COVID : cherche homme politique désespérément !

Publié par le 1 Sep, 2020 dans Blog | 0 commentaire

COVID : cherche homme politique désespérément !

On déboulonne pas mal de statues en ce moment …

Mais nos ministres, eux, sont indéboulonnables !

Prenez le ministre de la santé !

Voilà un homme qui a fait interdire le seul médicament utilisable contre le COVID sur la seule foi d’un article le critiquant dans la revue « scientifique » The Lancet. Principe de précaution (ou ouverture de parapluie) oblige !

Mais quand The Lancet retire son article, déclaré totalement bidon, après des protestations unanimes de la communauté scientifique, le même ministre de la santé maintient son interdiction.

Et tout ça, sans qu’il soit sanctionné le moins du monde !

Combien de jours aurait-il tenu dans un pays anglo-saxon avec une presse digne de ce nom ?

Entrevue orageuse entre Olivier Véran et le professeur Raoult

Voila ce qu’en dit François Bousquet dans cet article de Valeurs actuelles :

COVID : cherche homme politique désespérément !

Pas de complot dans la gestion politique de la crise sanitaire, seulement un immense et désespérant amateurisme qui en dit long sur l’impuissance publique.

Covid, saison 2 ! Le feuilleton se poursuit, il tient en haleine le monde entier. On n’ose dire qu’il est irrespirable. Avec les masques, tout devient irrespirable, même la fin des vacances. Les anciens vivaient coiffés, casqués, quelques-uns couronnés; nous, nous vivrons masqués. Le masque, c’est l’homme indifférencié, signature anonyme de notre temps. Un carré bleuté sur fond blanc, la rencontre de l’art moderne et de l’hygiénisme. « L’homme moderne naît dans un hôpital, meurt dans un hôpital, il est normal qu’il y vive », disait Le Corbusier. Ne restait plus qu’à le faire physiquement coïncider avec le personnel hospitalier. C’est chose faite avec les masques.

Ils auront tenu l’affiche six mois durant. Quand les Français voulaient en mettre, il n’y en avait pas; et maintenant qu’il y en a à profusion, ils rechignent à s’en couvrir le visage. Beaucoup l’enfilent sans trop y croire, sous le nez ; il pendouille aux rétroviseurs des voitures ou sur les branches des lunettes. Lavable, il n’est plus lavé. Jetable, il est conservé. Le masque, c’est un peu le cautère sur une jambe de bois, la rustine sur un pneu rechapé, le défibrillateur sur un moribond. Il est admis qu’en milieu ouvert il ne sert pas à grand-chose. Qu’importe, le gouvernement en a fait le pivot de sa redoutable politique sanitaire, au besoin en envoyant en renfort des CRS, comme à Marseille, pour s’assurer que tout le monde le porte bien dans la rue. Le roi est nu, mais du moins est-il masqué. Ouf !

Cette affaire des masques symbolise à elle seule la gestion de la pandémie par le gouvernement. Il aura campé sur deux extrêmes:

le masque ne sert à rien, le masque est la panacée universelle.

Soit il en fait trop, soit il n’en fait pas assez. Comme si le pouvoir n’avait désormais plus le choix qu’entre des options contradictoires allant du déni désinvolte à l’application tatillonne du principe de précaution. Jamais dans le tempo, constamment à contretemps. « En retard, toujours en retard », dit le Lapin blanc dans Alice  au pays des merveilles.

  • Faute de distribuer des masques pendant le confinement, il a distribué plus d’un million d’amendes.
  • Faute de pouvoir contrôler les prisons, il a relâché dans la nature 13 500 détenus.
  • Faute de fermer les frontières, il a mis un pays sous cloche.

Cherchez l’erreur !

Le gouvernement aura géré la pandémie comme le reste, avec l’efficacité d’une équipe qui joue en division inférieure, bricolée à partir des débris du hollandisme et de l’équipe réserve des Républicains. L’entraîneur – « coach Macron », diraient les footeux – n’a pas de vision de jeu. Pendant que les Allemands testent massivement, les Français pestent massivement. Pendant que les Françaises cousent, Macron cause. Flanqué de son Premier ministre, Jean Castex, il aura refait le Tour de la France par deux enfants. Toujours sur la route, comme deux voyageurs de commerce. Au fil du temps, les marcheurs sont devenus des démarcheurs.

La parole présidentielle s’accroche désespérément à la méthode Coué dans un mélange de psychothérapie de groupe, d’envoûtement collectif et d’autosuggestion. La République est magnifique, les Français aussi, nous allons gagner, etc. C’est le « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts » de Paul Raynaud en 1939. On sait où il nous a conduits en juin 1940. La parole « jupitérienne » n’est plus que performative, comme si dire c’était faire et faire c’était être. Elle ne sait plus quoi inventer tant elle est désemparée. Ses volte-face ne font que traduire cette indécision fondamentale. C’est ce que les complotistes ne veulent pas comprendre : les gouvernants sont encore plus apeurés que les gouvernés, n’ayant pas de plan B, pas de doctrine arrêtée. Ce pourrait être du pragmatisme, c’est de l’amateurisme. Macron l’a lui-même revendiqué devant les députés LREM en début d’année. Puisque le cours des choses nous dépasse, feignons de l’organiser.

Un pays qui s’affaisse lentement mais sûrement peut tolérer une classe politique aussi impuissante. La gestion des affaires courantes s’accommode de la médiocrité générale. Elle requiert une médecine palliative que des élus aux compétences limitées savent lui administrer en métronomes du déclin. Mais qu’une situation d’exception survienne, qu’une crise, qu’une pandémie apparaissent, impossible de la cacher sous la table de l’Elysée.

Régis Debray nous a récemment rappelé un des derniers mots d’André Malraux, à qui on demandait, peu de temps avant sa mort, ce qui caractérisait notre âge : « L’absence de décision », répondit-il, laconiquement, pour une fois. Que dirait-il aujourd’hui ? Des comités, des commissions, des instances consultatives à n’en plus finir. Toujours repousser la prise de décision, toujours les atermoiements. Personne ne veut choisir, on préfère en déléguer le soin à la « méthode ». La méthode, c’est indifféremment les protocoles, les procédures, les normes, les lois, les règles. Pour le reste, la procrastination préside à l’absence de décision. Cette faillite de la décision est générale, elle affecte autant le savant que le politique, pour parler comme le sociologue Max Weber, chacun dans son registre respectif.

Cherche homme politique désespérément !

François Bousquet, essayiste, rédacteur en chef de la revue « Eléments » et directeur de la Nouvelle Librairie, pour Valeurs actuelles.

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