Rappelons-nous l’affaire du Mediator.
Le Mediator est un médicament du laboratoire Servier qui a bénéficié d’une autorisation de mise sur le marché durant 33 ans en vue d’une prescription aux personnes en surcharge pondéral atteintes de diabète de type 2.
Mais ce traitement aux propriétés anorexigènes (diminuent l’appétit) a surtout été détourné et prescrit comme coupe-faim à 5 millions de personnes.
Des effets graves pour la santé (valvulopathies) ont été démontrés lors d’une étude menée en 1995. Mais c’est Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest qui, en 2007, lance l’alerte sur les dangers du Mediator, après avoir enquêté pendant 10 ans sur ses effets cardiaques. Elle signale des cas de valvulopathies cardiaques à l’Agence du médicament. Elle publiera deux ans plus tard le livre à succès « Mediator 150g, combien de morts ?« .
Le 30 novembre 2009, le Mediator et ses génériques sont retirés de la vente en France par l’Afssaps. La vérité éclate dans la presse et l’affaire tourne au scandale sanitaire.
Les résultats de l’utilisation abusive du Mediator sont désastreuses :
- Le nombre de décès dus au Mediator est évalué entre 500 et 2000 morts.
- 6500 personnes ont porté plainte contre le laboratoire Servier.
La première instance du procès du Mediator vient de se terminer.
En l’absence du patron de Servier, décédé entre temps, les accusés dont l’ex-numéro deux du groupe Jean-Philippe Seta ont été reconnus coupables de « tromperie aggravée et d’homicides et blessures involontaires. »
La laboratoire Servier écope d’une amende de 3 millions d’euros et de 180 millions d’euros de dommages et intérêts pour les parties civiles.
Jean-Philippe Seta, quand à lui, est condamné à 4 ans de prison avec sursis.
C’est cette décision qui m’a fait exploser !
Et qui a motivé cet article quand je la rapproche de la réquisition contre Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes (affaire Bismut).
L’ancien président, qui a bien sûr fait appel, se voit infliger une peine de 4 ans de prison dont un avec sursis !
Donc en résumé, pour faire un profit estimé à 400 millions d’euros, vous entrainez la mort de plusieurs centaines de personnes et de plusieurs milliers de personnes handicapées, et vous écopez seulement d’une peine avec sursis.
Mais si vous tentez d’obtenir des informations d’un haut magistrat sur l’avancement d’une affaire judiciaire en lui promettant une promotion (ce qui n’est pas prouvé), vous êtes condamné à 3 ans de prison ferme !
On pourrait aussi relever que des délinquants convaincus de trafic de drogue et de violence sont condamnés jusqu’à 17 fois sans faire un seul mois de prison.
Où est la justice dans tout cela ?
Le premier principe de la justice n’est-il pas de garantir une gradation dans la gravité des délits et donc dans les peines encourues ?
La comparaison des gravités respectives des affaires Servier et « Bismut » : 500 à 2000 morts d’un côté, une soi-disant tentative de corruption de l’autre, et des peines prononcées, ne font que renforcer les soupçons d’une justice politique qui a perdu tout sens des valeurs.
Suivre @ChrisBalboa78
7 Réponses à “La justice a t-elle perdu le sens des valeurs ?”
La pseudo justice est trop politisée, E Dupont Moretti tente de faire mettre dans les tribunaux des cameras, afin que le public voyent un peu ce qui s’y passe.
L’effet sera ‘il atteint ?
La pseudo justice plein de haine contre la droite et surtout N Sarkozy, a basculé dans un tel acharnement qu’il ont meme fait des ecoutes entre E Dupont Moretti, le ministre actuel, et N Sarkozy.
Par copn,tre les delinquant qui reviennent au tribunal pour la 10 e ou 20 e fois peuvent etre tranquille…
Le deux poids deux mesures sans arrets… Une pseudo justice qui ne veut pas qu’on enquete sur eux… Le comble de ‘lanti democratie…
Ces gens sont devenus des pervers.
Sarko a été condamné à trois ans de prison dont un ferme. Un papier qui comporte de telles erreurs est à rejeter.
De plus, rejeter la faute uniquement sur le labo me fait rigoler, les médecins qui l’ont prescrit pour aider les gens à maigrir sont tout aussi coupables.
Entièrement de votre avis.
Encore en activité à l’époque, je puis certifier que les commerciaux disaient que c’était possible.
Néanmoins, ce n’était pas indiqué sur le dossier AMM (tout comme pour les vaccins, si on lit ce qui est écrit sur les dossiers des labos et ce qui est dit à la TV)
Mais comme chez les diabétiques la perte de poids existait souvent, des femmes demandaient le produit à leur médecin.
Lorsque celui ci refusait, elles faisaient du chantage genre « si vous ne me le prescrivez pas, je vais changer de médecin ».
Il y en a qui ont cédé au chantage (et des pharmaciens qui ont cédé à cette prescription Hors Autorisation de Mise sur le marché)
Et ce sont ces personnes qui ont fait ce chantage qui se sont retournées vers le prescripteur après avoir subi les effets secondaires!
Aussi devant ce cas particulier, j’avoue ne pas être du côté des victimes! (même si je comprends mal un médecin qui cède à ce genre de chantage dangereux)
Je pense que la bonne question à se poser est : quand et pourquoi la justice a t’elle (totalement) perdu le sens des valeurs ?
Pour ce qui me concerne, il y a des années (depuis miteux) que je n’y crois plus !
Et l’organisme qui a validé le médicament? Combien de médicaments sont en vente et pour lesquels nous devons faire confiance????
Dans ce cas précis ce n’était pas validé
N’oublions pas le cas du Lévothyrox, premier médicament ayant eu une phase clinique 3 sur un pays entier, à la demande de la Chine (comme c’est bizarre, vous avez dit bizarre).
En effet ce produit était fabriqué avec du lactose comme excipient.
Les chinois voulaient avoir ce produit, mais leur peuple (et oui, les races existent) sont pour la grande majorité, intolérants au lactose.
La Chine a donc demandé à ce qu’on change l’excipient, ce qui a été fait (excipient non toxique, mais favorisant l’absorption de la molécule L Thyroxine de façon différente, cette molécule étant très sensible et non stable selon les excipientsaux excipients)
Et elle a demandé, avant signature du contrat avec le labo (où avait travaillé Mme Buzyn) une étude clinique de grande ampleur.
Waouh, c’est la France qui a gagné le gros lot, sans quiconque ait été prévenu au départ, donc sans surveillance des constantes biologiques chez les malades qui ont pris ce nouveau produit, avec les morts et les effets secondaires graves que l’on connait…
Il n’y a pas eu grande retombée judiciaire dans ce cas là, aussi!