Je sais que tous ici, vous ne partagez pas mon appréciation positive de l’action de Jean-Michel Blanquer …
Mais peut-être conviendrez-vous avec moi qu’il est le meilleur – ou le moins mauvais – des ministres du gouvernement …
Non plus ? Alors, au moins le soutiendrez-vous pour ses propos concernant le voile des femmes musulmanes :
« Le voile, en soi, n’est pas souhaitable, dans notre société. Ça n’est pas interdit, mais ça n’est pas à encourager. Ce que ça dit sur la condition féminine n’est pas conforme à nos valeurs. »
La majorité des députés se la République en marche est très en colère contre l’impudent ! Cela m’amuse beaucoup, mais le clivage droite-gauche, soi-disant détruit à jamais par Emmanuel Macron, est en train de se ré-inviter dans la majorité présidentielle.
C’est pourquoi, nous à droite, nous devons (fièrement) soutenir Jean-Michel Blanquer comme le prône Céline Pina dans cet article paru dans Causeur :
Pourquoi il faut soutenir le soldat Blanquer
Le Ministre est attaqué pour sa critique légitime du voile
Laïcité. Dans la polémique (récurrente) sur les sorties scolaires et les mères voilées, le Ministre de l’Education aux valeurs républicaines semble de plus en plus isolé. Le gouvernement est divisé et on peut craindre les pires renoncements.
Jean-Michel Blanquer est en mauvaise posture. Pour avoir dit qu’il n’était pas souhaitable que des femmes voilées accompagnent les sorties scolaires, il est accusé de faire le jeu du Rassemblement national par un député de sa majorité, Aurélien Taché. Certes, le ministre a participé à sa propre déstabilisation en refusant de trancher clairement cette question, mais il est d’autant plus indispensable de le soutenir, qu’Edouard Philippe et le parti du président, à force de vouloir ériger le RN en force du mal absolu, sont en train de banaliser et légitimer l’idéologie qui arme mentalement ceux qui nous tuent: l’islamisme.
Macron pense qu’il ne faut froisser personne et sacrifie notre laïcité
Incapables de comprendre que l’on peut lutter à la fois contre l’un et l’autre au nom d’une certaine vision de la dignité humaine, ils sont en train de nous sacrifier à leurs sordides calculs électoraux: l’approche des municipales réactive en effet le fantasme d’un vote « musulman » qui n’est en fait qu’un calcul sur le vote islamiste. Car seuls ceux qui sont entre les mains de l’islam politique, qu’ils en soient ou non conscients, votent au canon. Les autres ne sont pas différents de leurs concitoyens et leurs votes ne sont pas monolithiques. On le constate, à LREM, la question de l’islamisme divise.
Il y a d’un côté ceux que l’on trouve toujours en soutien de cette idéologie dangereuse : Aurélien Taché et Fiona Lazaar (députés du Val d’Oise), Guillaume Chiche, député des Deux-Sèvres, Laetitia Avia, députée de Paris, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement. Ceux-là prétendent défendre les musulmans, mais dans les faits ils ne soutiennent que l’imposition des marqueurs de l’islam politique au sein de l’espace public.
« Est-ce qu’on doit se réjouir du développement du voile dans la société et chez des mères d’écoles accompagnatrices? Non, je ne peux pas m’en réjouir! Sinon, il faudrait que j’abandonne l’objectif d’égalité hommes femmes auquel je tiens »
Jean-Michel Blanquer sur France inter le 16 octobre 2019
De l’autre côté, ceux qui essaient tant bien que mal de défendre la laïcité, les Jean-Michel Blanquer, Marlène Schiappa, Aurore Bergé, François Cormier-Bouligeon.
Dans la majorité, les positions communautaristes l’emportent
Hélas, si on en croit les articles parus sur ce sujet, les laïques sont minoritaires au sein de l’exécutif de la République En Marche et chez les députés. C’est d’autant plus dommage que les électeurs LREM, eux, ont compris ce que signifie l’offensive des islamistes en mode non terroriste: sape des fondamentaux de la République, imposition de signes sexistes et séparatistes, haine raciale, refus de la loi au nom de l’obéissance au dogme, mise en accusation de la France. Comme la grande majorité des Français, ils ne veulent pas d’accompagnatrices habillées comme les femmes de Daesh. Ni à l’école, ni dans les assemblées démocratiques.
Aujourd’hui, si LREM est au milieu du gué, c’est parce qu’on ne peut pas faire du « mais en même temps » sur de telles questions que le voile. Quand notre avenir, notre contrat social et notre identité même sont en cause, il faut bien prendre une position claire. Entre faire le jeu, par bêtise, clientélisme ou par conviction, de l’idéologie fascisante, inégalitaire et violente des islamistes et lutter pour promouvoir un modèle de société fondé sur l’humanisme et appuyé sur des principes universels, il va falloir choisir. Et vite.
Pendant ce temps, les ennemis de la République progressent
Ceux qui nous tuent et s’attaquent à notre modèle de société marquent des points si ce gouvernement continue à être dans l’atermoiement. L’absence de clarté des décisions du pouvoir nourrit les provocations et le sentiment de puissance de toutes les chapelles islamistes et font de la France une cible et un objectif.
La question des accompagnatrices voilées n’est pas anecdotique. L’Islam politique veut par ce biais imposer ce signe sexiste partout en le faisant passer pour musulman et religieux quand il n’est que la marque du développement de son influence et devient un des drapeaux de ceux qui refusent nos lois et mœurs. En actant pas ce fait et en ne tranchant pas la question, j’ai longtemps cru que que Jean-Michel Blanquer commettait une erreur dramatique. Je le pense toujours, mais au vu de ce qui transpire des affrontements au sein de la majorité, la question est : « pourrait-il y avoir une majorité au sein de LREM pour soutenir une telle position ? » De ce que l’on peut en voir aujourd’hui, la réponse est non.
Et c’est grave car on constate que le parti du président est dans le même état que le PS ou LR: la coupure entre électeurs et représentants devient un fossé.
Quant au parti, il n’a aucune vision de la France et de son avenir, il ne semble que gérer les plans de carrière de ses cadres. Les mêmes causes générant donc les mêmes effets, LREM entre donc en décomposition, avant même de sortir de la petite enfance.
Céline Pina pour Causeur.
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