Un des plus grands dommages infligés à la France par Macron aura probablement été l’affaiblissement, pour ne pas dire de démantèlement, de la filière nucléaire française, ancien joyau de notre industrie.
Reconnaissons que le travail de sape avait été commencé par Lionel Jospin et François Hollande et leurs alliances scélérates avec les écolos.
Ils avaient commencé le travail mais Macron lui est passé aux actes avec la fermeture de Fessenheim et pire encore l’arrêt du projet Astrid dont le but était de refaire de l’énergie électrique à partir des déchets fournis par les centrales nucléaires conventionnelles.
Mais depuis 7 ans, Macron n’a absolument rien fait pour défendre le nucléaire français attaqué en permanence par l’Allemagne qui tire les ficelles, cachée derrière la Commission européenne.
J’ai consacré de nombreux articles à la dénonciation de cette soumission à l’Allemagne en relayant notamment les travaux de Fabien Bouglé, grand spécialiste des énergies comme par exemple :
- Le scandale du marché européen de l’électricité
- Electricité : un hold-up en bande organisé
- Europe : au moins cinq raisons de renverser la table
Voici un article de Boulevard Voltaire qui fait le point sur le bras de fer qui oppose la France à l’Allemagne dans le domaine de l’énergie :
France-Allemagne : la fracture énergétique
n’a jamais été aussi profonde !
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Michel Barnier a mentionné deux points essentiels qui ne sont pas passés inaperçus. S’il ambitionne de poursuivre « résolument » le développement du nucléaire, il se montre en revanche plus mesuré sur les énergies renouvelables, et notamment l’éolien, qu’il souhaite placer sous surveillance, notamment quant à « son efficacité et ses impacts ».
Impact négatif sur l’environnement d’une part, avec de nombreuses résistances sociétales de la part des riverains. Cette opposition sociétale n’est pas qu’une question de nuisances visuelles ou sonores, elle est aussi foncière : un bien immobilier situé à moins de 2 km d’un champ d’éoliennes peut en effet perdre jusqu’à 30 % de sa valeur « marché ».
Mais aussi impact majeur sur le réseau de distribution d’électricité. Dû à ses intermittences totalement imprévisibles (on ne sait jamais ni quand, ni où ni combien !), l’éolien, en proportions significatives dans le mix énergétique, fragilise lourdement la tenue en fréquence du réseau. Sa stabilité devient alors totalement dépendante de sources alternatives suffisamment « réactives », et notamment de centrales gazières pouvant, contrairement au nucléaire, être arrêtées et redémarrées en des temps très courts. L’abondance instantanée d’éolien (à laquelle peut se rajouter une forte production solaire lors des heures méridiennes) est aussi le grand responsable de prix négatifs de plus en plus souvent observés sur les marchés de l’électricité.
Bien qu’il n’y ait pas de chiffre officiel, on peut considérer intuitivement que la part de renouvelables (incluant les 15 % d’hydroélectricité) ne pourra techniquement excéder 50 % du mix énergétique.
La phrase justifiée du Premier ministre a soulevé l’ire de France Renouvelables, qualifiant le discours de Michel Barnier de « populiste ». Porte-parole des ENR, l’association y lit en filigrane « la main du Rassemblement national favorable depuis toujours à un moratoire sur l’éolien ». Dommage de transformer des critiques techniques et économiques objectives en propos idéologiques ou politiques. L’énergie mérite mieux. Alors que la France confirme donc, par la voix de son Premier ministre, son engagement pour le nucléaire du futur, les voix venant d’outre-Rhin et de Bruxelles sont pour le moins discordantes.
Réélue à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a intégré dans sa nouvelle équipe le Danois Jørgensen à l’Énergie et au Logement et l’Espagnole Ribera à la Transition propre, juste et compétitive. Défenseurs irréductibles du Green Deal dans sa version la plus radicale (100 % renouvelables), ils sont également des opposants dogmatiques à l’atome. Lors de l’âpre négociation sur l’introduction du nucléaire dans la taxonomie verte, Jørgensen en avait été l’un des opposants les plus féroces.
Un Scud antinucléaire venu … d’Allemagne
Le message antinucléaire de l’Union européenne a été relayé de façon très claire à Berlin par le secrétaire d’État à l’Économie allemand, Sven Giegold. Se positionnant sur le futur « Clean Industrial Deal », Giegold a indiqué que l’UE « a besoin d’une énergie renouvelable abordable … et en grande quantité ». Critiquant, au passage, le retard de la France en matière de renouvelables (cible moyenne de 42,5 % à l’horizon 2030), l’écologiste allemand a aussi lancé un Scud antinucléaire en affirmant :
qu’il fallait exclure l’énergie nucléaire et sa production de tout financement de l’UE.
Sans le dire, l’Allemagne remet donc en cause l’intégration du nucléaire au sein de la taxonomie verte, une victoire chèrement acquise en 2023 par la ministre de l’Énergie de l’époque, Agnès Pannier-Runacher.
La fracture énergétique n’a jamais été aussi profonde entre les deux poids lourds de l’Union européenne.
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