Une contributrice zélée de ce blog m’alimente quotidiennement avec des articles que souvent je n’aurais pas trouvés moi-même. Qu’elle en soit remerciée !
Elle vient de me transmettre un fichier powerpoint très intéressant sur les différentes stratégies utilisées par le Système pour manipuler les masses et surtout les électeurs.
Le texte se réfère au linguiste nord-américain Noam Chomsky qui a identifié 10 stratégies pour lesquelles j’ai essayé de trouver des exemples touchant notre pays. Je vous engage à me transmettre en commentaires ou ici, d’autres exemples.
Nota : Merci à Sylvain Timsit qui m’a alerté sur certaines erreurs présentes dans cet article et qui est l’auteur du texte original. Je recommande son site et son blog d’une très grande richesse.
1 – La stratégie de la diversion
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public, des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.
La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique.
Je n’ose citer des exemples tellement ils pullulent ! Pointons quand même Cyril Hanouna, les émissions de télé-réalité ..
Plus généralement, cette déformation professionnelle des journalistes français à surfer sur l’écume des choses, sur les petites phrases plutôt que de s’intéresser aux idées !
2 – Créer des problèmes puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter.
Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté.
Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
Pour la violence urbaine, c’est plutôt par lâcheté ou par de lamentables arrière-pensées électoralistes que les hommes politiques laissent faire.
Par contre, pour l’économie, on reconnait bien là toute la politique économique de Bruxelles (par exemple la politique pro-migrants pour faire baisser le coût du travail par importation d’une main-d’oeuvre low-cost corvéable à merci).
3 – Stratégie du dégradé
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans.
C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990.
Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
Il suffit de penser aux taxes sur les carburants qui ont atteint un niveau délirant sans que ça ait créé tellement de remous !
Le gel du montant des retraites est une manière progressive et très sournoise de baisser les pensions !
4 – La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
Exemple récent: le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple: les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005.
C’est la règle dans toutes les réformes des systèmes de retraite. On annonce une mesure qui produira ses effets seulement dans 3 ou 4 ans …
5 – S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental.
Exemple typique: la campagne TV française pour le passage à l’Euro (« les jours euro »). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ?
Manger 5 fruits et légumes par jour, bouger plus, et surtout, pendant les campagnes électorales où les promesses ne s’adressent visiblement pas à un électeur intelligent, critique et responsable !
6 – Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements …
Procédé classique pour nous émouvoir sur le sort des migrants. On ne nous montre pas une foule de migrants qui ferait peur mais un reportage sur des cas individuels forcément touchants !
Mais il y a pire :
7 – Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage.
« La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. »
(cf. « Armes silencieuses pour guerres tranquilles« )
Ça commence avec l’Education nationale, avec par exemple la pauvreté et l’orientation politique de l’éducation à l’économie.
Et ça continue avec les journalistes qui font taire les spécialistes qui pourraient éclairer les auditeurs avec leur savoir. Toujours rester sur l’écume des choses …
Résultat : le Français est absolument nul en économie et ce sont les syndicats et la gauche qui en profitent pour lui vendre leurs salades marxisantes !
8 – Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte …
Cela rejoint le point 1 !
9 – Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts.
Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !
Ça ressemble à du Macron dans le texte : « Traversez la route pour trouver du travail … Bossez pour vous payer un costume … Cessez de vous plaindre les retraités ! »
10 – Connaitre les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes.
Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement
Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Internet, les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle qui va s’y développer va accroître ce pouvoir du Système sur le simple citoyen.
En conclusion …
Nous sommes tous cernés par ces multiples stratégies qui veulent faire de nous des moutons.
Une seule issue à ce siège : multiplier nos sources d’information, croisons les informations, et continuons à nous regrouper pour nous défendre … Comme par exemple, modestement, dans notre blog.
Nota : en recherchant des illustrations pour cet article, je suis tombé sur un site nospensees.fr qui a déjà publié ces 10 stratégies.
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