Crise sanitaire : le déclassement de la France

Publié par le 2 Jan, 2021 dans Blog | 6 commentaires

Crise sanitaire : le déclassement de la France

Décidément, on ne touchera jamais le fond !

Pour qualifier les équipes au pouvoir – gouvernement, conseil scientifique et conseil de défense – , j’hésite entre bras cassés et branquignols !

La palinodie sur les masques – inutiles puis obligatoires – reste dans toutes les mémoires !

Puis il y eut l’affaire de la pénurie des tests et l’incapacité à organiser l’isolement des personnes contaminées …

On aurait pu penser que ces équipes apprendraient de leurs erreurs et qu’elles mettraient tout en place pour que la vaccination se passe dans les meilleures conditions.

Car n’oublions pas que la stratégie du gouvernement – que l’histoire, et j’espère la justice, jugeront sévèrement – a été de tout mettre sur la vaccination en bloquant certains traitements comme l’hydrochloroquine.

Malheureusement, nous constatons que la France se distingue par une montée en cadence de la vaccination ridicule par rapport aux autres pays !

L’allemagne en est à plus de 165 000 personnes vaccinées, l’Italie à près 33 000 quand la France affiche … 138 personnes vaccinées !

Dans le FigaroVox, Antoine Lévy, dénonce un véritable déclassement de notre pays qui rappelons-le, prétendait avoir le meilleur système de santé du monde !

Extraits :

« La lenteur de la vaccination française
est un symptôme de notre déclassement »

Le Royaume-Uni a déjà vacciné 1 million de personnes alors que la France au soir du 30 décembre n’en était qu’à 138, rappelle Antoine Levy. L’économiste et doctorant au MIT dresse une liste des différents dénis de notre administration qui expliquent ce retard ainsi que huit solutions potentielles pour le combler.

Au soir du 30 décembre, après 4 jours de vaccination, 138 personnes avaient reçu une dose d’immunisation contre le Covid en France. En une dizaine de jours, les États-Unis ont vacciné près de 3 millions de personnes. Israël, dans le même temps, a administré la première dose du vaccin à 7.5% de sa population (l’équivalent de près de 5 millions de Français), dont près de 30% des plus de soixante ans, les plus fragiles, ce qui lui permet d’entrevoir la fin de l’épidémie pour le début du mois de février.

Le Royaume-Uni, un pays comparable au notre en population, a déjà vacciné près d’un million de personnes. L’Allemagne, handicapée par la même lenteur d’approbation du vaccin que la France (celle de l’Agence Européenne du Médicament et de sa coupable négligence) et armée de doses attribuées de manière symétrique, a commencé sa campagne le même jour: elle a vacciné, en trois jours, près de 80 000 citoyens, à un rythme qui s’accélère chaque jour.

L’ampleur surréaliste de l’échec français interroge !

Elle ne devrait pourtant pas surprendre. La lenteur de la campagne de vaccination française, n’est que la suite logique de notre gestion des masques, des tests, du traçage, de l’isolation. C’est le symptôme d’un déclassement et d’un appauvrissement organisationnel et technologique effarant.

C’est aussi le produit de l’arrogance d’un État imbu de lui-même et imperméable à la critique, de la suffisance d’une administration et d’une classe politique auto-satisfaites, boursouflées, et incapables de la dose d’humilité nécessaire pour faire machine arrière et s’inspirer simplement de ce qui fonctionne ailleurs. C’est en somme la révélation de la disparition totale de notre state capacity, la faculté de l’action publique à agir efficacement tout en préservant les libertés, la simple capacité d’accomplir quelque chose en commun. Cinq raisons s’imposent, d’évidence, pour expliquer cet échec, cinq dénis de réalité.

Le premier des dénis, c’est celui du primat absolu de la logistique. «L’intendance suivra», aime-t-on à répéter en France depuis le Général, et l’on semble fier d’y confier son ignorance de ces questions bassement matérielles. Voilà que, comme un symbole, l’on entend le présumé grand ordonnateur de la stratégie vaccinale française, Alain Fischer, se gausser à la télévision en avouant, sans y voir la moindre contradiction avec son rôle, qu’il «ne connaît pas grand-chose à la logistique», comme s’il s’agissait là d’un domaine bien trop vulgaire pour un homme de sa trempe.

