La démocratie confisquée

Publié par le 13 Jan, 2020 dans Blog | 0 commentaire

La démocratie confisquée

Ne nous laissons plus voler …

ni même confisquer notre bien commun,
notre avoir le plus précieux, la République !

Comment, en effet, qualifier autrement la mainmise quasi absolue de notre identité de citoyen par une République
qui devient aussi libertivore que le stalinisme le plus rétrograde ?

C’était l’introduction rageuse d’un article de Christian54 qui s’en prend aujourd’hui à la dérive des institutions de la V ème République depuis, notamment l’adoption du quinquennat et l’inversion du calendrier législatif. Voici la suite !

Confiscation

Que reste t’il de nos droits de citoyens ?

Au risque de choquer, je répondrais crûment qu’une fois exercé notre droit premier, celui d’élire le Président de la République, nous avons par ce simple geste accepté d’être totalement spoliés de tout autre droit pour une période de 5 ans.

En effet, depuis que Chirac, enfin parvenu à la magistrature suprême au terme d’une quête interminable, ayant sans doute entamé la pente descendante de ses capacités intellectuelles, a commis cette incroyable et catastrophique boulette de passer du septennat au quinquennat sans garde fou, nous sommes sans défense face à un pouvoir politique triomphant.

Souvenez vous …

Suite à l’acceptation par voie référendaire du passage au quinquennat, le 24 septembre 2000, le Parlement vote, en 2001, l’inversion du calendrier électoral afin que les législatives se tiennent après l’élection présidentielle. Les députés se sont en fait voté, sans aucun contrôle, une prolongation de leur mandat du premier mardi d’avril de la cinquième année qui suit son élection au troisième mardi de juin de la cinquième année qui suit son élection.

Le but de cette manipulation est de faire coïncider les deux mandats législatifs et présidentiels et de donner au président de la République une majorité parlementaire cohérente. Cette modification renforce la prééminence du président de la République et rend illusoire tout contrôle de celui ci par la représentation nationale. En quelque sorte, il y a eu une sorte de coup d’état feutré qui rend illusoire le jeu démocratique, d’autant que l’importance croissante d’un Conseil Constitutionnel abandonné à la « bien pensance » et échappant à tout contrôle verrouille le système.

Au final, le résultat direct est un glissement non négligeable dans une dictature molle (pour l’instant du moins). Ne nous voilons pas la face, c’est la réalité. Quand, pour la dernière fois, nous sommes nous exprimés dans les urnes  ? Lors de la présidentielle.

Depuis ?

Notre Bien Aimé Président, que son Nom soit béni, s’est entouré de sa cour et ne supporte pas la contradiction (qu’ils viennent me chercher ! 25/07/2018). Depuis son installation dans le Palais de l’Elysée, il n’en fait qu’à sa tête et le peuple souffre de ses multiples lubies et tocades.

Mais le pire n’a pas été la trahison de certains, parfois coutumiers du fait. Non, plus grave encore a été l’arrivée en politique de personnages sans expérience ou n’en ayant que trop. Et ce fût le grand n’importe quoi. Il suffisait d’être pote du Président, ou rappeur, ou de venir d’une minorité pour avoir un poste ou un siège.

Très vite, avec l’appui pesant de tous ceux qui ont renié leurs convictions pour avoir le bonheur de participer à la Grande Distribution des charges et prébendes, fuyant avec des mimiques de vierges effarouchées les formations politiques qui les avaient accueillis, le grand bal des Pourris a tourné bien des têtes. Certains étaient connus pour cela, n’est ce pas monsieur le Maire de Pau ? D’autres plus favorisés et plus aimés du Prince, échappent miraculeusement aux problèmes (n’est-ce pas, monsieur Alexandre ?) lorsqu’ils ne sont pas carrément promus, tel Ferrand, non pour leur compétence et encore moins pour leur probité, mais pour leur servilité perinde ac cadaver*.

Alors tout devient possible.

Et lorsque la plèbe renâcle et s’enfonce dans une interminable jacquerie, on la promène, on la bastonne, on la gaze et, plus que tout, on la méprise. Si elle remue trop on lui promet monts et merveilles, tout en sachant pertinemment que les promesses ne seront pas tenues.

Le Duce Mussolini

Mieux encore, l’enfumage du grand débat. Avec des questions triées sur le volet mais qui ne serviront qu’à permettre au bébé Duce de développer ses thèses devant un auditoire soigneusement sélectionné et sans jamais répondre aux questions posées. Non, décidément, la plèbe ne méritera jamais qu’on l’écoute !

Et que l’on ne vienne pas me parler de l’intelligence de notre apprenti dictateur. Non seulement il veut nous dicter nos pensées, mais en plus il veut que nous le suivions comme un seul homme et surtout que nous nous abstenions de toute critique à son encontre et que nous l’aimions. Malheur à celui qui aura l’outrecuidance de se dresser face à lui. 

Regardez l’affaire Carlos Ghosn !

Je trouve que le personnage est, humainement parlant, assez peu sympathique. Par contre je trouve absolument ignoble la manière dont il a été traité par l’un des pays auquel il a apporté sa capacité de travail. Un excellent article de Jean Nouailhac paru dans le Point du 9/1/2020 sous le titre Macron vs Goshn : un match de géants et sous titré « Et si le point de départ de la tragédie Renault remontait à avril 2015 et au début du bras de fer entre son PDG et Emmanuel Macron ? » (voir ce précédent article) dévoile les dessous pas très nets de l’affaire et laisse rêveur. Cet article évoque aussi le comportement peu clair de Bruno Le Maire.

A l’instant, on annonce l’abandon provisoire de l’âge pivot ! Et un député la REM (Cesarini) de se féliciter de cette victoire de la démocratie et du dialogue social… il est totalement malade ou quoi ? Pour arriver à une telle «  victoire », fallait-il attendre 38 jours de grève ? Et est-il besoin de souligner le côté méprisant et inquiétant de ce qualificatif : provisoire ? Comment accorder la moindre crédibilité à une acceptation sous la pression de la rue ? Les gilets jaunes savent bien ce que valent les engagements du gouvernement, nous aussi malheureusement !

Cet entêtement du gouvernement suivi d’une volte face aussi incompréhensible que brutale ne me semble pas rassurante, tout au contraire. Le pays n’est plus gouverné par la raison, mais par un gouvernement apeuré qui réagit en fonction de ses peurs. Par contre, aucune réaction par rapport à des casseurs de tous poils, la dureté ne s’exerce que contre ceux qui sont sans défense.

Et toujours le gamin qui se terre, qui se refuse à s’exprimer, qui préfère chouchouter ses mignons.

Qu’il continue et cela va très mal se finir pour la démocratie.

Christian54 pour A droite, fièrement !

* perinde ac cadaver : location latine signifiant « comme un cadavre », par allusion à une phrase attribuée à Ignace de Loyola : « perinde ac cadaver in omnibus ubi peccatum non cerneretur : et comme un cadavre, en tout où une erreur n’est pas discernable.

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