Le choix entre Valérie Pécron ou Emmanuel Macresse ?

En choisissant Valérie Pécresse contre Éric Ciotti, les adhérents des Républicains ont probablement signé l’arrêt de mort programmée de leur parti.

Depuis la fusion, en 2002, du RPR avec l’UDF, décidée par Jacques Chirac et Alain Juppé, les idées clairement de droite du RPR de l’époque n’ont cessé de se dissoudre dans la soupe tiède du centrisme mou.

La première conséquence fut le départ massif des adhérents et aussi des électeurs de droite vers le Front puis le Rassemblement national.

Pendant tout ce temps, deux lignes politiques très différentes ont cohabité tant bien que mal au sein des Républicains, la ligne centriste prenant le dessus. Une première cassure s’est produite quand Laurent Wauquiez fut élu par les militants à la direction de parti, entrainant le départ de Xavier Bertrand et de Valérie Pécresse qui, même dehors, ont tout fait pour virer Laurent Wauquiez.

Ce mouvement de gauchisation constante des Républicains est à contre-courant de la droitisation des Français dans leur ensemble.

Il est incompréhensible que Valérie Pécresse n’ait pas été sanctionné par les militants à l’image d’un Xavier Bertrand, clairement humiliés par ceux-ci.

Au second tour de cette dernière primaire, ont été incarnées par les deux finalistes les deux tendances incompatibles de ce parti. Le centre droit par Valérie Pécresse et la droite décomplexée par Eric Ciotti.

Ce n’est pas le tête à queue lamentable que vient d’opérer Valérie Pécresse sur sa ligne programmatique, en disant lundi le contraire de ce qu’elle disait dimanche, qui va rassurer les 40 % de militants qui avaient voté Ciotti.

Dans ce précédent article, je listais les six boulets qui sont attachés aux pieds de la candidate des Républicains.

Entre Emmanuel Macron qui est positionné au centre droit et Marine Le Pen et Eric Zemmour à droite, il n’y a pas de place pour un autre positionnement politique.

Valérie Pécresse, bien plus proche d’Emmanuel Macron, aura un mal fou à s’en différentier :

Qui peut oublier qu’elle a quitté avec fracas son parti pour fuir la droitisation associée à la présidence de Laurent Wauquiez ?

Qui peut croire à sa sincérité quand elle revient dans le parti avec une position plus à droite que Laurent Wauquiez ?

Sur internet, on trouve à foison les souvenirs de ses anciennes déclarations qui prouvent que c’est même au centre gauche que se situent ses vraies convictions !

En voici quelques exemples :

Il est vrai qu’il s’agit d’une position très ancienne (2006) mais enfin c’était la position des socialistes !

Voici beaucoup plus récent :

Expliquez-moi une chose : si un clandestin bénéficie d’un droit, c’est qu’il s’est fait connaitre d’une administration. Il n’est donc plus clandestin et, à ce titre, il doit se soumettre à la loi et donc quitter le pays !

Un petit salut à l’islam ne peut pas faire de mal, électoralement …

Dans son propre camp, Valérie Pécresse a toujours été une opportuniste.

Après avoir été ministre de Nicolas Sarkozy, elle avait choisi pour 2017 le candidat François Fillon qu’elle quitta finalement pour suivre Alain Juppé quand les sondages le donnaient gagnant !

Je pourrais continuer longtemps, mais je termine juste par le pire du pire !

Valérie Pécresse a été co-signataire d’un document intitulé :

Appel pour une république multiculturelle et post raciale

aux côtés de Christiane Taubira, Rhokaya Diallo et Lilian Thuram.

En voici un extrait :

Une page est tournée, au cours de laquelle nous avons pris conscience de la fracture coloniale dans la société française. Cette prise de conscience a été portée par le travail des historiens, les commémorations engagées sur la traite et les abolitions de l’esclavage depuis 1998, les demandes sociales d’une mémoire apaisée mais aussi, paradoxalement, par les « dérapages » de la loi datant de février 2005 sur le « rôle positif de la colonisation ».

Depuis, les « mémoires coloniales » et les « mémoires de l’esclavage » semblent investir de toute part la société française.

Nous sommes à un tournant. Nous savons que l’histoire ultramarine n’est pas périphérique à l’histoire de France.
– Que l’histoire coloniale et celle de l’esclavage sont parties prenantes de l’histoire nationale.
– Que l’histoire des immigrations doit être intégrée dans le grand récit national.
– Qu’une pluralité d’héritages a forgé notre identité et qu’il est indispensable de déconstruire les préjugés qui polluent nos relations sociales.

Le document complet qui vante une République multiculturelle est disponible ici.

Conclusion

Qui peut croire à la sincérité d’une femme qui prétend être de droite mais n’a pas hésité à apposer sa signature aux côtés des pires représentants du racialisme, de l’indigénisme et du progressisme.

En tout cas pas moi !

Dernière minute : le rassemblement est en marche !

Une épuration est lancée dans les instances des Républicains comme le pointe ce tweet d’Eric Zemmour :

Pour opérer son prochain virage centriste, Valérie Pécresse se débarrasse de la droite de LR. Soutien à @LaurenceTrochu et @G_Peltier. https://t.co/vPJ4rsVtos

— Eric Zemmour (@ZemmourEric) December 7, 2021