La politique a des raisons que la raison ne connait pas !
Ainsi comment expliquer que Lucie Castets, la candidate du plus grande groupe politique ait été écartée alors que Michel Barnier, représentant du plus petit groupe à l’assemblée, ait remporté la queue du Mickey ?
La longue pantalonnade de la sélection, puis la nomination du premier ministre, rappelle, pour la gauche la fable du Héron qui s’entête à attendre une belle proie en négligeant toute la petite friture qui passe …
Sauf qu’en l’occurence, la gauche, pour avoir rejeté le second choix de Bernard Cazeneuve, doit avaler aujourd’hui une couleuvre aux couleurs de la droite !
C’est le sujet d’un édito de Nicolas Beyrouth paru dans l’Opinion :
La gauche piégée par son propre « narratif »
Après avoir négligé le RN pour avoir été battu au troisième round électoral alors qu’il avait triomphé aux européennes et gagné au premier tour des législatives, voilà que la gauche nous assomme sur le risque de voir le parti lepeniste devenir le surveillant général du gouvernement Barnier.
Un narratif chasse l’autre. Après avoir tympanisé son monde avec la soi-disant victoire du Nouveau Front populaire aux législatives et exigé la nomination de Lucie Castets à Matignon, voici Jean-Luc Mélenchon redevenu bien silencieux, car démuni face à cette évidence : si le Premier ministre est aujourd’hui un homme de droite, c’est bien parce que la gauche a refusé de soutenir Bernard Cazeneuve au motif qu’il n’était pas LFI-compatible. Olivier Faure, le patron du PS, n’a pas été le dernier à pilonner cette hypothèse (Cazeneuve à Matignon aurait été « une anomalie », a-t-il élégamment dit). Quant à François Hollande, son absence de soutien à son dernier Premier ministre, qui plus est son ami, montre à quel point l’ancien président de la République a retrouvé avec plaisir le goût des petites manœuvres.
Après avoir négligé le Rassemblement national pour avoir été sèchement battu au troisième round électoral alors qu’il avait triomphé aux européennes et gagné au premier tour des législatives, voilà que la gauche, décidément experte en écriture de scénarios, nous assomme sur le risque de voir le parti lepeniste devenir le surveillant général du gouvernement Barnier. Le perdant serait donc devenu un gagnant.
La réalité, c’est que la gauche a gâché ses chances d’accéder à Matignon, qu’elle ne veut pas gouverner avant la fin du mandat Macron, qu’elle pourrait avoir le même pouvoir que le RN sur le gouvernement Barnier si elle voulait bien renoncer au réflexe pavlovien de la motion de censure. La réalité, c’est que la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée, juridiquement possible dans huit mois, tétanise les socialistes et les incite à se réfugier paresseusement sous la tutelle du Nouveau Front populaire. La réalité, c’est que la gauche prétendait vouloir gouverner alors qu’elle a perdu le sens de ce qu’est un parti de gouvernement.
Nicolas Beytout pour l’Opinion.
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Une réponse à “Cocus de gauche : comptez-vous !”
Ca doit leur faire beaucoup de bien ! Tant mieux pour eux.