Où sont passés les dirigeants politiques du passé, de Gaulle, Pompidou et même Giscard D’Estaing ?
Il suffit de lister les ministres de ces présidents-là et de les comparer aux ministres actuels pour être pris de vertige.
Prenons par exemple le gouvernement de Georges Pompidou (premier ministre) en 1962 :
On y trouve, parmi les ministres les plus connus : André Malraux, Pierre Pflimlin, Louis Joxe, Maurice Couve de Murville, Roger Frey, Pierre Messmer, Valérie Giscard d’Estaing, Edgar Pisani, Maurice Schumann et Alain Peyrefitte. Excusez du peu !
Je n’aurai pas la cruauté de comparer ce casting à celui du gouvernement de Jean Castex !
A l’époque, on avait une vue à long terme des intérêts de la France, et par exemple on mesure ces jours-ci la pertinence de la décision de rendre la France plus indépendante énergétiquement en la dotant de centrales nucléaires.
Aujourd’hui, à quatre années d’intervalle, Emmanuel Macron décide de fermer la centrale de Fessenheim et de planifier la fermeture de 13 autres centrales puis de lancer la construction de 6 réacteurs modernes de type EPR.
C’est une preuve d’une vue industrielle à très court terme et
d’une incompétence criante de la part d’emmanuel Macron.
On sent bien que ces décisions, dans un sens ou dans l’autre, sont guidées par des considérations politiciennes (accord avec les écologistes) plutôt que par des considérations stratégiques sur le plan énergétique !
Pour tout comprendre des enjeux de l’énergie nucléaire en France, il faut lire le remarquable article de Gil Mihaely paru dans Causeur :
Le XXIe siècle sera nucléaire ou ne sera pas
En voici quelques extraits :
L’épopée nucléaire française est une réussite industrielle et scientifique qui nous permet de produire 70 % de notre énergie. Or, par lâcheté et manque de vision, nos gouvernements successifs se sont acharnés à casser ce modèle d’excellence : libéralisation du marché de l’électricité, dépeçage d’EDF, lois dictées par le lobby vert… ou l’Allemagne. Le nucléaire demeure pourtant la seule source d’énergie capable de diminuer les émissions de carbone sans déclencher une crise économique majeure.
Hors du nucléaire point de salut. Qu’on s’en désole ou qu’on s’en réjouisse, pour notre civilisation, c’est une certitude. L’enjeu est économique et technique, mais avant tout politique : privée de centrale nucléaire et avec 100 % d’énergies renouvelables (EnR), la France aurait beaucoup de difficultés à maintenir un niveau acceptable de création de richesse. Quant à l’État, il ne pourrait pas financer les prestations sociales ni même ses fonctions régaliennes.
Les énergies renouvelables ne peuvent supplanter le nucléaire
Ainsi, paradoxalement, plus la part des EnR dans le mix énergétique d’un pays augmente, plus il faut construire de centrales capables de produire à la demande et rapidement pour assurer la continuité de l’approvisionnement quand les intermittentes sont hors service. Et si ce n’est pas le nucléaire, ce sera le gaz.
Pour aller plus loin et surmonter les limites techniques des réacteurs actuels (utilisation médiocre de l’uranium 235 fissile, volume des déchets à gérer), il faudra mettre au point de meilleures technologies de fission, capables de servir de base pour la quatrième génération de réacteurs, celle d’après l’EPR construit à Flamanville, comme les neutrons rapides-sodium, les rapides à sel fondu ou les réacteurs à haute température (HTR) appuyés sur un cycle de combustible au thorium, qui ne sont pas encore mûres et ne le seront pas avant deux ou trois décennies,
Il faut le marteler, la France possède un atout considérable : une filière nucléaire riche d’une longue histoire et d’une infrastructure très développée. Le nucléaire – civil et militaire – est l’une des plus grandes réussites de notre histoire. C’est ainsi qu’entre 1970 et 1999, date de la mise en service du dernier réacteur, on a construit 58 réacteurs qui produisent 70 % de l’électricité nationale – les deux premiers réacteurs fournissant une partie significative de notre électricité, ceux de la centrale de Fessenheim, ont été raccordés au réseau en 1977. C’est une situation unique au monde, loin devant les deux autres pays nucléaires : la Corée du Sud (30 %) et les États-Unis (20 %).
La concurrence au détriment du nucléaire français
Dernier élément essentiel dans cet état des lieux de notre filière nucléaire, l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité et sa conséquence majeure, l’affaiblissement d’EDF. L’idée de la libéralisation naît au Royaume-Uni pendant les années 1980 : la découverte d’importantes réserves de gaz en mer du Nord permet d’envisager de remplacer le charbon par le gaz dans la production d’électricité, de rénover la filière électrique britannique et, cerise sur le gâteau, de casser définitivement les syndicats de mineurs. Dans un premier temps, l’initiative britannique est bloquée par l’opposition de la France et de l’Allemagne, mais vers la fin du siècle dernier, Berlin, absorbé par la réintégration de l’Est et souhaitant moderniser sa production électrique, finit par se ranger du côté de Londres. La France se retrouve alors seule et s’aligne. Aujourd’hui, c’est la raison principale de la flambée des prix.
Pour ne rien arranger, le gouvernement français, inspiré par l’Allemagne, lance sous la présidence Hollande le projet Hercule, dont l’objectif est d’éclater EDF en au moins deux grosses entités, l’une dédiée au nucléaire, l’autre aux énergies renouvelables. Défendue par Emmanuel Macron alors qu’il était ministre de l’Économie et de l’Industrie (2014-2016), cette réorganisation risquait fortement de servir une stratégie de liquidation du nucléaire, comme une sorte de « Banque poubelle » (« Bad Bank »), une structure de défaisance chargée de concentrer les mauvais actifs d’une entreprise. Ainsi Hercule permet la création d’un bon EDF, vert, vertueux, sexy et donc cher, et d’un mauvais EDF, que l’État (avec l’argent des contribuables) va laisser mourir de sa belle mort. Ce projet semble aujourd’hui être caduc, mais le fait même qu’il ait été imaginé et promu témoigne de l’état d’esprit de l’État français sous les deux derniers quinquennats.
Gil Mihaely pour Causeur.
Lire l’article complet ici.
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Une réponse à “Energie nucléaire : le fiasco de Macron !”
maintenant macron copie E Zemmour, juste pour les presidentielles !