Depuis les années Mitterrand, Philippe de Villiers a toujours été le punching ball de la gauche.
Le « vicomte » comme elle le surnommait avait, à ses yeux, toutes les tares : il était de droite et souverainiste !
Avec ses compagnons, Charles Pasqua et Philippe Seguin, il formait le camp des souverainistes et s’était payé le luxe de devancer la liste du RPR menée par Nicolas Sarkozy aux élections européennes de 1999.
Retiré dans ses terres chéries de Vendée, il y a développé le remarquable Puy-du-Fou, un formidable hymne à la France, haï pour cette raison par la gauche progressiste.
On se souvient encore des dérives de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques inspirée, d’après ses créateurs gauchisant, par un esprit « anti-Puy-du-Fou » !
Depuis quelques mois, grâce à CNews, il est revenu dans l’actualité avec son émission hebdomadaire devenue culte, Face à Philippe de Villiers qui frôle régulièrement le million de téléspectateurs et les 6 % d’audience !
Je suis certain que beaucoup de Français rêveraient d’un président de la République comme Philippe de Villiers pour redresser la France … l’exact contraire du Macron déconstructeur !
Le Club de Valeurs actuelles, dans cet excellent article, lui rend un hommage mérité :
Les nombreuses vies de Philippe de Villiers
Avec Mémoricide, qui s’affirme déjà comme un best-seller, Philippe de Villiers ajoute au carton d’audience de son émission sur CNews un joli succès littéraire. Le Vendéen, libéré de toute contrainte, apparaît plus libre et plus serein que jamais.
Ça ne sert à rien, […] j’ai tout dit. J’ai accompli ma mission.
En quittant le Parlement européen en ce printemps 2014, Philippe de Villiers a aussi tourné la page de sa vie politique. Quatre ans plus tard, son Mouvement pour la France est également dissous. L’ancien secrétaire d’État à la Culture de Jacques Chirac s’en est retourné à son Puy du Fou, l’œuvre de sa vie. La politique ne l’a pourtant jamais vraiment quitté car on n’y meurt jamais définitivement. En 2022 et par amitié, il se lance dans l’aventure d’Éric Zemmour, dont le nom du parti, Reconquête !, résume aussi l’état d’esprit politique du premier des Vendéens. À mi-chemin entre le rêve et l’histoire, entre fiction et réalité. « C’est vous, le sous-préfet qui crachez du feu ? » Cette question du président Giscard d’Estaing à Villiers, outre la portée humoristique, résume à sa manière les nombreuses vies qu’il aura vécues en simultané.
Une vie ? Il en a eu au moins sept,
assure Eliot Deval. Le jeune présentateur de CNews anime l’émission Face à Philippe de Villiers tous les vendredis, pendant une heure. En compagnie du patron du JDD, Geoffroy Lejeune. Celui qui a cherché à de multiples reprises les voix des Français s’invite désormais dans leur salon. Et les audiences témoignent de leur attachement : 837 000 téléspectateurs ce vendredi 15 novembre. Avec un pic à près de un million de fidèles d’après Médiamétrie. Écrasant toute concurrence, Villiers mesure la portée de sa parole et l’écho qu’elle suscite. Sans la moindre note mais en ayant beaucoup travaillé, il porte son regard acéré sur l’actualité,
parvenant toujours à donner un point de vue inédit, proposant une grille de lecture jamais entendue jusque-là,
s’enthousiasme un cadre de CNews.
L’auteur des Mosquées de Roissy est une véritable tour de contrôle de l’actualité. Il surplombe sans décrocher tout en gardant un rythme de parutions soutenu. Avec Mémoricide (Fayard), Philippe de Villiers signe son trente-troisième ouvrage, qui est actuellement en tête des ventes. Un cri angoissé ayant pour point de départ la très woke cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques, cet « anti-Puy-du-Fou » voulu par les organisateurs, expression que Villiers reprend bien volontiers à son compte.
Un Vendéen de guerre lasse
Tu ne me comprendras jamais si tu ne connais pas le Puy-du-Fou,
assure-t-il à Deval. Cette phrase est vraie. On peut caricaturer un homme sur ce qu’il dit, pas sur ce qu’il fait. Reconnu mondialement, le multirécompensé Puy-du-Fou, dirigé actuellement par Nicolas de Villiers, n’en finit plus d’attirer les foules. Plus de 2,8 millions de visiteurs pour l’année 2024 et le chiffre ne fait que croître. S’il ne le dirige plus, Philippe de Villiers y est encore présent, regarde tout, s’intéresse à tout. Entre deux longues promenades à vélo dans sa chère Vendée, l’homme de 75 ans a encore l’œil vif. « On le voit très souvent », assure un salarié du parc, qui le décrit encore en « bourreau de travail ». Viscéralement attaché à sa terre, il ne supporte pas de la quitter très longtemps. « Il ne dort jamais à Paris », souffle une de ses connaissances. Quelle que soit l’heure, quels que soient ses engagements et ses responsabilités, Philippe de Villiers rentre en Vendée. Cette terre qui, comme les autres, ne ment pas.
Une terre marquée par ses initiatives. L’Institut catholique d’études supérieures sis à La Roche-sur-Yon, qui forme une bonne partie de la jeunesse de droite, et la course mythique du Vendée Globe s’élançant depuis Les Sables-d’Olonne en sont de parfaits exemples. C’est sur le quai du départ de la régate que, ce dimanche 10 novembre, Villiers actera sa réconciliation avec Bruno Retailleau. Le ministre de l’Intérieur qui fut son bras droit et avec qui il était en conflit sur fond de “trahison” depuis près de quinze ans. Le geste n’était pas prémédité, assure l’entourage du ministre. Faut-il y voir un geste politique ? Celui de deux hommes que la rivalité a séparés mais que l’opposition à Emmanuel Macron et ce qu’il incarne a finalement réunis ? Les deux partis jurent que non. « À l’origine, ce fut certes une crise politique mais d’abord une crise humaine », assure un fin connaisseur du terroir vendéen qui y voit un « geste de Villiers qui tient à raccrocher les wagons ».
Libre de donner à la droite des leçons d’histoire et de courage
Un geste de paix qui « concerne son jardin personnel », affirme Retailleau sur BFM TV mais qui confirme l’impression générale concernant l’écrivain : celui d’un homme libéré.
Il n’a plus la charge directe du Puy-du-Fou ni celle de la politique politicienne,
explique le politologue vendéen Guillaume Bernard. Libéré de ses obligations et de l’urgence de l’action de gouvernance. Libre de donner à la droite des leçons d’histoire et de courage. Porté par les succès de ses livres et ses cartons d’audience, Villiers savoure la situation.
Il n’a jamais eu autant de poids politique depuis qu’il n’a plus de carrière politique,
s’amuse-t-on dans le 85e département.
En décembre 2023, Philippe de Villiers a rendu hommage à son camarade Patrick Buisson, décédé en sa demeure vendéenne, en ces termes :
Il était le dernier Mohican de la France d’avant.
On serait tenté de corriger : l’un des derniers. Derrière l’hommage au franc-tireur de la droite apparaît celui de leur combat commun, celui d’une France millénaire, celle dont le roman national se mue en tragédie mondialiste. Impossible néanmoins d’y trouver le moindre accent de désespoir. Villiers, à l’image de sa carrière, est allé au-delà. À l’image de l’espérance, ce « désespoir surmonté », dont parle Bernanos, l’homme surmonte ses défaites, ses blessures et ses erreurs. À se demander si le biographe du général de Charette n’a pas fait sienne sa devise :
Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais.
Marc Eynaud pour le Club de Valeurs actuelles.
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