Ça devait forcément arriver !
Le nouveau monde a eu beau chasser l’ancien, il portait en lui, les germes de la division semblables à l’ancien !
Le mouvement de La république en Marche (LREM) n’a aucune colonne vertébrale idéologique. Son seul ciment s’appelle Emmanuel Macron !
Et quand l’image du chef se ternit, dans les rangs, on commence à réfléchir l’après-Macron …
On se retourne sur ses pas et l’on voit bien ce qui a été détruit : le PS, les Républicains, à coups de « dégagisme », mais on ne voit pas ce qui a été construit !
L’aile gauche de LREM a la gorge ravagée à force d’avoir avalé tant de couleuvres libérales qu’elle traitait plus bas que terre quand c’était Nicolas Sarkozy qui, timidement, allait dans le même sens !
Au moment d’attaquer les réformes sociétales : banlieues, immigration, PMA, Fin de vie, etc … l’aile gauche va vouloir se refaire tel un joueur de poker qui, des semaines durant, n’a touché que de mauvaises mains !
L’Express revient sur le premier conflit qui secoue la majorité LREM à propos du hijab d’une responsable de l’UNEF. Voici son article :
La laïcité déchire les macronistes
La guerre était larvée, elle éclate au grand jour. Les députés REM se divisent radicalement sur la laïcité.
« Il faut prendre du recul et réaffirmer des principes. Sinon, on risque de devoir sans cesse prendre position sur des cas particuliers. » L’avertissement, signé de la députée REM Aurore Bergé, date de janvier 2018 et concerne la laïcité. A l’époque, les tiraillements sur la loi de 1905 ne s’expriment encore qu’à voix basse au sein du groupe La République en marche. Quatre mois plus tard, le mouvement d’Emmanuel Macron n’a toujours pas de doctrine claire et la virulence de la polémique sur Maryam Pougetoux, la responsable voilée de l’Unef à l’université Paris-IV, semble valider le diagnostic de l’élue des Yvelines.
Par tweets interposés
Les députés macronistes n’hésitent plus à s’écharper en public. Ce mardi 22 mai, le député REM François Cormier-Bouligeon interpelle son collègue Aurélien Taché sur Twitter. « Le débat est toujours important, cher Aurélien Taché. Mais, dis-moi, jusqu’où peut-on justifier de soutenir l’obscurantisme au nom du libéralisme culturel ? » C’est la réponse au tweet de Taché, la veille : « Il est insupportable en France que ceux qui défendent un libéralisme culturel soient systématiquement taxés de complaisance islamiste ! » L’élu du Val d’Oise, lui-même ancien de l’Unef, n’est pas hostile au port du voile par une responsable syndicale. « Je ne suis pas là pour polémiquer avec mes collègues députés par tweets interposés, soupire Aurore Bergé aujourd’hui. Mais il y a des sujets sur lesquels je ne compte pas fléchir. »
Les deux pôles, antagonistes, s’affrontent à fleurets de moins en moins mouchetés depuis leur entrée au Palais-Bourbon. Le 6 février, c’est une première dans un groupe REM dont la communication est habituellement bien verrouillée, les journalistes sont conviés à assister à la troisième « soirée Colbert’. Organisées par le député Guillaume Vuilletet certains mardis soirs à l’Assemblée, elles permettent aux élus du groupe de dialoguer avec des intellectuels ou des représentants de la société civile. Ce soir-là, l’invité d’honneur est le président de l’Observatoire de la laïcité, l’ancien ministre socialiste Jean-Louis Bianco. Dans la salle, une trentaine de députés REM. Aurélien Taché, Fiona Lazaar, François Cormier-Bouligeon et Anne-Christine Lang, une ancienne socialiste proche de Manuel Valls, ne sont pas venus faire de la figuration.
« Nous ne sommes pas soumis à la neutralité »
« Il ne s’agit pas d’un débat entre nous, les prévient en préambule Guillaume Vuilletet. Non pas que le débat ne soit pas intéressant, mais ce n’est pas le lieu. » Pourtant, sans jamais lever la voix, les différentes lignes s’expriment. Pas franchement conciliables. Fiona Lazaar s’en prend à la décision de François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, d’interdire les signes religieux dans l’enceinte de l’Hémicycle. « Je m’interroge sur une telle disposition, explique l’élue d’Argenteuil et Bezons (Val-d’Oise). Représentant le peuple, et non l’Etat, nous ne sommes pas soumis à la neutralité. »
Anne-Christine Lang riposte : « S’il y avait des femmes qui arrivaient voilées dans l’Hémicycle, je ne vois pas bien comment je pourrais accepter d’y siéger. » En son absence, l’ombre de Manuel Valls semble planer sur la salle. « C’est parce qu’il n’a pas voulu venir lui-même qu’Anne-Christine Lang s’est pointée », ronchonne à voix basse un député appartenant à la sensibilité concurrente. Étrangement, la presse n’a pas été conviée aux « Soirées Colbert » ultérieures.
Difficile, face à des opinions aussi tranchées, de déterminer la ligne majoritaire au sein du groupe. « Il peut y avoir d’autres sensibilités ici ou là, notamment autour d’une conception néo-républicaine de la laïcité, minimisait en janvier Aurélien Taché. Mais j’ai le sentiment que tout le monde a bien en tête la philosophie générale du président de la République, qui est une laïcité de liberté. C’est le barycentre du groupe. »
« Laïcard, laïciste, c’est un vocabulaire maurrassien ! »
Lire la suite de l’article sur le site de l’Express.
Jean-Baptiste Daoulas pour l’Express
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