Il faut voir dans ce mépris de l’organisation concrète l’origine de l’échec français dans l’approvisionnement en masques, qui n’a fonctionné que dès qu’il a été confié aux acheteurs de la grande distribution, dont c’est le métier ; ou dans la réquisition des laboratoires vétérinaires, dont on n’a pas su dès février inventorier la capacité en tests. La gestion publique de la Santé n’est pas organisée pour peser et arbitrer des contraintes de ressources en temps réel.

Dans l’une des économies les plus administrées et socialisées du monde développé, où l’on aime à multiplier les commissariats au Plan et autres conventions citoyennes, on demeure parfaitement incapable de dépasser les incantations, et, si l’on sait bien y théoriser l’économie de guerre, on semble n’avoir aucune idée de comment en impulser la pratique.

Le deuxième déni, c’est celui des fautes par omission. À force de vouloir à tout prix éviter de commettre des erreurs spécifiques qui risqueraient de la mettre face à leurs responsabilités pénales (le syndrome du «sang contaminé»), l’administration et le gouvernement ont fait le choix délétère d’une inaction facile, mais non moins hautement coupable. Ne pas agir, et surtout ne pas agir à temps, c’est condamner à mort (du Covid, mais aussi d’autres pathologies non détectées par des hôpitaux encombrés) des dizaines de milliers de français supplémentaires, tout en se lavant les mains de la moindre culpabilité, puisque l’on n’a rien fait.

Le troisième déni, c’est celui des proportions. Quand il s’agit d’assigner des mois durant un pays à résidence, le « quoi qu’il en coûte » s’imposerait, et l’on n’aurait que faire des libertés publiques – mais l’on s’en préoccupe soudain de façon obsessionnelle pour refuser l’obligation vaccinale, pourtant la norme pour onze autres inoculations. Dans un plan de relance qui se chiffre en centaines de milliards d’euros, nul n’a jugé utile de dédier des investissements aussi immenses qu’indispensables à ce que des le mois de mars, l’on savait être la seule solution durable à la pandémie: le déploiement d’un vaccin aussi vite et efficacement qu’il est humainement possible sur l’ensemble du territoire.

Cette absence totale de sens des proportions, ce refus de l’arbitrage coûts-bénéfices, c’est aussi la conséquence logique d’une inculture quantitative grandissante, dont témoignent les résultats du pays en mathématiques dans les enquêtes internationales, et qui se retrouve au plus haut niveau de l’État.

Le quatrième déni, c’est celui de la responsabilité, qui a désormais laissé place à une omniprésente culture de l’excuse. Le Covid, c’était d’abord la faute des pangolins et des marchés en plein air. Puis ce fut celle la Chine, avant d’être celle du capitalisme. C’est la faute de la mondialisation, celle de Bruxelles, celle des Français eux-mêmes, querelleurs et indisciplinés… cette fois, plus d’excuse. Cet échec, il est celui de l’État, de notre État.

Huit mesures simples à mettre en oeuvre

1. Affirmer le principe de « La première dose avant tout ». Les résultats des essais cliniques de tous les vaccins jusqu’ici mis sur le marché semblent confirmer que l’essentiel de l’immunité vaccinale est acquise après la première dose. Le rapport coûts-bénéfices est clair: il faut vacciner un maximum de citoyens avec une première dose, même si l’on n’est pas absolument certain de pouvoir leur administrer la seconde dans le délai initialement prévu.

2. Rendre immédiatement la vaccination obligatoire pour les publics fragiles. La vaccination doit être rendue obligatoire pour les plus de 80 ans, et en particulier au sein des EHPAD, comme elle l’est déjà pour bien des maladies au sein des crèches et des écoles, puisque les non-vaccinés exercent dans ces lieux de rassemblement et de contamination une externalité négative. Le pays entier, au nom de la fameuse « nation d’individus solidaires », a accepté de mettre pendant un an sa vie en suspens pour sauver la vie des seniors, qui représentent l’essentiel des décès et des cas graves, en attendant l’arrivée d’un vaccin. Il est maintenant indispensable que les personnes âgées se mettent, elles aussi, au service du bien commun, et rendent au reste du pays la pareille.

3. Simplifier radicalement la trajectoire vaccinale. Il faut sans attendre en finir avec l’obligation de consultation pré-vaccinale et le consentement écrit, deux absurdités technocratiques sans aucune justification scientifique ou médicale autre que de ralentir et d’encombrer les cabinets des généralistes, et qui ne font que céder un terrain précieux aux anti-vaccins. La remontée des données doit être transparente, intervenir en temps réel, et permettre a minima un suivi journalier de la progression de l’immunité collective.

