Le deux poids deux mesures est un marqueur fort de la gauche. Toujours prompt à stigmatiser la droite, au nom de sa morale à géométrie variable, la gauche a toutes les complaisances avec les membres de son camp.
Qu’on soit dictateur ou pédophile, on sera toujours considéré différemment par la gauche suivant que l’on est plutôt de gauche ou de droite.
Un autre marqueur de la gauche, c’est sa souplesse idéologique qui peut lui faire fouler aux pieds aujourd’hui, des valeurs qu’elle défendait hier et au nom desquelles elle condamnait sans pitié les hommes de droite !
C’est l’objet de l’article suivant consacré à l’attitude de la gauche vis-à-vis de l’écrivain pédoophile Gabriel Matzneff par Gilles-William Goldnadel dans Le Club de Valeurs actuelles :
Hier la gauche morale et intellectuelle encensait l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff. Aujourd’hui, elle le pourfend sans états d’âmes, alors que les faits, connus depuis quarante ans, refont surface. D’un extrême à l’autre, rien de nouveau du côté de cette gauche qui ne connaît ni modération ni nuance.
La pitoyable affaire Matzneff donne encore la triste illustration de la manière dont la gauche extrême passe d’un excès à l’autre. La pauvre gauche croit que le monde a changé alors que c’est elle qui change d’extrémités. Rappel des faits : il y a une trentaine d’années, Gabriel Matzneff jouissait d’un certain prestige littéraire et portait beau. Il avait la plume allègre autant qu’alacre et possédait son rond de serviette rue des Italiens, là où siégeait le Monde au temps où il était encore censé être une référence morale et intellectuelle. L’auteur de l’article savait déjà à quoi s’en tenir sur l’individu, non seulement compte tenu de sa réputation de séducteur d’enfants qu’il ne dissimulait pas mais encore de ses chroniques écrites avec une encre acide. C’est ainsi que dans une sorte de tradition hellénique noblement incarnée par Massignon, que Jean Genet reprit sur un mode arabique, notre élégant dandy n’était guère tendre pour l’État Juif.
C’est dans ce cadre indulgent que Gabriel Matzneff fut reçu sur le plateau d’Apostrophes par un Bernard Pivot bienveillant où il put se vanter impunément de ses tendres et d’autant plus faciles conquêtes. Denise Bombardier, la franche québécoise, fut tenue sur le plateau très parisien pour ridicule et arriérée de lui faire durement la leçon. Vanessa Springora vient de raconter dans un livre comment l’écrivain jadis en odeur de sainteté l’a sodomisée pour la première fois quand elle avait 13 ans et demi. Dans un souci d’équilibre et pour faire bonne mesure, Matzneff pratiquait à l’identique avec les garçonnets. C’était l’époque où Daniel Cohn-Bendit racontait en moquant le naïf Paul Guth – on l’appellerait à présent boomer – combien il était plaisant de caresser les enfants.
Et voici à présent qu’on change de décor et que Gabriel Matzneff est voué aux gémonies par la même coterie de la rive gauche qui hier pratiquait sur lui douces fellations intellectuelles.
Puis-je me permettre d’écrire qu’on est passé d’un excès l’autre ? Moi qui ne suis certainement pas soupçonnable d’indulgence pour un Matzneff que je n’aimais guère hier et n’aime pas plus aujourd’hui. J’eusse préféré qu’on l’accuse dans la force de l’âge plutôt qu’à présent qu’il n’en a plus. À l’époque où il pouvait encore forcer les garçons et les filles qu’à présent où il ne peut certainement plus que les admirer.
La gauche versatile et futile croit donc que les temps ont changé.
Elle n’avait pas vu que c’était elle tout en restant elle-même. En mai 68, tout était permis, il était même obligatoire de devoir jouir sans entraves. Aujourd’hui la gauche a une extrême peine à jouir. C’est l’ère du soupçon permanent de MeToo. Le mâle blanc de plus de 50 ans fait figure de tyran. Deux hommes sur trois, à en croire la gaucho-féministe de Haas, seraient des violeurs en puissance. L’avocat qui signe conseille à son lecteur, aux fins d’être tranquille, pour tout acte sexuel, de procéder par la voie contractuelle.
Hier on pouvait forcer un garçonnet, aujourd’hui je déconseille de lui caresser gentiment la tête si par hasard vous en croisez un dans la rue.
Bref, à toute heure, la gauche extrême nous les brise menu.
Gilles-William Goldnadel pour Le Club de Valeurs actuelles.
Quelle meilleure illustration de ce deux poids de mesures de la gauche que la première minute de cette vidéo où Cohn-Bendit – sur le plateau de la télévision d’état, et l’état alors, c’était la gauche de François Mitterrand – s’extasie devant les sensations du sexe avec une enfant de 5 ans.
Cet homme n’a jamais été attaqué par la gauche pour ces déclarations scandaleuses et cela ne l’a pas empêché d’être élu député européen !
Imagine t-on un homme de droite tel qu’Eric Zemmour ou Robert Ménard capable de survivre politiquement à de tels propos qui auraient alors été dénoncés par la gauche ?
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