la défaite de la pensée d’Éric Zemmour, cette étude – prise dans son ensemble – en consacre plutôt la victoire. En effet, parmi les critères mobilisés dans ce sondage, le facteur religieux est considéré comme déterminant dans le rapport des hommes aux femmes. Passées sous silence dans l’article de ELLE, certaines statistiques entérinent un écart significatif entre les hommes de confession musulmane et le reste de la population masculine, catholiques compris.
Le site Fdesouche, qui s’est penché sur les détails du sondage, a ainsi recensé plusieurs chiffres évocateurs : 73% des musulmans estiment qu’un « vrai homme » est un homme autoritaire (+23 points par rapport à l’ensemble), 33% sont d’accord sur le fait que les femmes ont acquis trop de pouvoir (+14 points), 38% considèrent que le travail d’une femme doit être dévolu aux taches familiales et ménagères (+22 points), 31% craignent de se retrouver seuls dans une pièce avec une collègue femme (+15 points). Autre donnée préoccupante mise en lumière par Fdesouche : les Français de confession musulmane admettent 2 à 3 fois plus souvent que le reste de la population avoir eu des rapports non consentis avec des femmes (du baiser jusqu’à l’acte sexuel). Si ces données ont été glanées sur la base d’un échantillon réduites de 40 français musulmans, elles n’en demeurent pas moins signifiantes.
Autant d’enseignements éludés dans l’exploitation des résultats du sondage par l’hebdomadaire féminin. Est-ce à dire que l’aveuglement idéologique est passé par là ? Contactées à ce sujet, deux des trois signataires de l’article n’ont pas donné de réponses. Compte-tenu de l’importance des écarts statistiques observés, il semble difficile de se retrancher derrière l’oubli ou le manque de pertinence analytique.
Victor-Isaac Anne, pour Le Club de Valeurs actuelles.
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