4. Mettre en place un principe de heap priority queue en fonction de la date de naissance et du numéro de sécurité sociale. En cas de refus par un citoyen de recevoir le vaccin, la queue de priorité nationale passe au suivant. Si un individu initialement prioritaire change d’avis après un premier refus, il peut reprendre sa place initialement attribuée dans l’ordre de priorité ; mais grâce à cette méthode, les refus de vaccination ne deviennent que très tardivement un facteur limitant de la vitesse de vaccination dans la population, puisqu’un individu disposé à prendre le vaccin peut se substituer à tous ceux qui l’ont refusé avant lui.

5. Mobiliser l’ensemble des personnels productifs capables de vacciner. Confier un monopole de la vaccination aux médecins généralistes, c’est rendre impossible l’immunisation rapide de la population, du simple fait de la contrainte de ressources et de nombre: il faudrait pour vacciner la moitié du pays avant juin trois à cinq fois plus de médecins qu’il n’en existe. Pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, étudiants en médecine, hôpitaux, cliniques vétérinaires, laboratoires d’analyse, armée, doivent pouvoir administrer des doses dès aujourd’hui. Si les vaccinateurs venaient à manquer, il faut d’ores et déjà lancer une formation éclair des personnels administratifs, et attribuer des primes financières aux soignants et vaccinateurs qui excèdent leurs objectifs.

6. Permettre la reconnaissance mutuelle de l’ensemble des vaccins. Tout vaccin approuvé dans l’un des pays aux standards similaires à ceux de l’Agence Européenne du Médicament peut être approuvé et utilisé immédiatement en urgence en France. En particulier, les vaccins Astra Zeneca et Moderna, déjà approuvés dans plusieurs pays dont le Royaume-Uni, doivent pouvoir être immédiatement déployés sur le territoire français. Le rapport bénéfices-risque est, là encore, bien trop grand pour laisser la lenteur administrative des autorisations de mise sur le marché coûter leur vie à des dizaines de milliers d’Européens.

7. Lancer des human challenge trials pour tout nouveau vaccin. Le vaccin Moderna existe depuis le mois de janvier. S’il avait été inoculé à cette époque, en même temps que le Covid lui-même, à des patients volontaires, jeunes et à faible risque de développer une pathologie grave, son efficacité aurait été démontrée dès le mois d’avril, et son déploiement aurait pu avoir lieu au printemps et à l’été, sauvant plusieurs centaines de milliers de vie en Europe. Ces volontaires existent, par dizaines de milliers. La France doit approuver le principe des human challenge trials pour tout nouveau vaccin après examen préliminaire de sa fiabilité.

8. Instaurer une clause de revoyure. Il est essentiel, cette fois et contrairement à toutes les mesures précédentes, d’anticiper d’éventuels échecs. Le gouvernement doit prévoir, non seulement un horizon auquel il aura vacciné un certain pourcentage de la population ; mais il doit aussi définir dès aujourd’hui, en cas d’objectif non atteint, quels paramètres de la stratégie vaccinale devront être modifiés pour en permettre le succès.

De telles stratégies contingentes sont la norme en termes de planification militaire ou de gestion de désastres naturels. Par exemple, si l’objectif de 20% de la population vaccinée avant le mois de mars n’est pas atteint, couper les aides publiques à ceux qui refusent d’être vaccinés pourrait être envisagé et annoncé dès aujourd’hui.

Une prise de conscience est indispensable. Elle devrait peut-être commencer par un mea culpa. Mais elle doit se poursuivre par une remise en cause radicale et immédiate des choix faits jusqu’ici, qui impose de revenir sur des dogmes auto-imposés comme autant de boulets aux pieds du pays, comme celui de s’interdire de rendre la vaccination obligatoire, ou de passer obligatoirement par les médecins généralistes.

Elle requiert un renversement total des priorités du gouvernement, qui semble s’endormir dans une lente léthargie au gré de confinements successifs imposés à une population au bord de l’explosion sociale et politique, et elle impose la réquisition de l’ensemble des forces vives du pays pour accélérer le processus de vaccination.

Antoine Lévy pour le FigaroVox.

Antoine Levy, normalien, diplômé d’HEC et de la Paris School of Economics, est économiste et doctorant au Massachusetts Institute of Technology, où il a reçu la Castle Krob Fellowship et la Kenan Sahin Presidential Fellowship.

