Je relaye aujourd’hui la chronique d’Eric Zemmour paru cette semaine dans Le Figaro Magazine et qui s’intitule :
« Pourquoi Macron se trompe dans son analyse
de l’islam et de l’islamisme »
Le polémiste est connu pour être entier et souvent provocateur dans ses déclarations, mais pour une fois je le trouve un peu tiède dans son titre !
Car je ne pense pas qu’Emmanuel Macron fasse une erreur sur l’islam. Comme la gauche et les progressistes c’est volontairement que tous ces bien-pensants protègent l’islam, pour des raisons électoralistes mais aussi parce qu’au fond d’eux-mêmes ils sont pour pour le communautarisme et le multicultiralisme.
J’en veux pour preuve cette déclaration du candidat Macron :
Je vous laisse avec Eric Zemmour :
Cela n’aura pas duré longtemps. Quelques jours seulement après le discours martial d’Emmanuel Macron sur le séparatisme islamiste, on apprenait que le mot séparatisme ne figurerait pas dans l’intitulé du projet de loi. Et que l’islamisme n’était pas la seule forme de séparatisme. On pourrait accuser le cynisme tacticien d’un président qui cherche sa réélection à droite tout en ménageant ses anciens soutiens de gauche. Ou le « en même temps » pathologique d’un président qui veut lutter contre les dérives islamistes sans « stigmatiser » toute une communauté.
Et si la question était encore plus profonde ?
De nombreux observateurs ont reproché au discours du président de ne pas comporter un volet immigration. Après tout, si l’on en est à disserter sur « l’islamisme radical », c’est bien parce que la France a subi une énorme immigration depuis cinquante ans venue de pays arabo-musulmans.
C’est justement ce que contestent le Président, son ministre de la Justice, et même son ministre de l’Intérieur . Tous ces gens croient que chaque individu peut s’émanciper de ses racines, de sa culture, de sa religion et que c’est le rôle de la République française de l’y aider. Et que tous les immigrés musulmans le souhaitent par amour de la République. Qu’il suffit de leur donner des preuves d’amour. Tous nos hiérarques se veulent de farouches existentialistes et rejettent avec horreur toute trace d’essentialisme.
Les mêmes citeront à foison le général de Gaulle, profondément essentialiste pourtant. C’est-à-dire qu’il croyait aux peuples, aux nations, aux enracinements. Qu’il disait « les Russes» au temps de l’URSS ou qu’il faisait l’éloge de Dante l’Italien, de Goethe l’Allemand ou de Chateaubriand le Français, qui ne parlaient pas « le volapük intégré ». En revanche, quand Simone de Beauvoir écrit « on ne naît pas femme, on le devient », elle est existentialiste. Bien sûr, tout cela mériterait d’être nuancé et supporte des exceptions individuelles. Mais les lignes de fond demeurent.
Pour Macron comme pour Darmanin, peu importe qu’on soit musulman pourvu qu’on soit républicain. Peu importe qu’on mette un voile dans la rue, qu’on ne donne pas à ses enfants de prénoms français, pourvu qu’on fasse allégeance à la République et qu’on soit de bons consommateurs. En vérité, nos éminences se trompent : une civilisation, disait Malraux, est « tout ce qui s’agrège à une religion ». L’islamisme n’est pas le dévoiement de l’islam mais sa mise en action. Il n’y a pas de « crise fondamentaliste de l’islam», comme dit Macron, car, comme nous l’a appris Rémi Brague, l’islam est fondamentaliste depuis l’origine. Enfin, le nombre transforme les individus en peuple, et en nation étrangère sur le sol français. Voilà pourquoi les mots et les mesures d’Emmanuel Macron seront avalés par les prochaines vagues d’immigration comme le sable est recouvert par la mer.
Éric Zemmour pour Le Figaro Magazine.
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