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Blog » Le piège du régalien se referme sur Macron !
Décidément, le costume de président de la République est bien trop grand pour Emmanuel Macron.
Quand on perçoit la France comme une « Start Up nation », c’est à dire une entreprise sans passé, c’est qu’on a rien compris à l’Histoire de la France – que visiblement il ne connait pas – et à la Culture française – qu’il nie d’ailleurs !
Ce sont maintenant les corps constitués du domaine régalien de l’Etat qui se permettent de rappeler à l’ordre le Chef de l’Etat ! Mais pour cela, dirait de Gaulle :
« il faudrait qu’il fut un chef, et qu’il y eut un Etat ! »
Nous en sommes à la troisième publication de militaires en retraite et en activité que le pouvoir traite avec mépris en se contentant de crier à une manoeuvre de l’extrême droite !
Les policiers aussi sont en colère et un de leurs syndicats, France Police – Policiers en colère, avait publié le 6 mai dernier une lettre ouverte (voir ce précédent article).
Il ne manque, dans cette révolte des piliers du domaine régalien de l’Etat, qu’une institution dont le silence malheureusement n’étonnera personne : la Justice !
Pour la bonne et simple raison que la Justice est, après le pouvoir, la seconde cible commune de la Police et de l’Armée.
Mais la Justice reste droite dans ses bottes dont le bruit ne parvient jamais aux oreilles des délinquants. Il semble bien que la harangue de Baudot, texte fondateur du Syndicat de la magistrature, reste encore aujourd’hui la base idéologique de la gauche judiciaire.
Cette harangue, déclamée, en 1968 (cela va de soi !) par un magistrat syndiqué, Oswald Baudot, devant un parterre de jeunes juges, semble bel et bien inspirer la Justice d’aujourd’hui.
Si la répression était efficace, il y a longtemps qu’elle aurait réussi. Si elle est inutile, comme je crois, n’entreprenez pas de faire carrière en vous payant la tête des autres. Ne comptez pas la prison par années ni par mois, mais par minutes et par secondes, tout comme si vous deviez la subir vous-mêmes.
Dans vos fonctions, ne faites pas un cas exagéré de la loi et méprisez généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et la jurisprudence.
La loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise. Sans y changer un iota, on peut, avec les plus solides » attendus » du monde, donner raison à l’un ou à l’autre, acquitter ou condamner au maximum de la peine.
Qu’on le veuille ou non, vous avez un rôle social à jouer. Vous êtes des assistantes sociales.
Ne croyez pas qu’un homme soit coupable d’être ce qu’il est ni qu’il ne dépende que de lui d’être autrement. Autrement dit, ne le jugez pas.
Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté.
Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.
On reste médusé devant ce texte !
Pas un mot pour le respect des lois votées par les représentants du peuple ! Baudot ignore complètement la métaphore célèbre de Montesquieu, rappelée souvent par Eric Zemmour :
« Le juge, la bouche de la loi »
Pas un mot pour les victimes ! Ou plutôt si, car pour beaucoup à gauche, un délinquant est avant tout une victime de la société ! Mais un grand mépris pour les vraies victimes des délinquants !
N’attendez rien de Macron !
Le macronisme fait semblant de fonctionner quand il est en capacité d’appliquer le « En même temps » qui a leurré la moitié des Français.
Mais ici, la police, l’armée de les Français dans leur écrasante majorité le pressent de durcir la réponse pénale et si l’on veut parler net, « de mater les juges» !
Et deux obstacles majeurs s’y opposent :
D’abord l’idéologie progressiste qui guide Macron lui-même,
Sa majorité qui compte dans ses rangs nombre de socialistes recyclés qui relisent la harangue de Baudot, chaque soir, avant de s’endormir.
Je republie cette lettre ouverte de France Police – Policiers en colère pour qu’elle figure juste en dessous des recommandations scandaleuses de Baudot :
SYNDICAT FRANCE POLICE – POLICIERS EN COLÈRE
Monsieur Le Président de la République,
A douze jours d’intervalle, une collègue a été égorgée par un terroriste islamiste à Rambouillet tandis qu’hier, un second fonctionnaire a été abattu par balle à Avignon par un membre d’un gang de narcotrafiquants.
Le temps des belles cérémonies d’hommage est révolu. Vous devez passer des bougies à l’action politique. Ce n’est pas avec des larmes qu’on mène une guerre.
Vous dites vous battre pour le droit à la vie paisible mais ce combat ne se gagne pas avec des mots.
Les policiers et les gendarmes ne peuvent pas se défendre en raison d’un texte sur la légitime défense trop flou, laissant le champ libre à toutes les interprétations jurisprudentielles.
Le police bashing permanent orchestré par les médias et les people entrave considérablement notre action.
En bout de chaîne, la faillite de l’appareil judiciaire annihile notre travail d’investigation.
Les Français ne croient plus en leur justice. La manifestation pour réclamer justice pour Sarah Halimi en est la preuve éclatante.
La population n’a plus confiance dans nos services et s’arme pour se défendre elle-même face aux criminels, les évènements de Stalingrad ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres.
Si vous ne voulez pas terminer votre mandat avec le pire bilan en matière de sécurité de l’histoire moderne, notre syndicat de police vous invite à recourir aux dispositions prévues par la loi n° 55-385 du 3 avril 1955.
Dans le cadre de l’état d’urgence, il faut procéder au bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des checkpoints sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens.
Parallèlement, en recourant au 49-3, il faut adopter en urgence une réforme de la légitime défense pour les policiers et les gendarmes leur permettant d’ouvrir le feu dès lors qu’un fuyard n’obtempère pas ou qu’ils sont l’objet de tirs de mortiers et d’artifices ou de jets de cocktails Molotov.
Notre syndicat de police vous recommande de vous inspirer du modèle brésilien et Philippin en matière de lutte contre le narco-terrorisme.
Les présidents Bolsonaro et Duterte obtiennent d’excellents résultats en ayant donné carte blanche à la police pour reprendre le contrôle des zones de non droit.
L’heure n’est plus au en même temps. Il ne peut y avoir de compromis avec les terroristes et les dealers. Les hésitations, les frilosités politiques et autres tergiversations profitent aux narco-terroristes.
Certain de votre détermination à ne pas abandonner définitivement notre Nation aux mains des trafiquants, recevez, Monsieur Le Chef de l’Etat, l’expression de mon plus profond respect Républicain.
Michel Thooris, secrétaire général du syndicat France Police – Policiers en colère.
La justice étant rendue au nom du peuple français, il conviendrait que les juges soient élus directement par le peuple.