– Des musulmanes en burkini pataugeant dans une piscine municipale.
– Un bateau de migrants qui force l’entrée d’un port italien.
– Des activistes écologistes qui bloque un pont parisien et oblige la police à les évacuer avec des gaz lacrymogènes.
Les adeptes de la désobéissance civile
sont très inspirés ces temps-ci.
C’était l’introduction de l’édito de Guillaume Roquette publié dans Le Figaro Magazine qui pointe le développement inquiétant des protestations illégales dans l’espace public, un signe de plus du délitement de la société française.
Voici la suite :
Leurs actions sont diverses, mais le principe est toujours le même : violer la loi pour une cause que l’on estime juste en tablant sur un maximum de retombées médiatiques. Et tant mieux si les forces de l’ordre ripostent, transformant du même coup les contrevenants en victimes, voire en martyrs.
Pour crédibiliser son dossier, on n’hésitera pas à en appeler aux grands anciens. Le mahatma Gandhi, Charles de Gaulle, Nelson Mandela … L’Histoire ne manque pas de héros ayant désobéi et n’étant plus là pour refuser les opérations de récupération. Ainsi les islamistes grenobloises exigeant de pouvoir se baigner tout habillées se réclament sans rire de Rosa Parks, cette femme noire américaine qui refusa de laisser sa place dans le bus à un Blanc au temps de la ségrégation raciale.
Ces opérations de désobéissance civile rencontrent le plus souvent un accueil bienveillant des médias (à condition bien sûr d’aller dans le sens des vents dominants et de ne pas protester contre l’IVG ou la construction d’une mosquée). La justice, quant à elle, dans les rares cas où on la saisit de ces faits pourtant délictuels, passe généralement l’éponge avec une discrète mais réelle mansuétude.
Personne ou presque ne prend la peine de décrire les stratégies qui sous-tendent ces coups d ‘éclat ni les financements dont ils bénéficient. Hypermédiatisés, relayés à l’infini sur les réseaux sociaux, ils n’ont rien à voir avec l’improvisation de quelques sympathiques Robins des bois, mais obéissent à des objectifs politiques bien précis : installation d’un communautarisme musulman, suppression des frontières ou écologie radicale.
On rétorquera peut-être que ces militants sont sincères et qu’il y a parfois une forme de grandeur à vouloir faire primer la morale sur la légalité. Il est, par exemple, tout à fait respectable de désirer accueillir des migrants qui recherchent une vie meilleure. Mais il est tout aussi estimable de vouloir se protéger d’une immigration qui déstabilise profondément nos sociétés. De la même façon, on voit bien que les préoccupations écologiques se heurtent à des réalités sociales : il ne suffit pas de s’allonger en travers d’une route pour faire disparaître les vieux diesels de ceux qui n’ont pas les moyens de changer de voiture. Dans un régime démocratique, il est juste de sanctionner la désobéissance civile puisqu’elle refuse de se plier aux règles qui rendent supportable la vie en commun: respect de l’ordre public, monopole de la violence laissé à l’Etat, obéissance à la loi.
Pour ceux qui veulent changer la société, il n’y a qu’un seul moyen légitime : l’élection.
Guillaume Roquette pour Le Figaro Magazine.
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