Voici la seconde partie d’un article de la revue Eléments consacré aux attaques de la Macronie contre la liberté d’expression (voir ici la première partie).
L’article qualifie le régime macronien d’anarcho-tyrannie qui voit un état très autoritaire avec sa population générale, majoritairement honnête, et très laxiste avec les délinquants et les migrants.
La seconde partie liste les exactions liberticides de la Macronie notamment celles commises pendant la désastreuse gestion de la crise sanitaire. Elle décrit l’impressionnant arsenal liberticide mis en place par Macron avec ses volets législatif, exécutif et judiciaire.
Répression tous azimuts
Samuel Francis fait remonter l’avènement de cette anarcho-tyrannie à la pacification du « gros animal »platonicien après-guerre, quand la révolution managériale en a créé les conditions de possibilité, psychologiques, sociales, culturelles, engendrant une dépendance croissante des populations vis-à-vis de la bureaucratie et de l’expertise. Cette « pacification gérée » a permis de créer une foule de « faux problèmes » – tout ce que l’homme résolvait jusque-là par lui-même et qu’il a délégué à l’État – qui allaient requérir la multiplication de « fonctions fictives » censées régler ces « faux problèmes » en octroyant une importance démesurée aux gouvernements et à leur administration.
Les états d’urgence successifs, terroriste et sanitaire, ont indiscutablement été des points de bascule dans la mise en place de l’anarcho-tyrannie, singulièrement la covidisation de la population, test grandeur nature sur son degré d’obéissance – de passivité et d’indifférence, dirait Nicolas Vidal (voir sa mordante Lettre aux autruches et aux tubes digestifs, Putsch Éditions). Plus de 250 décrets et 350 arrêtés au long de la crise sanitaire !
Jamais le niveau de répression, sanitaire, policière et judiciaire, n’a été aussi élevé. Il ne s’exerce que contre les dissidents (et contre l’islam djihadiste, mais on parle ici de décapitations et d’assassinats collectifs). À l’évidence, le gouvernement a épousé la logique de la « tenaille identitaire », escroquerie inventée par le Printemps républicain, qui consiste à mettre sur le même plan les indigènes lanceurs d’alerte et le colonisateur. La preuve par le drame de Crépol, où un assassinat à caractère raciste a été transformé en fait divers : ainsi le fait divers fait diversion. Au lieu d’accabler le « Barbaresque », il dénonce le « barbare ». Au lieu de pointer la « racaille », il cible le « petit Blanc » avec la complicité active du ministre de l’Intérieur et des médias centraux. On l’a vu à Lyon, où une manifestation spontanée pour Thomas, sans violence, s’est soldée par huit interpellations de militants identitaires. Toujours à Lyon, huit autres militants ont été placés en garde à vue pour avoir collé des affiches « Justice pour Thomas », au motif de dégradations et de provocation à la haine raciale. Deux d’entre eux ont même été perquisitionnés.
UN ÉTAT LÉVIATHAN RÉPRESSIF POUR LES GENS ORDINAIRES ET UN ÉTAT ROI FAINÉANT POUR LA CANAILLE – D’EN BAS ET D’EN HAUT
Dans un article du Monde (18 décembre 2023), un ancien préfet avouait sous couvert d’anonymat que le ministère de l’Intérieur « a mis une pression incroyable pour multiplier les arrêtés contre les groupuscules d’ultradroite. Les services s’arrachaient les cheveux: on ne trouvait pas de motif juridique valable. Si ces gens-là nous avaient trainés devant les juridictions administratives, nous aurions pris raclée sur raclée ». C’est ici une des spécificités de l’anarcho-tyrannie: le recours à la technique du « lawfare » (contraction de legal warfare, « guerre légale », une expression tirée du répertoire de la géopolitique), autrement dit l’instrumentalisation par un pouvoir politique de l’arsenal juridique à des fins discrétionnaires, pour museler les dissidents – ou se protéger le cas échéant. Comme Macron quand il a détourné la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme pour éviter les casserolades. Ou Darmanin, quand il s’est servi de la loi séparatisme pour dissoudre des associations politiques.
