Je me suis senti particulièrement visé par le dernier document publié par le pape François, moi, dont les doutes sur la cause anthropique du réchauffement climatique sont étayés par des publications scientifiques sérieuses.
Nous sommes désormais habitués aux « dérapages » fréquents d’un pape qui se comporte de plus en plus en militant wokiste loin de son rôle de berger apostolique !
Son document intitulé : « Laudate Deum » (Louez Dieu) tient plus du tract d’EELV – quand ce parti s’occupait encore d’écologie – que de ce qu’on attend du pouvoir spirituel du chef de l’Eglise catholique.
Mais ce qu’on peut admettre d’un parti politique en terme de manichéisme et de mauvaise foi, on ne l’attend pas d’un pape censé éclairer le monde catholique de ses lumières !
On croit rêver lorsqu’il plaide pour un gouvernement mondial en résonance parfaite avec les objectifs de Klaus Schwab et de sa secte de Davos ! Cela éclaire cette connivence déjà observée entre le pape François et Emmanuel Macron …
Marie d’Armagnac, dans Boulevard Voltaire, décrypte ce tract dans un article intitulé :
Laudate Deum : François, pape ou militant écologiste ?
L’exhortation apostolique du pape François Laudate Deum, publiée en début de mois, est destiné « à toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique » : ce document du chef de l’Église catholique s’adresse peu à ses fidèles, il vise le monde entier. C’est un manifeste politique et idéologique plus qu’une exhortation apostolique.
Sur un ton résolument catastrophiste, voire millénariste, François emprunte tour à tour les habits du politicien, du militant et du vulgarisateur scientifique. Soyons clairs : l’Église catholique a toujours promu et protégé les sciences ; il suffit, pour cela, de connaître les travaux de premier plan de l’Observatoire astronomique du Vatican où la majeure partie des scientifiques sont des religieux, pour ne citer qu’un exemple contemporain.
Une attitude non scientifique
Mais les jugements à l’emporte-pièce, rapides et pour tout dire péremptoires, de ce texte sur le changement climatique ne ressortent en aucune manière d’une attitude purement scientifique. Ici, point de doutes ni de débat, point de discussions possibles qui sont pourtant les conditions de l’épanouissement d’une démarche scientifique.
Le pape fustige :
certaines opinions méprisantes et déraisonnables que je rencontre même au sein de l’Église catholique. Mais nous ne pouvons plus douter que la cause de la rapidité inhabituelle de ces changements dangereux est un fait indéniable : les énormes changements liés à l’intervention effrénée de l’homme sur la nature au cours des deux derniers siècles.
Rappelant à l’ordre tous ceux qui contestent non pas l’évolution du climat mais l’explication de ses causes sous l’angle exclusivement anthropique, il les accuse de simplisme, d’ignorance, de défaut de raisonnement. Les arguments scientifiques de ce texte qui ne l’est pas, et qui est très court, manquent alors inévitablement, et l’on peine à comprendre la raison de cet écrit.
Le ton se fait volontiers catastrophiste, ce qui surprend de la part de chef de l’Église catholique, censé emmener ses ouailles sur la voie de l’Espérance du Salut :
Nous ne pouvons plus arrêter les énormes dégâts que nous avons causés. Nous avons juste le temps d’éviter des dégâts encore plus dramatiques. […] La possibilité de parvenir à un point critique est réelle. Des changements mineurs peuvent provoquer des changements plus grands, imprévus et peut-être déjà irréversibles, en raison de facteurs d’inertie.
La sauvegarde de la Maison commune, intention louable et essentielle en ce qu’elle invite le chrétien à être le conservateur (cet horrible mot) de la nature créée par Dieu, peine ici à quitter une horizontalité dérangeante. Où est l’aspiration spirituelle de l’homme à la contemplation et à la glorification de Dieu à laquelle veut répondre le christianisme, quand on lit :
Face au visage des enfants qui paieront les dégâts de leurs actions, la question du sens se pose : quel est le sens de ma vie, quel est le sens de mon passage sur cette Terre, quel est le sens, en définitive, de mon travail et de mes efforts ?
Un pape de la décroissance
Face à l’urgence, François se veut militant politique de la décroissance. L’on apprécie sa parole critique sur l’homme revenu de tout et ivre de sa toute-puissance technologique :
le plus grand problème est l’idéologie qui sous-tend une obsession : accroître au-delà de l’imaginable le pouvoir de l’homme, face auquel la réalité non humaine est une simple ressource à son service. Tout ce qui existe cesse d’être un don qu’il faut apprécier, valoriser et protéger, et devient l’esclave, la victime de tous les caprices de l’esprit humain et de ses capacités.
La conclusion même de cette lettre est imparable, universelle :
« Louez Dieu » est le nom de cette lettre. Parce qu’un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même.
On s’étonnera, cependant, que cette ivresse démiurgique ne soit évoquée qu’à propos de la fonte des glaces ou de la surexploitation des ressources naturelles et non au sujet de cette tendance contemporaine, si moderne, de la chosification de l’homme qui se croit aujourd’hui permis de nier jusqu’à l’existence même de la différenciation naturelle des sexes.
Plus loin, le pape lance un véritable plaidoyer pour le green deal :
Par ailleurs, la transition vers des formes d’énergies renouvelables bien gérées, ainsi que les efforts d’adaptation aux dommages du changement climatique, sont capables de créer d’innombrables emplois dans différents secteurs. Cela exige que les hommes politiques et les hommes d’affaires s’en occupent dès maintenant.
Et il augure, pour le réaliser, la création d’une sorte de gouvernement mondial, autorité suprême établie de telle sorte qu’elle soit incontestable par le biais :
d’organisations mondiales plus efficaces, dotées d’autorité pour assurer le bien commun mondial, l’éradication de la faim et de la misère ainsi qu’une réelle défense des droits humains fondamentaux.
Plus de gouvernements nationaux, de vision politique ancrée dans un pays, un territoire, une histoire et une géographie. Pour initier cette révolution, il faut mobiliser les masses, la classe d’en bas, vertueuse par son existence même, par son positionnement social qui vaut brevet d’aristocratie politique. C’est exactement la démarche qu’il entend adopter lors du synode sur la synodalité :
La mondialisation favorise les échanges culturels spontanés, une plus grande connaissance mutuelle et des chemins d’intégration des populations qui finissent par conduire à un multilatéralisme « d’en bas » et pas seulement décidé par les élites du pouvoir. Les revendications qui émergent d’en bas partout dans le monde, où les militants des pays les plus divers s’entraident et s’accompagnent, peuvent finir par exercer une pression sur les facteurs de pouvoir. On peut espérer qu’il en sera ainsi concernant la crise climatique.
Ce texte, pour des catholiques, est en réalité inutile. Le souverain pontife emprunte ici des habits qui ne sont pas les siens. Mais sa lecture peut susciter à bon droit, chez le fidèle catholique, un vrai sentiment d’abandon : celui d’un père qui, délaissant son devoir de pasteur, court, affolé, derrière la marche du monde.
Marie d’Armagnac pour Boulevard Voltaire.
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