Je vais énoncer une réalité indiscutable que pourtant beaucoup à gauche contestent : nous ne sommes pas tous égaux en qualité et en performance.
Chacun de nous à un potentiel différent de celui de son voisin comme tente de l’illustrer la pyramide humaine ci-contre. Certains courent plus vite, nagent plus vite, pensent plus vite que d’autres … Il n’y eut qu’un Léonard de Vinci et qu’un Einstein ..
Evidemment, tout ne se joue pas sur le potentiel ! Et certains d’entre nous, grâce à un environnement favorable, et un peu aussi grâce à la chance, pourront se rapprocher de leur potentiel, voire l’atteindre . D’autres, malheureusement nés dans un milieu défavorisé, n’auront pas cette chance.
A mon sens, la mission première de l’école républicaine n’est pas, comme le prônent Najat Vallaud-Belkacem et beaucoup à gauche, d’amener tous les élèves au même niveau de connaissance mais plutôt de porter chaque élève à son propre potentiel.
C’est une différence fondamentale entre la gauche et la droite. D’un côté on arrivera inexorablement à un nivellement par le bas, et dans l’autre à une optimisation des chances de chacun, ce qu’à gauche on appelle l’élitisme.
Emmanuel Macron vient de ressortir une vieille idée, celle de la discrimination positive qu’il voudrait mettre en place dans les concours d’entrée à Polytechnique et à Normale Sup.
Il s’agit de lutter contre la discrimination (négative) sociale qui fait que de moins en moins d’enfants des classes défavorisées accèdent aux grandes écoles. C’est une belle idée que l’on doit promouvoir. Mais l’appliquer au niveau du concours d’entrée dans les grandes écoles est une pure aberration ! C’est beaucoup trop tard !
Malheureusement, à ce niveau, les jeux sont faits depuis bien longtemps ! Dès l’enseignement primaire ! Si on doit faire de la discrimination positive, c’est tout en bas du cursus éducatif qu’il faut la mettre en place.
Faire de la discrimination positive à l’entrée des grandes écoles,
c’est la négation absolue de la sélection au mérite !
La seule qui soit républicaine !
Aider les élèves en difficultés, leur consacrer plus de temps et de ressources, est une discrimination positive légitime. A chaque niveau de la pyramide, il faut s’assurer que tous ceux capables d’accéder au niveau supérieur n’en sont pas empêchés.
Mais il faut commencer en priorité au plus bas de la pyramide !
Voici l’édito de Laurence de Charrette paru dans Le Figaro qui ne dit pas autre chose :
Les désordres du mérite
Pour lutter contre la « déconnexion des élites » montrée du doigt par les « gilets jaunes », le gouvernement a d’abord pensé supprimer l’ENA, cette grande école à la française accusée de peupler la haute fonction publique de « crânes d’oeuf », à la fois « technos » et arrogants. Il envisage maintenant de recourir à la « discrimination positive », cette vieille recette anglo-saxonne qui évacue la question du mérite au profit de critères catégoriels, pour l’accès aux grandes écoles.
On voit bien l’objectif. Il s’agit de répondre à un impératif purement politique – prouver à la France des ronds-points qu’elle a été entendue -, mais aussi de tenter de remédier à cette scission entre la classe dirigeante et le reste de la population qui alimente les tensions sociales et politiques. Réparer le lien entre les Français et leurs élites, c’est là une ambition légitime. Ce que l’on comprend moins, ce sont les réponses. L’élite dont « nous avons besoin », a expliqué Emmanuel Macron, doit « être à l’image de la société et être sélectionnée exclusivement sur des bases méritocratiques ». Force est pourtant de constater que si le mot «mérite » est aujourd’hui sur toutes les lèvres gouvernementales – et il faut se réjouir de ce tournant sémantique après l’ère Najat Vallaud-Belkacem -, le concept, lui, s’évanouit :
Qu’est-ce que la discrimination positive,
sinon un renoncement à la sélection au mérite ?
N’est-elle pas la négation de l’égalité des chances républicaine ? Plutôt que d’inciter les plus défavorisés à contourner l’obstacle – le concours – qu’on les croit incapables de franchir, ne faut-il pas leur donner les moyens d’y parvenir ?
En réalité, même si elles ne sont pas empoisonné exemptes de toutes critiques, les grandes écoles ont bon dos: l’ascenseur social ne s’est pas bloqué devant leur porte. Il est en panne depuis les petites classes, et le déterminisme social que l’on déplore en fin de parcours est bien le fruit d’un système anémié qui ne parvient plus à hisser les meilleurs, surtout lorsqu’ils sont d’origine modeste, au sommet.
Face à ce terrible constat, la discrimination positive, qui recèle d’autres dangers, comme celui d’accroître les communautarismes à qui elle donne une justification, ressemble à un remède empoisonné. Elle donnerait un coup de grâce au malade qu’elle prétend soulager …
Laurence de Charrette pour Le Figaro.
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