Voici le deuxième chapitre du dossier du Figaro Magazine de cette semaine qui présente le livre « Notre-Drame de Paris » consacré à la gestion de la mairie de Paris sous Hidalgo. Il s’agit d’un document explosif. Dans « Notre-Drame de Paris», Airy Routier et Nadia Le Brun révèlent comment le bien-être des Parisiens a été sacrifié au profit de l’image flatteuse qu’a voulu se construire la maire de Paris.
Ce deuxième chapitre est consacré à la politique d’accueil des migrants menée – flamberge idéologique en main – par la mairie de Paris :
Toujours « généreuse », la maire de Paris leur ouvre les bras en grand. Mais c’est l’Etat qui paie – donc tous les contribuables. Une générosité à moindre coût pour les Parisiens, mais pas sans conséquences sur les arrondissements où se concentrent les nouveaux venus.
« Alors que la France avait eu toutes les peines du monde à résorber les bidonvilles qui fleurissaient dans les années cinquante, voilà qu’ils reviennent, dans les quartiers nord de Paris, sous le boulevard périphérique, dans tous les recoins de la ville. On en voit dans le XVIIIe, le long de la voie ferrée désaffectée de la petite ceinture. Certains quartiers de la capitale sont ainsi ramenés au niveau des favelas brésiliennes.
Cette politique généreuse d ‘accueil des migrants sied parfaitement à la femme de gauche, ouverte et bienveillante, qui a fait de Paris une sorte d’agence de communication tout entière dévouée à sa propre promotion, avec l’élection présidentielle de 2022 en point de mire. C’est ainsi qu’elle a fait voter par le Conseil une subvention de 200 000 euros pour promouvoir le C40, la réunion des grandes villes soucieuses d ‘écologie qu’elle préside. « il aurait été plus clair qu’elle se fasse verser directement cette subvention pour elle », s’amuse NKM.
Mais la générosité affichée va vite trouver ses limites. Situés au nord et à l’est de Paris, c’est- à-dire au coeur de son électorat socialo – écolo – mélenchoniste, les campements illégaux ont fini par pourrir la vie quotidienne des habitants. En particulier les femmes, harcelées voire exclues de certains quartiers du nord de Paris. Ces excès ont entraîné un ras-le-bol, comme ça avait été le cas avec les centaines de tentes installées le long du canal Saint- Martin, haut lieu branché, avec le soutien des militants de Droit au logement. Comment, politiquement, concilier l’image d’une maire ouverte et accueillante et celle d’une élue soucieuse du confort et de la tranquillité de ses concitoyens ? Une solution improvisée a été trouvée : persister dans les nobles discours, tout en faisant porter la responsabilité et le coût des migrants à l’Etat ! Voilà bien un exercice de duplicité où excelle notre héroïne. Heureusement que lan Brossat, en charge des migrants, tombe naïvement le masque : « il est vrai que c’est l’Etat qui paye, mais nous, nous assumons de porter haut et fort notre généreuse politique d’accueil, contre vents et marées », nous confie-t-il avec un cynisme débonnaire. Le 31 mai 2016, Anne Hidalgo organise ainsi, au débotté, une conférence de presse pour annoncer, avec solennité, la création d’un centre humanitaire à Paris pour accueillir des réfugiés. « C’est un acte de résistance, elle enclenche la bataille culturelle », commente Pierre Henry, directeur de France terre d’asile . […]
Pendant quelques mois, tout va fonctionner cahincaha, comme prévu. Anne Hidalgo accueille les nouveaux arrivants dans son camp humanitaire, à charge pour l’Etat de les transférer à grands frais dans les centres d’accueil prévus sur tout le territoire national. Mais, comme il était prévisible, le système va vite s’engorger et le quartier de la Porte de la Chapelle a plongé dans le Chaos. Notre-Dame des migrants revient à la charge dans une lettre adressée au préfet de police et au préfet d’ile-de-France, le 13 avril2017: « Je demande à l’Etat d’assumer ses responsabilités en accroissant très vite les orientations vers des dispositifs d’aval adaptés », exige-t-elle d’un ton catégorique, une semaine après des incendies qui ont détruit le camp humanitaire de Grande-Synthe, près de Dunkerque. Bonne prémonition : quelques heures plus tard, une violente bataille a éclaté entre migrants afghans et soudanais autour du centre de préaccueil de la Porte de la Chapelle, en marge d’une distribution alimentaire. Chacun se bat pour évincer les autres communautés. Beaucoup sont armés de bâtons et de barres de fer. Une centaine de migrants ont profité de la confusion pour s’introduire dans la salle d’hébergement de 400 places, occupées en permanence. Bilan: une vingtaine de blessés. « C’est la conséquence de l’exaspération de personnes qui attendent des jours durant d’avoir des places », affirme Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité qui gère le centre de la Chapelle. Il est prévu pour accueillir les arrivants une dizaine de jours au maximum avant de rejoindre les centres d’accueil et d’orientation en province. Mais, problème: ils ne partent plus, il y a 140 départs par semaine au lieu de 250. L’essentiel est ailleurs : pour sainte Anne du Bon Accueil, l’honneur est sauf.
Enfin, surtout son image !
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