La magistère de la gauche est en voie de régression mais il est encore très vivace et impacte toute la vie politique !
Dans ce domaine, un fait est remarquable :
– Quand la gauche arrive au pouvoir, on est certain qu’elle appliquera une politique de gauche,
– A l’inverse, quand la droite règne, on voit qu’elle édulcore son programme pour avoir le soutien des médias.
Oui, quand la gauche règne, elle applique son programme, tout son programme.
Et peu lui importe qu’elle soit injuste, illogique, mensongère, le « privilège rouge » lui évitera les critiques des médias.
Vous souvenez-vous de la loi Taubira sur l’esclavage ? Cette loi reconnaissait à l’esclavage perpétré par l’Occident le statut de crime contre l’humanité. Cette loi excluait l’esclavage arabo-musulman qui avait fait, en 14 siècles, beaucoup plus de victimes que celui de l’ouest !
Attaquée sur ce point par la droite, Christiane Taubira avait expliqué :
Il ne serait pas bon de faire porter aux jeunes des « quartiers » une charge aussi lourde !
Il fallait donc comprendre, en creux, qu’il était par contre légitime de faire porter aux jeunes européens la culpabilité de l’esclavage perpétré par leurs lointains ancêtres !
Voici un article de la Sélection du jour qui remet la mosquée au milieu, non pas du village, mais de l’esclavage arabo-musulman :
Esclavage en terre d’islam : l’histoire qu’on ne raconte pas
Depuis toute l’Afrique subsaharienne, ils furent entre 15 et 17 millions à être déportés entre le VIIe et le XXe siècle. Leur destination n’était pas les Amériques, mais le monde arabo-musulman. Mines, chantiers hydrauliques, plantations… Leur force de travail était utilisée à des fins productivistes, et non seulement pour des tâches domestiques. Chassés comme du gibier, exploités comme du bétail et souvent torturés, ils étaient acheminés vers Bagdad, Le Caire, La Mecque, Istanbul ou Tombouctou. Récit d’une histoire voilée : celle de l’esclavage en terre d’islam.
Dans un documentaire courageux et sans tabou (voir en sélection), plusieurs universitaires d’origine africaine ont choisi de mettre le doigt sur une histoire bien réelle, mais peu racontée : celle de l’esclavage arabo-musulman. Le Coran n’interdit pas l’esclavage, seulement celui d’autres musulmans est prohibé. Pourtant, nombreux furent les musulmans d’Afrique subsaharienne à le subir.
Pour justifier cela, l’infériorité de l’homme noir avait été décrétée dans le monde arabe bien avant les théories raciales des anthropologues européens du XIXe siècle. Les mots d’Ibn Khaldoun, grand lettré musulman né en 1332, en rapportent une idée plutôt claire :
Les seuls peuples à accepter l’esclavage sont les nègres en raison d’un stade inférieur d’humanité, leur place étant plus proche du stade animal.
Par la suite, certains mots arabes comme « aswad » ou « abd », qui désignent respectivement une personne noire et un esclave, seront utilisés de façon interchangeable. On rapportera la condition de l’esclavage à une origine géographique et une couleur de peau déterminée.
Les méthodes étaient particulièrement brutales. Après des razzias meurtrières visant à capturer les futurs esclaves dans leurs villages, ces derniers traversaient le Sahara menés par des marchands qu’on appelait littéralement « des bouviers ». Les enfants étaient souvent la cible privilégiée des ravisseurs. Ceux-ci estimaient que les jeunes seraient plus adaptables que les adultes. Pour les survivants de cette terrible traversée du désert, l’arrivée dans les principaux marchés d’esclaves n’était que le synonyme d’un nouveau martyre : beaucoup d’entre eux subissaient la castration. Des ateliers étaient dédiés à cela. Les espoirs de survie, notamment pour les enfants, étaient minimes. 70 à 80 % des victimes décédaient après l’opération.
Un article du Figaro (11/05/2021) cite l’ouvrage de l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau intitulé Les traites négrières et confirme l’ampleur et la dureté de cet esclavage méconnu :
Au XIXe siècle, alors que la traite atlantique disparaissait progressivement, les traites orientales prirent une ampleur considérable, drainant entre 4,5 et 6,2 millions de personnes hors de l’Afrique noire continentale. Pour répondre à la demande croissante, les traitants arabes, Swahilis ou Africains islamisés, non seulement ouvraient des routes vers l’intérieur, mais, de plus, ils créaient des stations fixes ou temporaires à l’intérieur du pays, pour y entreposer et y accumuler un maximum de « prises », avant de les ramener vers la côte […]. Ce scénario eut pour résultat la mise à sac de régions entières, jusqu’aux Grands Lacs d’abord, puis bien au-delà, le fleuve Congo constituant une des grandes voies de pénétration.
Ce sont d’abord les missions, puis surtout la colonisation, qui ont permis de stopper l’hémorragie dans la région des Grands Lacs, comme l’affirme Marie-Claude Barbier Mosimann, maître de conférences à l’ENS Paris-Saclay et auteur de l’article en question.
Selon Ralph Austen, spécialiste américain du sujet, 17 millions de personnes auraient été déportées par les négriers musulmans entre 650 et 1920. Au total, les traites orientales seraient donc à l’origine d’un peu plus de 40 % des 42 millions de personnes déportées par l’ensemble des traites négrières. Elles constitueraient ainsi le plus grand commerce négrier de l’histoire.
Mais les acteurs de l’esclavage n’ont pas été seulement les Arabes ni les Blancs. La traite était une réalité répandue au sein même des sociétés africaines. L’historien sénégalais Ibrahima Thioub pointe du doigt la responsabilité des Africains dans les deux traites, aussi bien arabe qu’atlantique. Il explique combien certaines élites avaient d’importants intérêts économiques à servir de relais pour la capture d’esclaves dans les villages.
Le tabou en Afrique reste cependant éminemment présent. Chez les élites africaines, dont beaucoup sont musulmanes, le sentiment de solidarité avec le monde arabe l’emporte sur le souci de faire ressortir la vérité historique. Selon l’anthropologue Tidiane N’Diaye, alors que plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient sont devenus amis avec les pays africains, ils s’arrangent pour faire porter toutes les responsabilités à l’Occident et préfèrent ne pas ressusciter d’autres douloureuses réalités du passé.
En 2001 à Bamako, face à un auditoire composé d’Européens et d’Africains, Ibrahima Thioub avait osé aborder la question des différentes traites sans se restreindre à celle pratiquée par les Occidentaux. Les violentes réactions du public africain l’ont consterné. Des spectateurs sont venus le voir à la fin de l’exposé pour lui donner raison sur la nécessité de creuser le sujet, mais en lui reprochant de l’avoir fait devant « les Blancs ». Pour ce qui est des Européens, ils ont remercié Thioub d’avoir abordé une problématique qu’ils craignaient eux-mêmes d’évoquer sous peine d’être taxés de racisme. L’universitaire sénégalais pose alors une question qui devrait nous toucher tous, Occidentaux, Arabes et Africains :
Où sont les historiens ?
Stanislas Gabaret pour La Sélection du Jour.
14 siècles d’esclavage et de traite négrière arabo-musulmane :
Voir la vidéo de Terre des hommes.
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