Je poursuis et termine notre réflexion sur la reconstruction de la droite. Tout d’abord, il convient de faire la synthèse de vos commentaires. Globalement, vous adhérez à ma suggestion. Je note qu’aucun commentaire n’a rejeté d’emblée l’idée d’une alliance avec une personnalité du Front national. Je me demande si vous n’êtes pas tous un peu de droite, ici ! (Rires) Vos réserves portent sur le risque de diabolisation de l’alliance du fait de la présence de Marion Maréchal et un peu sur la personnalité de Laurent Wauquiez (trop rigide et trop énarque !).
Sur la diabolisation, il me semble que le chiffon rouge du Front national est sérieusement élimé aux yeux d’une majorité de Français. Il me semble que Marion Maréchal ne porte pas sur ses épaules toute l’image négative des Le Pen. Mais c’est surtout sur le plan économique que la différence se fait. Marine Le Pen s’est totalement ridiculisée lors du débat contre Emmanuel Macron. Elle avait mis de côté les aspects sociétaux classiques du FN (immigration, identité française) au profit un programme économique similaire ç celui de Mélenchon. C’est ce qui l’a perdue ! Marion Maréchal reste dans la tradition de défense des Français et n’aa pas été atteinte par l’idéologie gauchiste imposée par Florian Philippot, ancien chevènementiste.
Je vous propose pour vérifier si Marion Maréchal est « Wauquiez compatible« , des extraits d’interview de Laurent Wauquiez donnée au Parisien le 20 juin dernier (version intégrale disponible ici) :
Laurent Wauquiez : « Pour moi, le modèle, c’est Nicolas Sarkozy »
Laurent Wauquiez appelle la droite à « tourner la page des rivalités ». Il met en garde ceux qui sont tentés de rallier l’équipe de « mercenaires » d’Emmanuel Macron.
Premier vice-président des Républicains et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez se confie au Parisien/Aujourd’hui en France après plusieurs semaines de diète médiatique. Il appelle la droite à se relever et en profite pour régler quelques comptes tout en se projetant sur la présidence des Républicains qu’il convoite.
Le Parisien : On ne vous a pas entendu ces dernières semaines. Pourquoi ce silence ?
Laurent Wauquiez : En politique, on parle souvent trop. J’étais sur le terrain, avec nos candidats que je suis allé soutenir, pendant que certains pratiquaient la politique des petites phrases. Je n’ai pas voulu participer à ce cirque médiatique qui a beaucoup écœuré les Français.
Le Parisien : Dans quel état jugez-vous la droite au lendemain de cette défaite ?
Laurent Wauquiez : On a connu un terrible échec. Il est d’autant plus dur que je suis convaincu que le pays attendait les valeurs de la droite : le travail, l’effort, la lutte contre le communautarisme, la méritocratie, l’autorité, la laïcité, etc. Mais on a totalement manqué ce rendez-vous avec le peuple français. On aurait même pu mourir. Aujourd’hui, on arrive sur des ruines qui sont encore fumantes. A nous de redonner du souffle en retrouvant de la voix d’abord à l’Assemblée nationale, et ensuite sur le terrain. La droite va se relever.
Le Parisien : Vous serez candidat à la tête de votre parti ?
Laurent Wauquiez : Ce n’est pas encore le temps de ce genre d’annonce. Il faut d’abord mettre en place la voix de l’opposition à l’Assemblée nationale, panser les plaies et les blessures, puis surtout rassembler. Mon obsession dans cette période, c’est l’unité et la cohérence de notre famille politique.
Le Parisien : Le débat sur la ligne n’a jamais été tranché depuis l’échec de Nicolas Sarkozy en 2012 …
Laurent Wauquiez : C’est vrai ! Et pour moi, le modèle, c’est Nicolas Sarkozy justement : ce qu’il a réussi à faire en 2007 avec une droite qui parle à tout le monde, une droite forte sur ses convictions et en même temps rassembleuse et très présente sur les thématiques populaires. Tout le contraire de Macron qui est un président hors sol, qui ne parle pas à toute la France.
Le Parisien : Que pensez-vous de ces élus LR qui ont rejoint le gouvernement ?
Laurent Wauquiez : Quand Bruno Le Maire défend l’augmentation de la CSG, alors qu’il disait il y a quelques mois qu’il fallait baisser la CSG, j’ai un grand doute sur sa sincérité. Quand un Gérald Darmanin qui n’avait pas de mots suffisamment durs il y a trois mois pour taper sur Macron, et qui est devenu aujourd’hui le meilleur des courtisans de la cour de Louis XIV, j’ai un doute également… Le président de la République a tort de constituer son équipe uniquement sur fond de trahisons achetées avec un portefeuille ministériel. La France n’a pas besoin d’une armée composée de mercenaires.
Le Parisien : Et ces parlementaires LR qui menacent de créer leur propre groupe à l’Assemblée, les « constructifs » ?
Laurent Wauquiez : S’ils font un groupe, c’est eux qui partent, eux qui décident de divorcer, et je le regretterai. Mais ce chemin est sans issue pour eux parce qu’ils ne pèseront pas beaucoup à l’arrivée.
Le Parisien : Marion Maréchal-Le Pen dit que vous « auriez des choses à faire ensemble ». Mais quoi ? Vous pourriez travailler avec elle ?
Laurent Wauquiez : Je vais être très clair : je ne ferai jamais d’alliance avec Mme Le Pen, et jamais de compromis avec le FN. J’assume même de vouloir faire revenir parmi nous les électeurs qui à un moment sont partis vers le Front national du fait des lâchetés de la droite.
En conclusion …
Quand on compare les deux interviews de Marion Maréchal et de Laurent Wauquiez, on peine à distinguer des points qui les opposeraient sur le fond.
Restaurer les valeurs de droite que rappelle Laurent Wauquiez : le travail, l’effort, la lutte contre le communautarisme, la méritocratie, l’autorité, la laïcité semble un objectif commun avec Marion Maréchal.
N’oublions pas que si une alliance se nouait entre les Républicains et Marion Maréchal, c’est tout le « FN du sud », la région PACA, qui pourrait la suivre dans ce nouveau mouvement ! Et ça fait du monde !
Quant à la dernière réponse de Laurent Wauquiez, à la question : « pourriez travailler avec Marion Maréchal ?« , nous avons tous noté qu’il avait répondu habilement « je ne ferai jamais d’alliance avec Mme Le Pen ! » C’est à dire avec Marine Le Pen et le Front national.
Alors qu’il est accusé par ses rivaux au sein des Républicains de vouloir droitier le parti, il ne pouvait pas répondre oui à la question …
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