J’ai un peu hésité sur le titre de cet article qui aurait pu aussi bien s’intituler :
la progression de la dictature est en marche !
Deux mesures gouvernementales « tombées d’en haut » semblent avoir été à l’origine du mouvements des Gilets jaunes :
– Le passage autoritaire à la vitesse maximale de 80 kmh,
– L’augmentation des taxes sur les carburants sous couvert fallacieux de transition écologique.
Mais, le coup de pouce de 10 milliards au pouvoir d’achat, et la promesse de revoir cette limitation de vitesse, n’ont pas calmé les Gilets jaunes. Il y a donc une raison plus profonde à cette révolte populaire qui pour moi est l’aboutissement de trente années de divorce entre le peuple et les élites.
Ce qui hérisse le « bons sens » du peuple, c’est le fait que les élites ne sont plus le siège de l’instruction et de l’intelligence mais seulement d’idéologies aussi diverses que mortifères !
L’altermondialisme, le progressisme à tout crin, le féminisme exacerbé, la théorie du genre, le communautarisme, l’écologie punitive, le politiquement correct, etc …
Le progressisme est devenu un réel danger pour notre liberté mais aussi à terme pour la civilisation occidentale.
Je voudrais donner quelques exemples tirés de deux articles parus tout récemment dans Causeur :
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« Humour sexiste »: extension (terrifiante) du domaine de la lutte féministe
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Au pays de #MeToo, il y a le bon chercheur et il y a le mauvais chercheur
1 – Haro sur les humoristes
Un long rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE) dénonce le sexisme des humoristes et publie une liste de « recommandations » pour lutter contre la violence de cette « arme ».
Lancé par les regrettés Hollande et Vallaud-Belkacem en 2015, le HCE a remplacé l’Observatoire de la Parité. Son champ d’intervention ne se limite plus ainsi à la simple parité en politique. Dirigés par l’ancienne députée socialiste Danielle Bousquet, les cafardages et rapports divers du Conseil ciblent désormais tous les secteurs de la société.
Pour le HCE, l’humour français contribue en partie à ce sexisme généralisé, facteur déclencheur de violences verbales, si ce n’est pire : « Il existe un continuum entre les remarques sexistes et les violences. On sait que les injures sexistes entretiennent la culture des violences faites aux femmes », dénonce Mme Bousquet. L’humour est « l’arme des dominant.e.s au détriment des dominé.e.s. » peut-on lire dans le foisonnant rapport !
Forte de ses effroyables constatations, déplorant que la langue française soit bourrée d’expressions sexistes ou que l’épidémie de « manspreading » ne soit pas endiguée, Madame Bousquet appelle le gouvernement à « combattre avec vigueur » cette idéologie « mortifère ». Un plan national est demandé. L’action de la Mairie de Paris est saluée, cette dernière retirant des campagnes de publicité Aubade. Il est demandé au CSA de comptabiliser la répartition des hommes et femmes parmi les comiques sévissant sur nos antennes. Enfin, un musée national des droits des femmes apparaît comme une des priorités !
2 – La vérité scientifique sous contrôle du progressisme
Avant, les scientifiques étaient en quête de vérité. Aujourd’hui, certains d’entre eux tentent de la masquer. La faute à l’invasion du champ universitaire par le progressisme. Deux exemples récents en témoignent.
#MeToo et les crétins
C’est ce que fit Théodore P. Hill, professeur de mathématiques à Georgia Tech, lorsqu’il soumit le résultat de ses travaux au Mathematical Intelligenceren 2017. Après quelques aller-retours, l’article fut accepté et sa publication annoncée en 2018. Malheureusement, Hill travaillait sur un sujet délicat connu des spécialistes sous les lettres HPGVM, l’Hypothèse de la Plus Grande Variabilité Masculine. Cette théorie part d’un constat fait à l’origine par Darwin : on trouve au sein de la population masculine statistiquement plus de génies et de crétins (insistons par prudence sur ce dernier point) qu’au sein de la population féminine. En plein #MeToo, Theodore ne manquait pas de culot – mais sans doute d’un peu de chance. Car, après une levée de boucliers des chiennes de garde locales, son article ne fut jamais publié. Le site internet de consolation qui l’hébergea quelques jours dut à son tour, sous les aboiements, manipuler les prétendus infalsifiables numéros attribués à de telles publications, pour remplacer le texte du professeur Hill par quelque chose de plus acceptable.
Le canular des chiennes violées
La barrière de la publication ne fut nullement un obstacle pour les travaux de sociologie menés par trois auteurs anglo-saxons. Le trio avait décidé de faire partager au monde de nombreuses avancées stupéfiantes. Succès complet puisqu’ils ont réussi à faire accepter sept articles par différentes revues américaines de sociologie – sept contributions cochant bien sûr les cases de « l’intersectionnalité ». On y découvrait le drame des viols des chiennes dans les parcs canins new-yorkais à qui on impose des rapports hétérosexuels. Un pastiche de quelques pages de Mein Kampf avait également été approuvé et publié (!), l’ensemble des contributions du trio n’étant qu’un canular visant à démontrer l’appétit pour la bêtise crasse des comités « scientifiques » des revues de sociologie.
Il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour comprendre ce qui a motivé les « chercheurs » en sociologie pour approuver des textes indigents, ni pourquoi des mathématiciens de renom ont étouffé des travaux rigoureux sur la variabilité des sexes. Il s’agit dans les deux cas de se conformer aux dogmes de la religion progressiste, dussent ces derniers contredire la rigueur scientifique des travaux que les chercheurs prêtent à leur domaine. Par principe, une idéologie totalitaire fournit des explications au fonctionnement du monde dans chacun de ses aspects. Lorsque le comportement de celui-ci se trouve en contradiction avec les préceptes du dogme, c’est bien sûr la réalité qui doit s’effacer.
Fake progressistes
Falsifier la numérotation de publications scientifiques pour effacer l’une d’entre elle, jugée dérangeante, s’apparente en tous points à un procédé stalinien. C’est pourtant ce qui est arrivé aux écrits du professeur Hill. Mais loin de conduire la sphère progressiste à une introspection lucide sur sa capacité à adopter les pratiques du totalitarisme, elle ambitionne au contraire de les étendre. Bien décidée à ce que le réel ne s’avise pas de remettre en cause sa vision du monde, elle entend légiférer sur les « fake news » – dont elle semble connaître assurément un rayon. Et si les progressistes commençaient par s’en prendre au néo-lyssenkisme qui sévit dans leurs rangs avant de s’attaquer à la liberté d’expression de leurs adversaires ?
Extraits des articles de Martin Pimentel et de Stéphane Germain pour Causeur.
En conclusion
Concernant la science, l’entrisme du progressisme dans les milieux scientifiques s’apparente au dévoiement de la maxime de Rabelais :
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme
Entre contrôler les applications de la science, et en caviarder les résultats au nom du progressisme, il y a un monde qui sépare l’intelligence de l’idéologie.
Quand à l’humour, je suis moins inquiet car l’humour est une spécialité française tellement ancrée dans nos gênes que jamais personne ne pourra la contrôler.
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