Ce matin, je jette la rancune à la rivière !
Abonné du Point de la première heure – depuis 1972 – et fidèle à l’hebdomadaire pendant une quarantaine d’années, sous la direction éclairée d’Olivier Chevrillon et Claude Imbert, j’avais mis fin à mon abonnement en 2011, excédé par les éditos au vitriol de Franz-Olivier Giesberg contre Nicolas Sarkozy.
Mais, cédant à la stratégie du : « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », je relaye ce matin un édito de mon ennemi Giesberg contre mon super-ennemi Edwy Plenel :
Edwy Plenel a toujours tout osé.
Le voilà qui se présente maintenant, le pauvre chat, comme la victime d’une sourde machination ourdie par … Manuel Valls. Défense de rire. Ne reposant sur rien, sa ridicule affabulation complotiste ne peut tromper personne. Sauf les gogos, il est vrai nombreux.
Quel est le rapport avec la choucroute ? Ce que vit l’abbé Plenel n’a rien à voir avec le pilonnage obsessionnel qu’il a imposé, dans le passé, entre deux sermons geignards, à tant de personnes. Qu’il nous épargne ce genre de parade infantile, sortie du « Petit trotskiste illustré », et réponde, en homme, de ses écrits, de ses propos !
S’il y avait encore une justice en France, l’abbé Plenel devrait rendre des comptes !
Après son appel au meurtre proféré in fine contre Charlie Hebdo, qui a eu le tort, à ses yeux, de faire de l’humour sur lui par l’entremise de l’excellente dessinatrice Coco. Il y a des choses sur lesquelles il ne faut pas plaisanter. Son ego, par exemple.
Agité du bocal, pleureur de lucarne,
marchand déclamatoire de fausse vertu, le patron de Mediapart semble éprouver une certaine jouissance à la dénonciation et n’a donc pas hésité à s’en prendre, toute haine bue, à l’équipe de Charlie décimée en 2015 par des tueurs islamistes. Peut-on faire pire? Qu’attend-il pour présenter ses excuses ?
Après qu’il a proféré sa honteuse sentence de mort sur ce journal martyr, pathétiques ont été les explications de notre « justicier » de poche, qui a commencé par dire ou faire dire qu’il n’avait pas déclaré ce qu’il avait pourtant déclaré. D’abord, il a bien comparé le dessin rigolo de Coco à l’Affiche rouge, oeuvre de la propagande nazie, amalgamant ainsi Charlie à l’hitlérisme. Ensuite, malgré ses dénégations ou contorsions, il a bien accusé l’hebdomadaire satirique de participer à « une guerre contre les musulmans », amenant Riss, le directeur dudit hebdo, à l’accuser de « condamner à mort une deuxième fois » sa rédaction.
L’abbé Plenel est-il le troisième frère Kouachi, les meurtriers de « Charlie » ?
Son islamo-gauchisme l’aveugle tant que, pour lui, la défense du pire intégrisme religieux passe avant le combat pour la liberté d’expression. De toute évidence, il est passé du côté obscur de la force, comme on dit dans « Star Wars ». Plaignons-le et ne perdons pas plus de temps avec lui, arbuste rabougri qui cache la forêt des lâchetés françaises. Il n’est qu’un symptôme, autrement dit pas grand-chose. Un bouton sur le nez. Le plus préoccupant dans cette affaire n’est pas son penchant pour l’appel au meurtre ou la manipulation, mais la réaction navrante de la société politico-médiatique devant son extrême violence.
Certes, une partie d’entre elle, connaissant les méthodes de Mediapart, est prête à tout, à commencer par le silence, pour que le site de Plenel n’aille pas fouiller dans ses poubelles. Mais la plus grande partie, jouant les Ponce Pilate, semble avoir abdiqué et renvoie lâchement dos à dos les protagonistes, comme si Charlie avait lancéaussi un appel au meurtre contre Mediapart. Que nous arrive-t-il ? La France n’est-elle pas en train de se noyer dans un océan de couardise, de cynisme, de nihilisme ?
Ces temps-ci, face à l’islamo-gauchisme, devenu la nouvelle bien-pensance,
le panurgisme et la pleutrerie sont à leur comble. Pour preuve, nos chers confrères du Monde et leurs pauvres clones ont essayé de nous faire croire que la « polémique » entre Charlie et Mediapart relevait de la bataille d’ego, sinon de polochons. Bonnet blanc et blanc bonnet. Le pétainisme a commencé comme ça: « Quand tout se vaut, plus rien ne vaut. » Pour un peu, ç’aurait été Riss, le fauteur de troubles.
Révélateur de cet affaissement général des esprits et des valeurs est le lamentable tweet antisémite d’un lamentable politicien, Gérard Filoche, qui a eu pendant des années son rond de serviette dans tant de grands médias. « Une conscience». Ancien comme Edwy Plenel de la Ligue communiste révolutionnaire, parti trotskiste, il aurait pu travailler à Mediapart. Il a préféré se recycler au PS, où il fut, avec l’illustre Benoît Hamon, l’un des principaux frondeurs sous la présidence Hollande, avec le succès que l’on sait.
Le cas Filoche en dit long sur la montée de l’antisémitisme dans les milieux d’extrême gauche,
alors que la plupart des élites ont baissé les bras. Certes, celui-ci est plus ou moins conscient, gras, sournois, mais il est en marche. A nous de l’arrêter. Grâces soient rendues aux quelques voix qui, ces jours-ci, s’élèvent contre Edwy Plenel, Gérard Filoche et tous les « idiots utiles » de l’islam radical. Elles sauvent l’honneur de notre vieux pays fatigué. Ecoutons Manuel Valls, notre don Quichotte national, rempart contre la haine et la bêtise, ou encore Mario Stasi, grand avocat, nouveau président de la Licra. A l’évidence, ils sont de moins en moins seuls.
La morale de cette histoire est qu’il ne faut jamais désespérer de la France, où tout est toujours possible, mais rarement le pire.
Franz-Olivier Giesberg pour le Point.
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