Sans doute, comme moi, vous êtes-vous posés souvent la question suivante, à la suite de l’interview d’une personnalité politique, entendue à la radio ou vue à la télévision :
« Mais pourquoi le journaliste n’a t-il pas contré son interlocuteur ? Pourquoi n’a t-il pas posé cette question ? »
On peut imaginer de nombreuses explications à cette carence que l’on note chez de nombreux journalistes :
- Certains journalistes ne maîtrisent pas vraiment leur sujet. Ils ont préparé leurs questions et après chaque question posée, ils n’écoutent pas vraiment la réponse, tout préoccupés qu’ils sont à préparer la prochaine question …
- Il y a aussi les interviews de complaisance où le journaliste sert la soupe à son interlocuteur. Pas question, donc, de lui apporter la moindre contestation !
Cet article a été motivé par une interview entendue ce matin sur les ondes de RTL. Bernard Poirette recevait Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière.
Cette femme s’est violemment opposée à des déclarations de 4 sénateurs quint critiqué la limitation généralisée de la vitesse à 80 Kmh sur les routes secondaires.
Ces sénateurs prétendent que les accidents, sur ces routes, ne sont pas liés à la vitesse mais plutôt à l’état des routes.
Chantal Perrichon a déclaré que ces sénateurs ne connaissait rien à leurs départements, se référant à une grande enquête nationale faite par son association sur les routes les plus dangereuses de France :
« Ce quarteron de sénateurs n’a pas grand chose à faire et que savent-ils du moment où il faut passer de 90 à 80km/h. Hélas ces gens-là sont dans la désinformation, tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas leur propre département ! »
Selon Chantal Perrichon, contrairement aux affirmation de ces quatre sénateurs, cette étude montre que l’on retrouve 50 % des tués sur 15 % des axes décrits comme étant des belles routes.
Le critère prépondérant est l’intensité du trafic plus que l’état de la route mais fallait-il lancer une étude pour enfoncer cette porte ouverte ?
Mais ce qui m’a choqué, c’est l’absence de réaction du journaliste de RTL après que Chantal Perrichon ait affirmé :
« Sur seulement 15 % des kilomètres de routes départementales en Ardèche, on enregistre plus de 50 % des tués du département en cinq ans. Et sur 4 % des kilomètres de Haute Loire, 25 % des tués. »
Il me semble qu’après avoir entendu ces chiffres, une question évidente s’imposait :
« Puisque beaucoup d’accidents mortels sont concentrés sur une proportion si faible de routes, pourquoi généraliser la réduction de la vitesse à tout le réseau secondaire ? »
D’ailleurs, c’est bien ce que les opposants à la mesure gouvernementale demandent : des décisions de limitation de vitesse prises localement au cas par cas, en fonction de la mortalité réellement observée sur les routes.
Alors pourquoi Bernard Poirette n’a t-il pas opposé cet argument à son interlocutrice ? Sans doute parce qu’il n’est pas politiquement correct de s’opposer à une mesure qui doit sauver des vies …
Je crois que les journalistes sont pour la plupart formatés à la bien-pensance. Je suis persuadé qu’ils n’ont pas conscience de favoriser la gauche dans leur comportement mais qu’ils croient qu’il est de leur devoir de constamment se trouver du côté du bien.
Le seul problème, c’est qu’aujourd’hui, la notion de bien est définie par une toute petite élite qui a une vue tout à fait biaisée des réalités du monde.
On peut noter également qu’il n’y a pratiquement plus de vrais journalistes mais seulement de simples commentateurs avec toute la subjectivité associée.
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