Décidément, la fracture entre les élites
et les peuples ne cessent de s’ouvrir !
C’est particulièrement vrai au niveau de l’Europe où des membres de la Commission européenne se permettent de remettre en cause le suffrage universel des différents pays qui composent l’Europe !
Quand Jean-Claude Junker rappelle que les traités européens ne peuvent être remis en cause par le vote des peuples, le commissaire européen au Budget, l’Allemand Günther Oettinger, fait preuve d’encore plus de cynisme en prédisant que la bourse se chargerait de rappeler à l’ordre le peuple italien !
On apprend par ailleurs que la Commission européenne s’apprête à sanctionner financièrement les pays de l’est pour leur résistance à sa politique immigrationniste forcenée.
La Commission compte t-elle rendre les peuples hongrois
et polonais plus pro-européens avec de telles mesures ?
C’est l’objet d’un article du Bulletin d’André Noël n°2566 paru le 3 juin 2018 :
Bruxelles punit les pays de l’Est frondeurs
Avec le départ de la Grande-Bretagne, l’Union européenne est contrainte à faire des économies puisqu’elle est privée de la contribution britannique, bien qu’elle n’ait plus à subventionner quoi que ce soit outre-Manche. La Commission Junker, chargée du budget, a prévu une diminution de 10% sur les aides au développement et aux grands chantiers. Mais ne voilà-t-il pas que certains pays ont droit à un traitement particulier ?
Officiellement, il s’agit d’un redéploiement de fonds et pas d’une sanction financière. Mais c’est pourtant en Europe centrale que la Commission Juncker entend faire porter jusqu’en 2027 l’essentiel de l’effort, et même au-delà de 10 %. Ainsi la Hongrie, dirigée par Viktor Orban, verra ses crédits amputés de 24 %, la Pologne de 23 %, la Slovaquie de 22 %. Personne ne croit que ces coupes drastiques sont le fruit d’une calculette !
Nous avons déjà signalé dans ce Bulletin que, lors de la présentation du budget de l’Union pour la période 2021-2027, il était officiellement précisé que les fonds allant à un pays pourraient être suspendus si son système judiciaire national s’avère « défaillant ». Dans le viseur de Bruxelles : la Pologne, la Hongrie, Malte ou la Roumanie. Nous y sommes. Bien entendu, ces sanctions seront contre-productives, elles s’ajouteront aux griefs que les peuples ainsi brimés entretiennent à l’égard de Bruxelles.
Rien jusqu’ici n’était prévu pour sanctionner l’Italie alors qu’elle vient de se doter du premier gouvernement souverainiste d’Europe de l’ouest, comme nous vous l’annoncions. C’est que Bruxelles compte sur les marchés pour mettre les trublions à la raison, trublions qui osent, les malheureux, vouloir mettre en oeuvre le programme plébiscité par les électeurs italiens et non combler les voeux des banques et de la haute finance. Pour refuser qu’un « eurosceptique » occupe le ministère des Finances, le chef de l’Etat italien a déclaré : « La désignation du ministre de l’Economie constitue toujours un message immédiat de confiance ou d’alarme pour les opérateurs économiques et financiers. J’ai demandé pour ce ministère un représentant politique de la majorité cohérent avec l’accord de programme qui ne soit pas vu comme le soutien à une ligne qui pourrait provoquer la sortie inévitable de l’Italie de l’euro. » Autrement dit : peu importe le vote des Italiens, il ne faut pas effaroucher « les opérateurs économiques et financiers » !
Ainsi se pose, avec une acuité plus grande que jamais, la question de la compatibilité de la démocratie et de l’Union européenne, les peuples n’ayant plus le droit de décider ce qu’ils veulent – y compris sortir de l’euro – sinon les marchés financiers, relayés par Bruxelles, les puniraient. C’est ce qu’a dit avec cynisme le commissaire européen allemand, selon son intervieweur, le journaliste Bernd Thomas Riegert : « Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter. » De son côté, celui que Le Point présente comme le plus grand philosophe allemand, Peter Sloterdijk, estime qu’avec les souverainistes « on assiste à une revendication du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes mais dans sa version XXI ème siècle, pervertie, adolescente, capricieuse. »
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes au XX ème siècle revendiqué par les Africains était admirable mais il est pervers quand, au siècle d’après, les Européens entendent en bénéficier !
Comme quoi un « grand philosophe » peut énoncer des bourdes encore plus grandes que lui !
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