
On trouve sur le Net cette boutade sur le droit du sol :
« Le droit du sol, c’est cette absurdité qui veut qu’un cheval soit une vache parce qu’il est né dans une étable ! »
Sans aller jusque là, il est légitime de contester le fait actuel qu’une personne bénéficie automatiquement de la nationalité française parce que sa mère se trouvait sur le sol français au moment de sa naissance.
Cela n’a aucun sens !
Ce matin, dans la matinale d’Europe1, Eugénie Bastié, une des plus brillantes journalistes françaises, nous a gratifiés d’un édito magistral sur le droit du sol. Elle y place la gauche, pour qui le droit du sol est un totem, comme la retraite à 60 ans, face à ses contradictions.
Voici le verbatin de cet édito suivi de la vidéo de son intervention :
Dimitri Pavlenco : Bonjour Eugénie.. Vous nous parlez ce matin du droit du sol.
Certains à gauche le brandissent, ce droit du sol, comme un principe qui serait constitutif de l’identité nationale française. Est-ce que c’est le cas ?
Eugénie Bastié : Alors, vous savez, l’ancien président de la République, François Hollande, parle du droit du sol en effet comme l’un des principes fondamentaux de notre République. Le droit du sol, ce serait comme la baguette de pain, Notre-Dame de Paris, la laïcité, un élément de notre patrimoine.
En général d’ailleurs, c’est un peu le seul argument qu’on avance pour le défendre. Alors, on peut s’étonner de voir des progressistes trop heureux de déconstruire, voire de détruire, la tradition quand il s’agit de famille ou de procréation brandir celle-ci comme un argument d’autorité quand il s’agit d’immigration. Et voilà des Républicains qui tiennent pour référence indépassable une pratique d’origine féodale consacrée par le Parlement de Paris sous François 1er.
Dimitri Pavlenco : Enfin, le droit du sol a quand même été consacré par la Troisième République.
Eugénie Bastié : Alors certes, le droit du sol, c’est-à-dire, rappelons-le, le fait de devenir français de façon automatique par le seul fait d’être né en France, a été repris à son compte par la Troisième République. Mais attention, il ne s’agissait pas alors d’un principe de générosité, mais d’un principe d’intérêt national.
Il fallait accroître la démographie française fléchissante face à l’Allemagne, mais aussi éviter une injustice. Les étrangers nés sur le sol français pouvaient alors échapper aux services militaires qui duraient trois ans. On parle alors d’une population immigrée d’environ un million de personnes d’origine essentiellement européenne, belge, espagnole, italienne.
Est-ce vraiment comparable à ce que nous vivons aujourd’hui ? Les migrations massives de peuplement d’origine extra-européenne posent des problèmes d’intégration tout autres. Pourquoi la gauche, qui tient tant au progrès, est-elle incapable d’adapter ces principes au temps présent ?
Dimitri Pavlenco : Et pourquoi un tel attachement au droit du sol, selon vous ?
Eugénie Bastié : Le droit du sol est un totem, un fétiche.C’est comme l’état de droit, brandi à tout va sans qu’on sache toujours à quoi cela renvoie.
La gauche française prétend que ce droit du sol est un principe universel. C’est faux. C’est même une exception très occidentale. S’il est pratiqué dans les pays d’Amérique, pays fondés sur la colonisation, l’immigration et le grand remplacement des populations autochtones, le droit du sol est loin d’être la règle dans le reste du monde. Faut-il le rappeler, dans pratiquement tous les pays musulmans, c’est le droit du sang unique qui s’applique. Mais la majorité des pays européens pratiquent aussi une version beaucoup plus restrictive du droit du sol que la France. Peut-on accuser le Danemark, par exemple, de ne pas être une démocratie ?
Dimitri Pavlenco : Mais est-ce que renoncer au droit du sol, ça ne reviendrait pas à embrasser une vision raciale de la nation, Eugénie ?
Eugénie Bastié : C’est ce que voudrait faire croire la gauche, qu’il n’existe pas de moyen terme entre le racisme d’un côté et la distribution automatique de la nationalité de l’autre. Ainsi, François Hollande accuse l’extrême droite de vouloir revenir au droit du sang. Le mot sang étant censé faire peur, bien sûr, rappeler les heures les plus sombres de notre histoire et une conception raciale de la citoyenneté.
Mais l’alternative n’est pas entre droit du sol pur et droit du sang pur. Il existe des tas de conditions intermédiaires pratiquées dans de nombreux pays. En 1995, en France, la réforme du droit de la nationalité par Charles Pasqua prévoyait simplement qu’on demande aux jeunes étrangers la manifestation d’un désir d’appartenir à la nation.
C’était bien le minimum, mais même cette réforme cosmétique a été abolie quelques années plus tard par Jospin. Trente ans plus tard, la gauche continue de se draper dans des principes obsolètes pour ne pas voir le réel.
Eugénie Bastier.
Voici la vidéo de l’intervention d’Eugénie Bastié.




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Une réponse à “Le droit du sol ne fait pas partie de l’identité française !”
Je remarque une seule chose les LR ont voté contre il y a quelques jours, alors leurs belles paroles pour nous faire croire…. Tous ces gens là nous prennent pour des crétins