Le cordon judiciaire
Ce n’est pas tout. S’instaure insidieusement une sorte de crédit social qui ne dit pas son nom, non plus à la chinoise, mais à l’occidentale, comme l’a très justement analysé Rod Dreher dans The American Conservative. À la manœuvre, les Big Tech, qui sont en train d’inventer un système de notations des bons comportements. À la limite, l’État n’aura même pas besoin de s’en occuper, les Gafam s’en chargeront, s’en chargent déjà. Combien de comptes YouTube, Facebook, Twitter (avant sa reprise par Elon Musk) bannis, bloqués, restreints ? C’est donc l’infrastructure au sens marxiste du terme (l’immense machine productive), et pas seulement la superstructure (politique, juridique, culturelle), qui cogère désormais les mécanismes de contrôle et de censure. Or, qu’est-ce que les gens vont faire lorsque leur compte bancaire sera clôturé ou qu’ils ne pourront plus commander sur Amazon ou toute autre plateforme, au prétexte que ce sont des militants identitaires ou des lecteurs de Renaud Camus ? Ils se verront condamner à une forme de mort sociale, non pas tant par la privation de leurs droits civiques (toujours possible, mais procéduralement longue) que par la privation (d’un clic) de leurs droits à la consommation. Pour s’en prémunir, ils pourront toujours essayer de créer comme les conservateurs américains un nouveau réseau social, par exemple Parler. Mais pour quels résultats ? L’infrastructure économique ne s’est pas privée de retirer l’application Parler des boutiques Google et Apple, avant qu’Amazon ne l’exclue de ses services d’hébergement.
Quelle conclusion en tirer ?
Celle-ci : un pouvoir aux abois, conscient que la stratégie du cordon sanitaire a échoué, l’a remplacée par celle du cordon judiciaire. Génération identitaire en a fait les frais hier; aujourd’hui Academia Christiana ou La Citadelle : demain le RN ? Donald Trump a bien été déclaré inéligible dans deux États. Pourquoi Marine Le Pen ne pourrait-elle pas l’être en France ? Un pouvoir acculé, à l’instar d’un animal blessé, devient agressif. Comme une caricature du Prince de Machiavel: loup avec les hommes. homme avec les loups.
Liberté de manifestation
Volet législatif
• La loi anticasseurs (10 avril 2019) autorise les policiers à contrôler et fouiller toute personne ou véhicule se trouvant aux abords d’une manifestation et ce jusqu’à 6 h avant le début de l’événement. En cas de refus d’obtempérer, la personne ou le véhicule se voit refuser l’accès de la manifestation. idem en cas de détention d’objets pouvant constituer une arme (le sérum physiologique étant considéré comme un objet délictueux). Condamne jusqu’à 1 an
d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende toute personne essayant de dissimuler, totalement ou partiellement, son visage afin de ne pas être identifiée.
Volet exécutif
• Le 9 mai 2023, Gérald Darmanin a ordonné aux préfets l’interdiction de toute manifestation de l’ultradroite. De nombreuses manifestations ont dès lors été interdites (l’hommage de l’Institut lliade à Dominique Venner, la fête de Jeanne d’Arc organisée par l’Action française…). Les décrets préfectoraux ont souvent été suspendus par la justice pour atteinte grave à la liberté de
manifestation (quand les plaignants ont eu le temps de déposer un recours devant le juge).
Volet judiciaire
• Au 30 iuin 2019, en 32 « actes » de Gilets jaunes, 10852 manifestants ont été placés en garde à vue, 3 163 condamnations ont été prononcées, dont 400 peines de prison ferme avec mandat de dépôt, 600 de prison ferme sans mandat de dépôt, 1 236 peines de sursis et 919 peines alternatives. J. L.
Protection de la vie privée et liberté d’opinion
Volet législatif
• La loi séparatisme (24 août 2021) restreint la liberté d’instruction. La scolarisation des enfants de 3 à 16 ans devient obligatoire et l’école à la maison n’est autorisé que pour quatre motifs: l’état de santé de l’enfant, des activités sportives ou artistiques intensives, l’itinérance de la famille ou « une
situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif ».
Volet exécutif
• Trois décrets modifiant le code de sécurité intérieure sur le traitement des données personnelles (22 décembre 2020) autorisent la police à ficher les opinions politiques, les « convictions philosophiques et religieuses » et « l’appartenance syndicale ». Jusque-là, on ne pouvait ficher que les activités. désormais ce sont les opinions (fini le temps où Sarkozy avait dû reculer en 2008 avec son fichier Edvige face au tollé de l’opinion). Identifiants, photos et
commentaires sur les réseaux sociaux y seront également enregistrés, comme les troubles psychiatriques. Ces fichiers servaient auparavant à ficher les manifestants violents et les hooligans. Y sont désormais également inscrites les personnes susceptibles de « porter atteinte à l’intégrité du territoire ou des institutions de la République ». J. L.
François Bousquet et Julien Lusinchi pour la revue Eléments.
Suivre @ChrisBalboa78
Une réponse à “La Macronie : une anarcho-tyrannie (2/2)”
Très grosse offensive des collabos contre la liberté d’expression
https://ripostelaique.com/tres-grosse-offensive-des-collabos-contre-la-liberte-dexpression.html