Le pape François m’était sympathique …

Publié par le 9 Avr, 2019 dans Blog | 0 commentaire

Le pape François m’était sympathique …

Oui, après le très sévère et très formel Benoit XVI, l’élection du pape François avait semblé comme une bouffée d’oxygène pour l’Eglise catholique en plein doute et en pleine régression en Occident.

Plus proche du peuple et parlant simple, ce pape avait séduit … m’avait séduit !

Mais petit à petit, le pape François a changé. Notamment quand il s’exprime sur l’immigration, François dépasse selon moi, le domaine du spirituel pour entrer dans le domaine politique où il n’a pas vraiment de légitimité. Il devient presque le porte-parole de la bien-pensance de la gauche française.

Comme cette dernière, et aussi comme le clergé français, il semble plus préoccupé par le sort des musulmans en Europe que par le massacre des chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique.

Voici un article tiré du dernier bulletin d’André Noël très critique sur les dernières déclarations du pape sur l’immigration :

Le pape, le Christ, les migrants et la xénophobie

Dans l’exhortation post-synodale Christus vivit, publiée mardi dernier, synthèse du synode sur les jeunes qui s’est déroulé à Rome en octobre 2018, le pape François leur demande de ne pas observer le monde depuis un « balcon », vautré dans un « divan » ou caché derrière un « écran », comme s’ils étaient « des jeunes momifiés », mais de se lancer en étant « épris de liberté. » On ne saurait, jusque-là, donner tort au Souverain Pontife ! Mais, ensuite, cela se gâte !

Il exhorte ces jeunes à « ne pas se laisser enrôler dans les réseaux de ceux qui veulent les opposer à d’autres jeunes qui arrivent dans leurs pays, en les présentant comme des êtres dangereux. » Ces autres jeunes, ce sont des « migrants », illégaux pour la plupart, comme si leur jeunesse leur donnait droit à un sauf-conduit, la solidarité de l’âge tenant lieu de fondement légal à cette immigration sauvage. Les jeunes, notamment européens, doivent même donner l’exemple aux aînés dans ce domaine – « Je vous demande aussi d’être protagonistes de ce changement »- car, déplore François, « dans les pays d’arrivée, les phénomènes migratoires suscitent des alarmes et des peurs, souvent fomentées et exploitées à des fins politiques. Une mentalité xénophobe, de fermeture et de repli sur soi se diffuse alors. »

Le Saint-Père ne se demande pas s’il y a des raisons légitimes à ces peurs et ces alarmes mais les attribue à une « mentalité xénophobe ». Il s’agit-là d’une accusation grave ; en théologie morale, on appelle cela un « jugement téméraire ». Car la xénophobie, c’est la haine de l’étranger. Attribuer une telle haine d’une façon générale à ceux qu’inquiète l’immigration est une calomnie, d’autant qu’il vise les chrétiens pour lesquels haïr délibérément une personne est un péché mortel. Être hostile à une immigration sans contrôle, c’est s’opposer à une politique, ce n’est pas haïr les personnes qui profitent du laxisme de nos gouvernants !

Dans une interview à La Sexta, une chaîne de télévision espagnole, François a lancé peu après : « Quant aux catholiques qui rejettent l’immigration, qu’ils lisent l’Evangile, qu’ils soient cohérents. » Justement, dans l’Evangile, nous voyons Jésus pleurer seulement sur Jérusalem, sa patrie, et non pas sur Babylone ou l’Egypte. Cela ne veut pas dire qu’il n’aimait pas ces nations et leurs habitants mais qu’il avait un amour privilégié pour sa terre natale. C’est aussi cette priorité qu’il donne en envoyant ses disciples en mission : « Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » (Matthieu 10 ; 5,6)

Par ses propos-là, le pape est dans le droit-fil de son discours lors de son voyage au Maroc, l’autre semaine. « Pour le chrétien », avait-il dit, un migrant est « le Christ lui-même qui frappe à nos portes » et il faut « se laisser remuer et toucher par celui qui frappe à la porte. » Le problème est qu’il ne frappe pas poliment à notre porte en attendant qu’on lui permette d’entrer ; il y pénètre par effraction, violant nos frontières et piétinant notre droit !

Se référant au calamiteux pacte de Marrakech, signé par le Vatican, le Souverain Pontife a assuré que le phénomène migratoire « ne trouvera jamais de solutions dans la construction de barrières. » En l’occurrence, les frontières. N’y a-t-il pas pourtant des barrières et des gardes aux portes de la Cité du Vatican pour empêcher les intrus d’y pénétrer.

Il faut donc « accueillir », ce qui « signifie offrir avant tout aux migrants et aux réfugiés de plus grandes possibilités d’entrée sûre et légale dans les pays de destination ». Il a ensuite encouragé des « régularisations extraordinaires. » La finalité étant d’ « intégrer » afin de « construire une société interculturelle et ouverte » mais lui n’est pas attentif à la culture de l’Europe menacée par la déferlante des migrants, le pape ne distinguant pas les légaux des illégaux.

Il nous parle aussi de l’accueil « des pauvres », mais les Africains – pour ne citer qu’eux – qui quittent leur pays ne sont pas les plus pauvres (ceux-là n’en ont pas les moyens) mais ceux de la classe moyenne qui pensent pouvoir valoriser de façon plus rentable leurs compétences en Europe que chez eux. En leur ouvrant ainsi nos frontières, nous privons l’Afrique d’hommes dont elle a un urgent besoin pour son développement.

Le cardinal guinéen Robert Sarah, dans une conférence en Pologne, a mis en garde contre ce processus, en déclarant : « Chaque nation a le droit de distinguer entre réfugiés et migrants économiques qui ne partagent pas la culture de cette nation. Tandis que chaque migrant est un être humain qui doit être respecté, la situation devient plus compliquée quand les migrants proviennent d’une autre culture ou ont une religion différente. »

Plus récemment, le cardinal a précisé dans une interview à Valeurs actuelles : « C’est une fausse exégèse que d’utiliser la parole de Dieu pour valoriser la migration. Dieu n’a jamais voulu ces déchirements. » Le pape, comme les évêques, utilisent l’Ancien testament pour justifier cette politique d’accueil inconditionnel, au motif que, dans la loi de Moïse, il est fait obligation aux Juifs « d’accueillir l’étranger ».

Remarquons, au passage, que, dans les traductions liturgiques en français l’étranger est devenu l’immigré ce que rien ne justifie du point de vue linguistique. Mais l’étranger devait se soumettre à toutes les lois mosaïques, y compris la circoncision : « A l’âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, selon vos générations, qu’il soit né dans la maison, où qu’il soit acquis à prix d’argent de tout fils d’étranger sans appartenir à ta race » (Genèse, 17,12. )

Nous sommes loin d’une société interculturelle !

Or, dans la nouvelle alliance, l’équivalent de la circoncision, c’est le baptême, selon saint Paul. En bonne logique, le pape devrait au moins dire que le meilleur moyen d’intégration des immigrés, notamment musulmans, c’est qu’ils deviennent chrétiens. Or, non seulement il ne dit pas cela mais le contraire en assimilant la nécessaire évangélisation au prosélytisme : « Les chemins de la mission ne passent pas par le prosélytisme, qui conduit toujours à une impasse, mais par notre manière d’être avec Jésus et avec les autres. »

C’est la théorie du « levain dans la pâte », qui a fait florès au lendemain du Concile, laquelle veut des chrétiens muets sur leur foi en espérant que leur manière d’être convaincra les incroyants ou les musulmans à se convertir à une foi qu’on ne leur aura pas prêchée !

P.R. pour le Bulletin d’André Noël.

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