Déjà, tout jeunes, les journalistes penchent à gauche !

Publié par le 2 Fév, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Déjà, tout jeunes, les journalistes penchent à gauche !

Selon un sondage Harris Interactive, 74 % des journalistes votent à gauche. En 2012, au premier tour, on décomptait :

– 39 % pour François Hollande,
– 19 % pour Jean-Luc Mélenchon,
– 18 % pour Nicolas Sarkozy.

Au second tour, ils votaient à 74 % pour François Hollande.

On se souvient que la même année, un sondage réalisé dans deux écoles de journalisme montrait que Jean-Luc Mélenchon arrivait en tête et que Nicolas Sarkozy ne bénéficiait d’aucune voix !

Dans ces conditions, comment croire que les lignes éditoriales des médias ne penchent pas nettement à gauche ?

L’Observatoire du journalisme confirme cette tendance en pointant une initiative des étudiants en journalisme qui montre leur opposition de principe au pluralisme de l’information :

Des étudiants en journalisme lancent un « appel à la vigilance »

Si jeunes et déjà si convenus …

Un collectif de 668 apprentis journalistes, issus de 26 établissements de formation à ce noble métier, a en effet signé une grandiloquente tribune (rédigée en écriture inclusive comme il se doit, sans doute pour marquer leur imperméabilité à l’air du temps et à ses diktats), publiée par le Nouvel Obs, pour « lancer un appel à un sursaut pour protéger l’indépendance des médias ».

Rachat de l’ESJ en ligne de mire

La cause de cette belle « mobilisation citoyenne » ? Le rachat de la doyenne des écoles de journalisme, l’ESJ Paris, par un conglomérat de milliardaires souhaitant visiblement donner à celle-ci une orientation « libérale conservatrice ».

C’est donc l’incursion de ces investisseurs dans le paysage sensément idyllique jusque-là des écoles de journalisme qui suscite l’émoi, le courroux et l’inquiétude de nos sourcilleux futurs informateurs.

En effet, pour eux, ce rachat de l’ESJ serait (écriture inclusive obligatoire) une « nouvelle expression de la subordination de l’indépendance journalistique à des intérêts économiques, politiques et idéologiques », face à laquelle « un front commun » est réclamé. No pasaran !

Et les nouveaux résistants de poursuivre :

Ce raid (sic) sur la plus vieille école de journalisme au monde est une attaque contre la profession, et ce dès sa formation. Aurons-nous la garantie du respect de la déontologie journalistique alors que certains propriétaires précédemment cités permettent la diffusion de contenus fréquemment épinglés par l’Arcom [le régulateur de l’audiovisuel] ? Aurons-nous la garantie du respect de l’indépendance des étudiant·es dans leur apprentissage du métier et dans l’exercice de la profession en sortie d’école ? 

Touche pas à mon formatage de gauche !

Outre le fait que l’on parle ici d’une seule école sur les dizaines que compte l’offre de formation actuelle (on est donc fort loin d’un quelconque monopole sur celle-ci …), ces interrogations reposent sur un présupposé hautement discutable puisqu’elles induisent le fait que, à l’heure actuelle, l’apprentissage de la déontologie journalistique, de l’objectivité professionnelle et du respect de la diversité des opinions régnerait dans les écoles non détenues par les vilains oligarques capitalistes. 

Un éclairage sur le formatage

Une affirmation très éloignée de la réalité, c’est le moins que l’on puisse dire, comme pourront le constater tous les lecteurs de l’enquête réalisée par Xavier Eman, Formatage continu. Tour de France des quatorze principales écoles de journalisme, publiée par les éditions de la Nouvelle Librairie en collaboration avec l’OJIM. Se basant sur des témoignages d’anciens élèves, l’étude des contenus des enseignements ainsi que celle des profils des formateurs et des intervenants, l’ouvrage révèle l’extraordinaire endogamie idéologique qui règne dans ces établissements, le formatage intellectuel « libéral-libertaire » imposé aux étudiants aboutissant à un absolu conformisme qu’il est impossible de contester sous peine de dénonciation ou de mise à l’écart.

Un monopole contesté

Ce que menace, très marginalement d’ailleurs, le rachat de l’ESJ et sa nouvelle « orientation », ce n’est donc nullement « l’indépendance » de la formation journalistique mais le monopole incontesté et tyrannique de la gauche et de l’extrême-gauche sur celle-ci depuis des dizaines d’années.

Ainsi, si nos pétitionnaires s’insurgent contre le fait que le nouveau président de l’ESJ, Vianney-Marie Audemard d’Alançon, affirme vouloir former des journalistes « non-wokes, pro-entreprises et économie de marché » – ce que l’on peut en effet trouver contestable ‑, ce n’est pas au nom d’une hypothétique neutralité ou honnêteté de la formation des futurs journalistes mais parce qu’ils ne peuvent imaginer – et encore moins accepter — que les écoles de journalisme puissent être autre chose que des usines à produire des journalistes « wokistes, immigrationnistes, et anticapitalistes ». Leur réaction n’est donc pas le moins du monde « morale » ou « éthique » mais purement « politique », celle de militants s’inquiétant de la progression (encore une fois très relative) de leurs adversaires dans un secteur qu’ils estiment être leur chasse gardée.

L’Observatoire du journalisme.

Voir la liste des écoles de journalisme impliquées dans La Tribune et comment se procurer la brochure précédente dans l’article original.

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