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6 Réponses à “Crise sanitaire : le déclassement de la France”

  1. Je crois que la judiciarisation de notre société n’est pas étrangère au phénomène indiqué. Si ce n’est pas strictement borné, avec toute la paperasse destinée à prouver que tout a été fait pour prendre le moins de risque possible, si l’obtention du consentement n’est pas actée en triple exemplaire pour éviter tout ennui, si un parasol n’est pas dressé au dessus d’un parapluie avec un imperméable pour couvrir la peau, le risque de se retrouver au tribunal n’est pas négligeable.

    Nous vivons dans une société où tout le monde a peur de tout, et si ça ne se passe pas bien, qui intente des procès à tout bout de champ.

    Les historiens du futur pourront acter la mort de notre nation à la date de l’inscription du principe de précaution dans la Constitution. La peur de mourir l’aura emporté sur le risque de vivre, ce ne sont plus les citoyens qui décident, ni le gouvernement (qu’il soit bon ou mauvais), ce sont les juges.

  2. Malheureusement, nous constatons que la France se distingue par une montée en cadence de la vaccination ridicule par rapport aux autres pays !

    L’Allemagne en est à plus de 165 000 personnes vaccinées, l’Italie à près 33 000 quand la France affiche … 138 personnes vaccinées !

    Non pas maljheureusement!
    Ceci prouve l’intelligence des français qui ont assez d’intelligence pour comprendre qu’on ne doit pas donner une thérapie génique comme cela, avec les risques réels que cela comporte à cause du risque non nul de retranscription.

    Ceci pour un vaccin qui prétend être efficace à 95% tandis que l’immunité naturelle protège les humains de ce virus à plus de 98%!!!

    (un peu plus de 84 millions de cas confirmés pour 7 milliards 800 millions d’humains sur la planète… Faites le calcul… J’ai arrondi!!!)

    Donc les 8 lmesures préconisées, je m’asseois dessus et j’espère que mes concitoyens qui sont plutôt seulement citoyens en feront autant!

    Car cette stratégie est de faire la plus grosse étude clinique jamais réalisée, gratuitement, contre les principes éthiques mêmes des études cliniques, et ceci en faisant payer les con-sommateurs (par leurs impôts) alors que lors des études cliniques les labos payent les cobayes!)

    Je relève le 7eme point!
    Non : une étude clinique normale dure 3 ans !!! pas quelques mois.

    Antoine Levy est t-il de la famille d’Agnès Buzyn, celle qui a pris le peuple hypothyroïdien français comme cohorte d’essai clinique sur le Levothyrox???? Avec les problèmes que l’on connait (la L thyroxine étant très sensible aux excipients, même si ceux ci ne sont pas en eux mêmes dangereux), afin de pouvoir vendre ce produit avec son nouvel excipient (sans lactose) aux chinois intolérants au dit lactose????

    Alors, pour le vaccin, qu’ils viennent me chercher : ils connaîtront le poids de mon rouleau à pâtisserie sur leur cerveau dénaturé par le fric et l’idéologie dictatoriale à la mode.

    Pour une fois, je suis fière des français et fière d’être française!

  3. Pourquoi je n’ai pas confiance dans ce gouvernement qui m’assure « la bouche en cœur » que ce vaccin va me sauver après m’avoir dit que le masque était dangereux, n’était pas utile en plein air, que les enfants ne risquaient rien et n’étaient pas contagieux, que je ne risque rien dans le métro (ça tombe bien, il n’y a pas de métro à Perpignan, merci Charlotte!) mais pas de remontées mécaniques à Font-Romeu (pourtant la tramontane emporte tout vers la mer!).
    Comme le professeur, faudra qu’ils viennent me chercher!

  4. Pr Perronne : le vaccin ARN risque de transformer nos gènes définitivement !
    https://ripostelaique.com/pr-perronne-le-vaccin-arn-risque-de-transformer-nos-genes-definitivement.html

  5. J’avais lu cet article.

    En effet,,une copine m’ayant dit qu’elle refusait d’ouvrir tout lien vers France Soir, « étant donné ce qu’il était devenu »,j’y suis tout de suite allée, maintenant, vous me connaissez, hihihihi.

    Depuis, je lis France Soir tous les jours.

    Jusque là, des articles concrets et justes (j’ai la manie professionnelle de toujours tout vérifier, au point que cela en deviendrait presque un TOC!)

    Merci de l’avoir mis en entier afin que tous puissent constater ces chiffres qui sont la réalité
    (l’une de mes amies dont c’est le travail me les a confirmés et m’en avait parlé dès le début de l’épidémie)

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